Le député Michel Moawad, chef du Mouvement de l'indépendance, a appelé mercredi le Hezbollah à livrer Salim Ayache, qui a été condamné mardi par contumace par le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) pour son rôle dans l’attentat-suicide du 14 février 2005 au cours duquel l'ancien Premier ministre Rafic Hariri et 21 autres personnes, dont l’ancien ministre Bassel Fleyhane, avaient été tués. 

"Après le jugement rendu par le TSL concernant l'assassinat de Rafic Hariri, les parties concernées doivent réagir à ce jugement en remettant à la justice le condamné Salim Ayache", a écrit M. Moawad sur Twitter. Il a estimé que toute protection de M. Ayache risque "d'entraîner des conséquences" pour le Liban. "Il faut faire appliquer la justice, maintenant que justice est faite, et tourner la page des assassinats politiques", a-t-il ajouté. 

Le député indépendant a encore appelé à ne pas oublier "l'assassinat de René Moawad (son père et ancien président de la République, assassiné en exercice le 22 novembre 1989, ndlr) et tous les autres assassinats ayant eu lieu pendant la guerre (civile, de 1975 à 1990, ndlr), pour lesquels aucune justice n'a été faite, ainsi que tous les assassinats de cadres du mouvement du 14 Mars en période de paix". "Ce qu'il faut, c'est que justice soit faite afin que nous puissions arriver à une vraie réconciliation", a-t-il estimé.

Le TSL a rendu mardi son jugement concernant l'attentat du 14 février 2005 au terme d’une longue audience qui s’explique par la volonté des magistrats d’argumenter le verdict qui expose en détail le contexte dans lequel l’assassinat avait été commis et les motifs de cet acte. Le tribunal évoque l’appartenance des accusés au Hezbollah mais reconnaît qu’aucune preuve n’a permis d’établir un "lien direct" entre l’attentat et la Syrie ou le Hezbollah. Les trois autres accusés de ce procès, Hassan Habib Merhi, Hussein Oneïssi et Assaad Sabra ont, eux, été acquittés.