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Politique - Décryptage

Le verdict du TSL, plus de questions que de réponses...

Certains voyaient déjà le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, menotté, suite au jugement du Tribunal spécial pour le Liban dans l’affaire de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. Mardi après-midi, ils ont dû toutefois déchanter. Mais ils n’ont pas été les seuls à avoir été pris de court par le verdict de ce tribunal, attendu depuis sa formation en 2009 et souvent brandi comme une menace tantôt contre le régime syrien, tantôt contre le Hezbollah. Les partisans de l’axe dit de la Résistance ont eux aussi été désarçonnés, se préparant depuis des années à un tel jour et multipliant les attaques contre ce tribunal, accusé par eux de parti-pris depuis sa naissance. En constatant qu’il n’y avait aucune preuve pour affirmer l’implication du régime syrien et du commandement du Hezbollah dans l’assassinat du Premier ministre martyr, le 14 février 2005, et en acquittant trois des quatre membres du parti chiite qui étaient accusés pour ne retenir que la culpabilité de l’un d’eux, Salim Ayache, le TSL a donc déçu le camp hostile au Hezbollah, qui attendait une reconnaissance publique de culpabilité, et surpris les partisans de cette formation en se montrant « moins tendancieux » que prévu.

Même si les « faucons » de l’ancien mouvement du 14 Mars ont immédiatement procédé à une récupération du jugement du TSL – en considérant que le fait de condamner Salim Ayache tout en reconnaissant son appartenance au Hezbollah équivaut à une condamnation directe de ce dernier –, il n’en reste pas moins que pour plusieurs parties libanaises, le verdict ne comporte pas un désaveu clair de la formation chiite, ni du régime syrien et encore moins des quatre généraux considérés comme étant les principaux acteurs du « système sécuritaire libano-syrien » en place à cette époque-là. D’ailleurs, trois des quatre généraux arrêtés en septembre 2005, avant d’être relâchés en avril 2009 par le TSL fraîchement constitué, Jamil el-Sayyed, Moustafa Hamdane et Ali el-Hajj (le quatrième, Raymond Azar, est décédé) ont réclamé hier des dédommagements pour avoir été injustement mis en cause.

Mais indépendamment des tiraillements politiques internes, le verdict du TSL, publié mardi lors d’une audience solennelle, ne répond pas réellement aux questions que se posent les Libanais depuis ce triste 14 février 2005. Comme l’a déclaré l’ancien conseiller auprès de la défense pendant six ans, Omar Nashabé, dans un tweet : « Le kamikaze qui s’est fait sauter lors de l’attentat reste non identifié. Les deux hommes qui ont acheté la camionnette Mitsubishi qui transportait les explosifs n’ont pas été identifiés. Ceux qui ont acheté les téléphones portables n’ont pas été identifiés. Ceux qui ont commandité l’attentat n’ont pas non plus été identifiés, ainsi que le cerveau qui l’a planifié et les membres du dispositif de surveillance. » Il faut ajouter aussi le fait que ceux qui ont enrôlé Abou Adass – présenté comme le kamikaze avant que cette information ne soit démentie –, et qui ont déposé la cassette de revendication devant le bureau de la chaîne qatarie al-Jazeera, n’ont pas non plus été identifiés...

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En somme, ce verdict tant attendu, qui peut faire l’objet d’un appel dans un délai de 30 jours, soulève beaucoup plus de questions qu’il ne donne de réponses. Il ne fait d’ailleurs aucune mention des « faux témoins » Zouheir al-Siddiq et Houssam Houssam qui avaient occupé la première place dans les médias pendant des mois, inondant la commission d’enquête internationale qui a précédé la formation du TSL (de 2005 à 2009) de fausses informations... Même si les spécialistes n’ont pas encore eu le temps de lire tous les détails contenus dans les 2 500 pages du jugement, il semble qu’il comporte peu d’affirmations catégoriques, les juges ayant préféré utiliser des formules nuancées. Certains voient dans cette prudence le signe du professionnalisme des juges qui, n’ayant pas de preuves déterminantes, ont préféré s’abstenir de faire des affirmations claires. D’autres, au contraire, voient dans ce procédé la confirmation de la politisation du tribunal.

