Makhlouf accuse le régime syrien d’utiliser des sociétés écrans pour échapper aux sanctions

Nouvelle épisode du feuilleton Makhlouf-Assad. Cette fois-ci l’homme d’affaires syrien et cousin du président dénonce l’hypocrisie de la famille au pouvoir. L’agence Reuters rapporte que dans un post publié sur son compte Facebook dimanche dernier, le magnat attaque ses proches, devenus ses ennemis, en révélant avoir monté un réseau de sociétés écrans offshore pour aider Bachar el-Assad à échapper aux sanctions occidentales. Des révélations qui visent à répondre aux enquêtes lancées par les autorités syriennes au sujet de son empire financier. Selon Rami Makhlouf, les forces de sécurité cibleraient désormais Cham Holding, une compagnie au cœur d’un vaste portefeuille d’activités dont une grande partie a été saisie par le gouvernement, à court d’argent. Damas, de son côté, invoque des détournements de fonds opérés par l’homme d’affaires. « Ils ont fabriqué nos détournements de fonds et les ont transférés sur nos comptes à l’étranger... Arrêtez ces accusations injustes et lisez bien les contrats », proteste M. Makhlouf. « Le rôle et l’objectif de ces sociétés est de contourner les sanctions visant Cham Holding. »

La querelle familiale qui oppose M. Makhlouf au clan Assad se poursuit dans un contexte marqué par l’entrée en vigueur le mois dernier de la loi César, qui consiste en des sanctions américaines radicales visant à accroître un peu plus la pression sur le régime syrien. En ligne de mire, de nouvelles listes d’individus et d’entreprises qui le soutiennent, parmi lesquelles des entités appartenant à M. Makhlouf.

La discorde entre les deux cousins avait été dévoilée pour la première fois à la fin du mois d’avril lorsque M. Makhlouf avait dénoncé les taxes imposées à Syriatel, principale compagnie de téléphonie mobile du pays, contrôlée par sa famille.

D’après Reuters, des sources proches des milieux d’affaires syriens ou au fait des luttes intestines au sein du pouvoir affirment que M. Assad cherche à mettre la main sur la fortune de son cousin à l’étranger alors que l’économie du pays s’effondre, ébranlée par près d’une décennie de guerre. La plupart des actifs onshore de Rami Makhlouf ont été saisis, tandis que ses contrats de gestion et d’exploitation des marchés hors taxes ont été abrogés. L’homme fait également, depuis 2011, l’objet de sanctions émanant de l’Union européenne qui l’accuse d’avoir financé le régime.