A quelques jours du renouvellement du mandat de la Finul, Israël réclame une réforme de cette force onusienne chargée du respect du cessez-le-feu avec le Liban, que l'Etat hébreu accuse de "partialité" et "d'inefficacité".
Présente au Liban depuis 1978, la Finul compte quelque 10.500 Casques bleus, surveille depuis 2006 la frontière israélienne en coordination avec l'armée libanaise et veille à l'application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU, adoptée après la guerre ayant opposé Israël au Hezbollah. Mais Israël reproche à la Finul de ne pas être assez active contre le Hezbollah et de mal rapporter les violations du groupe pro-iranien qu'il accuse de stocker des armes à la frontière pour préparer une nouvelle guerre.
"La Finul est incapable de remplir son mandat" car le Hezbollah l'en empêche, a affirmé cette semaine le général Efraim Defrin, chef de l'unité de coopération internationale de l'armée israélienne, lors d'une vidéoconférence avec quelques journalistes.
Carte à l'appui, il a pointé ce qu'il a présenté comme étant la zone où fin juillet, un groupe de trois à cinq personnes, munies de fusils, a selon l'armée israélienne pénétré de quelques mètres la Ligne bleue séparant Israël du Liban avant que les soldats israéliens ouvrent le feu. Il a également indiqué les zones où la force intérimaire de l'ONU (Finul) ne pouvait selon Israël procéder à des inspections, sous peine d'affronter le Hezbollah.
"La force n'est pas assez efficace pour remplir sa mission" car elle a "les mains liées", a affirmé le général Defrin, accusant aussi la Finul de "partialité" dans ses rapports. "C'est inacceptable pour nous de continuer comme ça", a déclaré Alon Bar, un responsable du ministère des Affaires étrangères appelant à renforcer les prérogatives des Casques bleus. "Nous demandons que la Finul ait accès à toutes les zones sous sa responsabilité, propriétés privées inclues", et que ses efforts soient soutenus par l'armée libanaise, a-t-il indiqué.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a également plaidé, en juin, pour une "capacité de surveillance améliorée" de la Finul, qui lui donnerait "une meilleure perception de la situation". "Malgré l'agitation générale (...) de ces dernières années, le sud du Liban a connu l'une des périodes les plus calmes de son histoire récente. La mission (la Finul, NDLR) a été en mesure de maintenir l'arrêt des hostilités et de préserver la stabilité dans le sud du Liban depuis 2006", a indiqué à l'AFP le porte-parole de la Finul, Andrea Tenenti.
LA FINUL DOIT AVOIR LES MOYENS ET LE DROIT DE FAIRE APPLIQUER LA 1701.
09 h 37, le 21 août 2020