Un prêtre zoroastrien résidant aux États-Unis tué dans le sud-est

Un prêtre de la minorité zoroastrienne a été retrouvé mort, victime d'un meurtre, dans le sud-est de l'Iran, a rapporté dimanche l'agence officielle Irna. Selon le site internet de l'hebdomadaire Amordad, premier site d'information zoroastrien en Iran, Arash Kasravi, qui avait sa résidence principale aux Etats-Unis, a été tué avec deux autres personnes de son entourage.

"Trois corps dont celui d'Arash Kasravi ont été découverts dans une villa de la ville de Mahan et ils ont été apparemment victimes d'un assassinat", a déclaré à l'antenne de la télévision d'Etat le procureur de la province de Kerman (sud-est), Dadkhoda Salari. Ses propos ont été repris par l'agence Irna. Le triple meurtre semble avoir pour mobile "des désaccords financiers" car "10.000 dollars américains ont été retrouvés dans la voiture" de l'une des victimes, a-t-il ajouté, sans préciser l'identité des deux autres victimes, ni la façon dont les trois personnes ont été tuées.

Selon le journal Amordad, M. Kasravi, qui vivait en Californie avec sa famille depuis 10 ans, était rentré en Iran pour les funérailles de son père au cours de l'année iranienne passée (qui s'est terminée en mars) et y avait prolongé son séjour afin de mener à bien les procédures d'héritage.

Le journal affirme que le prêtre, né en 1967, avait été "menacé de mort à plusieurs reprises" tandis que ses terres faisaient l'objet de tentatives "d'accaparement". Il avait disparu plusieurs jours avant que son cadavre ne soit retrouvé, selon la même source. "En raison des menaces, M. Kasravi était toujours accompagné de son garde du corps et d'une infirmière", ajoute Amordad, précisant que ces personnes sont les deux autres victimes et qu'elles n'étaient pas zoroastriennes.

Le zoroastrisme était la religion majoritaire de l'Empire perse avant que celui-ci ne soit renversé au VIIe siècle par les conquérants arabes qui allaient y imposer l'islam. Selon le dernier recensement national, on ne comptait plus en Iran que quelque 23.100 zoroastriens en 2016, notamment dans les provinces de Yazd (centre) et Kerman.

La Constitution de la République islamique d'Iran reconnaît les "Iraniens zoroastriens, juifs et chrétiens" comme les "seules minorités religieuses" autorisées à pratiquer leur culte. "L'appareil judiciaire enquête sur le dossier sans tenir compte de la religion ou de la nationalité des personnes", a assuré le procureur de Kerman.