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Société - Enseignement supérieur

Cri d’alarme des universités du Liban : « Nous perdons nos meilleurs professeurs ! »

Les recteurs et présidents des onze établissements privés reçus à Baabda.

Cri d’alarme des universités du Liban : « Nous perdons nos meilleurs professeurs ! »

Les responsables universitaires à Baabda : « Non aux universités à but lucratif ! » Photo Dalati et Nohra

L’école privée n’est pas le seul secteur éducatif en péril. Les universités privées le sont aussi. Une délégation des onze grandes universités privées du Liban (totalisant 90 000 étudiants) en a appelé hier au chef de l’État, Michel Aoun, au cours d’une audience tenue en présence de l’ancien ministre Élias Bou Saab, conseiller présidentiel à l’éducation et à l’enseignement supérieur.

Ces universités avaient fait l’inventaire de leurs exigences et difficultés au cours d’une réunion précédente tenue il y a quelques jours à l’Université Saint-Joseph. Précisant que leur démarche n’a aucun motif politique, les responsables universitaires ont exposé point par point leurs doléances, protestant d’abord contre les « universités boutiques » et autres « instituts d’enseignement supérieur » qui, depuis deux décennies, ont poussé comme des champignons sur l’ensemble du territoire, de sorte qu’on dénombre au Liban, en ce moment, quelques 45 « universités ». Nos universités sont, d’après la loi, des institutions « à but non lucratif », a dit en substance le père Michel Jalkh, recteur de l’Université Antonine, qui a fait office de porte-parole du groupe. « Hélas, a-t-il ajouté, cette qualification ne s’applique pas à tous les instituts universitaires au Liban. Certains, et parmi eux des entreprises familiales, accordent la préférence au gain. D’autres s’accordent bien avec la politique. » Et de souligner, en contraste, les coûts considérables d’un enseignement de qualité en termes de programmes, de laboratoires, de recherche et de ressources humaines. À ce sujet, le P. Jalkh a répercuté le cri d’alarme de toutes les grandes universités : « Nous perdons nos meilleurs professeurs, a-t-il averti, alors que ce sont le véritable trésor d’une université. » Sur le plan financier, a ajouté le responsable académique, les universités sont en crise « du fait de la saisie de leurs avoirs par les banques ». Et d’ajouter que « les scolarités sont perçues en livres, mais le coût de fonctionnement se règle au taux du marché noir ».

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Partant, les universités réclament la libération de leurs capitaux et la fixation d’un taux qui leur serait particulier et que la BDL subventionnerait. Dans ce domaine aussi, les universités privées ont demandé le déblocage des garanties bancaires qu’elles déposent à l’ouverture de nouvelles spécialisations, mais qu’elles ne peuvent se permettre de voir gelées au-delà de la période convenue.

Nomination d’un directeur de l’Enseignement supérieur
Sur le plan académique, les universités privées ont réclamé la nomination d’un directeur général de l’Enseignement supérieur, poste vacant depuis des années, et la réactivation du Conseil de l’enseignement supérieur (qui doit en principe se réunir une fois par mois). Les universités ont en outre demandé que les législations réglementant le télé-apprentissage soient étudiées avec elles et posées de façon « provisoire et limitée », de crainte qu’une législation « hâtive » n’aboutisse à « une baisse supplémentaire de la qualité de l’enseignement supérieur ».

En termes polis, et sans nommer l’institution incriminée, les universités privées ont enfin protesté contre la récente autorisation accordée à la Lebanese International University (LIU) de Abdel Rahim Mrad, basée dans la Békaa, d’ouvrir des branches à Beyrouth, Tripoli, Saïda et Nabatiyé, alors même qu’un retard, de « plusieurs dizaines d’années parfois », marque l’approbation de nouveaux programmes et de nouvelles branches régionales présentés par « les véritables universités ». Le chef de l’État s’est, lui, engagé à œuvrer de toutes ses forces pour aplanir les obstacles qui entravent le bon fonctionnement des universités au Liban.La délégation de responsables universitaires reçue à Baabda comprenait Fadlo Khuri (AUB), Salim Daccache (USJ), Joseph Jabbra (LAU), Michel Jalkh de l’Université Antonine, Élias Warrak de l’Université de Balamand-Koura, Amr el-Adaoui de l’Université arabe de Beyrouth, Dina el-Maoula de l’Université islamique du Liban (IUL), Khalil Chalfoun de l’Université La Sagesse, Talal el-Hachem de l’USEK, Pierre Najm de l’Université Notre-Dame (NDU) et Paul Haïdostian de l’Université Haïgazian.

L’école privée n’est pas le seul secteur éducatif en péril. Les universités privées le sont aussi. Une délégation des onze grandes universités privées du Liban (totalisant 90 000 étudiants) en a appelé hier au chef de l’État, Michel Aoun, au cours d’une audience tenue en présence de l’ancien ministre Élias Bou Saab, conseiller présidentiel à l’éducation et à...

commentaires (2)

G Basile avait dit devant une audience de 25 personnes un jour a NYC, que la diaspora n'avait aucune raison de penser a rentrer au Liban, car " il n'y avait pas de place". Quand interroge sur ses intentions, il avait répondu que c'était une "plaisanterie". Il me semble qu'il doit être fier maintenant de voir réaliser une de ses prédictions.

SATURNE

14 h 54, le 26 juillet 2020

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Commentaires (2)

  • G Basile avait dit devant une audience de 25 personnes un jour a NYC, que la diaspora n'avait aucune raison de penser a rentrer au Liban, car " il n'y avait pas de place". Quand interroge sur ses intentions, il avait répondu que c'était une "plaisanterie". Il me semble qu'il doit être fier maintenant de voir réaliser une de ses prédictions.

    SATURNE

    14 h 54, le 26 juillet 2020

  • LE LIBAN PERD SES MEILLEURS ENFANTS EN TOUT. L,EMIGRATION OU LA FUITE DU PAYS POUR SE SAUVER ET SAUVER SA FAMILLE FAIT RAGE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 25, le 25 juillet 2020

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