Pour les partisans de cette deuxième thèse, le TSL aurait sciemment omis de procéder à des condamnations claires pour plusieurs raisons. D’abord, le tribunal ne souhaite pas envenimer les tensions actuelles au Liban, notamment entre le courant du Futur et le Hezbollah. Il voudrait donc éviter de paver la voie à une discorde entre sunnites et chiites. Ensuite, en évitant de désigner directement le Hezbollah, le TSL aurait voulu, selon les partisans de cette thèse, éviter que son jugement constitue un obstacle au retour de Saad Hariri, fils de Rafic, à la tête du gouvernement. La formation chiite n’étant pas directement accusée de l’assassinat de l’ancien Premier ministre, rien n’empêche Saad Hariri de mener des négociations avec elle en vue de préparer la formation du nouveau cabinet. Rien ne l’empêche aussi désormais d’accepter une représentation de cette formation, directement ou non, dans un gouvernement qu’il pourrait présider. Certes, le chef du courant du Futur avait déclaré à plusieurs reprises, et il l’a répété mardi après le verdict, que l’entente nationale et le Liban sont sa priorité, mais face à la radicalisation de ce qu’on appelle la rue sunnite et surtout face aux ambitions déclarées de son frère Baha’ de jouer un rôle politique sur la scène libanaise, le fait de ne pas accuser directement le Hezbollah retire à ses détracteurs ou à ses rivaux une carte qui aurait pu être utilisée contre lui. Enfin, toujours selon les partisans de cette thèse, le jugement « soft » du tribunal s’inscrit dans le cadre de la préparation du terrain régional et international à un dialogue entre les États-Unis et l’Iran, qui pourrait se mettre en place au cours des prochains mois... Les milieux proches du Hezbollah, eux, rejettent cette hypothèse et se contentent de préciser que le verdict est la preuve que, depuis le début, la commission d’enquête puis le TSL ont suivi une fausse piste.

Certains voyaient déjà le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, menotté, suite au jugement du Tribunal spécial pour le Liban dans l’affaire de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. Mardi après-midi, ils ont dû toutefois déchanter. Mais ils n’ont pas été les seuls à avoir été pris de court par le verdict de ce tribunal, attendu depuis sa...

commentaires (6)

A QUOI BON COMMENTER ILS S APPELLENT TOUS SALIM AYACHE . LES PRESIDENTS LES PREMIERS MINISTRES LES MINISTRES ;;;; TOUS SONT DES SALIM AYACHE

CBG

23 h 12, le 20 août 2020

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • A QUOI BON COMMENTER ILS S APPELLENT TOUS SALIM AYACHE . LES PRESIDENTS LES PREMIERS MINISTRES LES MINISTRES ;;;; TOUS SONT DES SALIM AYACHE

    CBG

    23 h 12, le 20 août 2020

  • Ce tribunal qui a mangé un milliard de USD, excusez du peu, pour rien, les pourris combinards libanais passent comparativement pour des anges ! Pareil les casques blues, eux c'est $ 1,1 milliard par an ! Qu'il donne cet argent au Hezb, il ne laissera par un chat passer de l'autre côté et Israël n'aura plus besoin de veiller sur sa frontière du nord comme ils disent !

    Shou fi

    18 h 59, le 20 août 2020

  • GROSSE MEPRISE-VOULUE- QUE DE PARLER DE DESENCHANTEMENT DES PRO&DES ANTI HEZB, SAUF SI L'IDEE ETAIT DE PARLER DU COMMUN DES MORTELS. CAR SINON CEUX AU COURANT DES CHOSES DE LA LA LOI S'Y ATTENDAIENT. S'ATTENDRE A UNE CONCLUSION AUSSI BETE-SURTOUT QUE DES L'ORIGINE NOUS SAVIONS QUE LE REGLEMENT GERANT LE TSL CELUI-CI NE POUVAIT ACCUSER ET TROUVER COUPABLES - DS NOTRE CAS 1 SEUL HEHEHEHEHE!- QUE DES EXECUTANTS, POINTS DE PARTIS,GROUPES OU PAYS . D'OU LE FAIT POUR MOI VERIFIEE QUI ACCUSE LES MAGISTRATS DU TSL D'AVOIR SCIEMMENT ALLONGE SON TRAVAIL -POUR CAUSE DE SOUS-SACHANT BIEN APRES 1 OU 2 ANS DE TRAVAIL QU'ILS N'ALLAIENT PAS POUVOIR FAIRE MIEUX. REVOLTANT !

    Gaby SIOUFI

    09 h 10, le 20 août 2020

  • En somme, à en croire cette thèse, le TSL s’est libanisé au point de tomber dans des calculs (géo)politiques abracadabrants qui l’ont détourné de sa mission juridique. De quoi rendre jaloux la foultitude d’hommes politiques de tous bords qui sont déjà au chevet du gouvernement, de l’Iran, de la Syrie, etc. qu’on payait déjà pour jouer aux apprentis sorciers. Nous avons donc paumé près d’un milliard de dollars pour préserver le statu quo de m. « Pour préparer la formation du nouveau gouvernement » et paver la voie à un accord américano-iranien. C’est dingue non?

    Marionet

    08 h 52, le 20 août 2020

  • Attention: il faut corriger "pluisuers"

    NAUFAL SORAYA

    07 h 53, le 20 août 2020

  • DES PIPEAUX HABITUELS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 44, le 20 août 2020

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