Israël et Palestiniens : le grand écart du chef de la diplomatie britannique

Le ministre britannique des Affaires étrangères Dominic Raab a salué mardi l'accord de normalisation des relations entre Israël et les Emirats, tout en tentant de convaincre les Palestiniens de participer à des pourparlers de paix lors de déplacements à Jérusalem et Ramallah.

M. Raab s'est entretenu avec les dirigeants israéliens à Jérusalem, puis palestiniens à Ramallah, devenant le premier dignitaire occidental à rencontrer le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas depuis le début de la pandémie de Covid-19.

"Nous sommes de grands partisans de l'accord de normalisation des relations avec les Emirats arabes unis. C'est une étape positive et importante", a déclaré M. Raab à Jérusalem, à l'issue d'une rencontre avec son homologue israélien Gabi Ashkenazi.

Les Israéliens ont quand même taclé M. Raab, déplorant le rejet britannique d'un projet américain de résolution à l'ONU visant prolonger l'embargo sur la vente d'armes conventionnelles à l'Iran.

M. Raab avait discuté lundi soir de l'Iran avec le Secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, qui était lui aussi en Israël.

Benjamin Netanyahu a exhorté le Royaume-Uni à "changer" sa position sur l'Iran afin de suivre celle des Etats-Unis et non de l'Europe, et de favoriser l'imposition de "sanctions" sur Téhéran, selon le bureau du Premier ministre israélien.

Le ministre britannique s'est également entretenu à Ramallah avec le leadership palestinien, opposé à l'accord de normalisation entre Israël et les Emirats annoncé le 13 août par les Etats-Unis.

"Aujourd'hui, j'ai réitéré le soutien britannique à un dialogue avec les Palestiniens afin d'en arriver à une paix durable", a tweeté M. Raab.

Les Palestiniens, du Fatah laïc du président Mahmoud Abbas aux islamistes du Hamas, dénoncent l'accord car il ne fait plus de la paix avec les Palestiniens la condition préalable à la normalisation avec le monde arabe. Certains y voient un "coup de poignard dans le dos", et tentent de mobiliser des puissances étrangères pour y faire obstacle.

"La paix n'adviendra pas en court-circuitant les Palestiniens ou par la normalisation avec les pays arabes (...) mais se fera plutôt sur la base du droit international et de l'Initiative de paix arabe qui stipule qu'un accord de paix doit être d'abord conclu avec les Palestiniens", a déclaré M. Abbas dans des propos rapportés par l'agence officielle Wafa.