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Lifestyle - Publi-rédactionnel

Château Ksara, un mot d’ordre : la consistance

1857-2020... Ksara 163 ans plus tard, quand la tradition se joint à la modernité.


Château Ksara, un mot d’ordre : la consistance

La façade actuelle. Photo DR

C’est un lieu chargé de mémoire et de saveurs, anciennes et nouvelles. Une journée à Château Ksara ressemble à un voyage dans le temps où chaque détail a été pensé pour en faire le premier vignoble au Liban et au Moyen-Orient, avec une production de 3 millions de bouteilles par an réparties sur 17 vins.


La façade avant les travaux, le 6 avril 1962. Photo DR


Il est midi et les ombres sont déjà bien dessinées, ancrées au sol du domaine de Ksara. Le silence est apaisant, l’air est sec, les vignes et les cuves dans l’attente. La nouvelle récolte est pour bientôt. Les arbres centenaires, l’observatoire (le premier du Moyen-Orient, construit en 1902) et le couvent des jésuites sont toujours là pour rappeler l’histoire de Ksara. Elle débute en 1857, quand les jésuites décident de produire un vin sec dans la vallée de la Békaa à partir de vignes françaises importées d’Algérie. À la fin de la Première Guerre mondiale, la demande de vin augmente sensiblement avec l’arrivée des troupes françaises. C’est alors que Château Ksara se transforme en une véritable entreprise.


Le domaine vu d’en haut. Photo DR


L’histoire d’un grand vin

Lorsqu’en 1973, le pape encourage les monastères catholiques à se désister de leurs activités commerciales, le domaine est vendu à un groupe d’hommes d’affaires qui devront attendre la fin de la guerre civile et le début des années 90 pour faire de Château Ksara un leader aussi bien au Liban que dans les 34 pays où il est exporté.

C’est ainsi qu’en 1991, Château Ksara décide de cultiver de nouveaux cépages : cabernet sauvignon, syrah, petit verdot, sauvignon blanc, cabernet franc, chardonnay et merlot, auprès des carignan, grenache et cinsault plantés par les jésuites.

En 2007, à l’occasion de ses 150 ans, Château Ksara lance le Souverain, un vin élaboré à base d’arinarnoa, de cabernet sauvignon et de marselan, mûri dans des fûts de bois neufs pendant 24 mois.

En 2018, Château Ksara revient au terroir, en réintroduisant le merwah, un cépage autochtone en voie de disparition. Il sera à la base d’un vin unique, 100 % libanais dans ses origines et sa production. Retour aussi à un raisin du terroir, le obeidy, pour le Blanc de blancs et l’arak.


Les caves de Ksara. Photo DR


Visite guidée

C’est avec James Palgé, œnologue français, directeur technique vignes et vins, présent à Château Ksara depuis 1994, que la visite des lieux se fera. Et d’abord celle des impressionnantes caves. À la base, une magnifique grotte de 2 km datant de l’époque romaine, découverte en 1898, qui réunit toutes les conditions nécessaires (hygrométrie et température constantes toute l’année), idéale pour le vieillissement du vin.

James Palgé connaît chaque coin et recoin de ce long chemin humide qui mène vers de sublimes bouteilles, parfois vieilles de plus d’un siècle. C’est normal, il en est le concepteur et l’architecte. Le travail des vignobles (choix des terrains, cépages, travail du sol), les vinifications et élevage des vins et de l’arak, la dégustation et l’assemblage des vins, les mises en bouteille ou encore l’organisation des visites des caves qui drainent plus de 100 000 visiteurs/dégustateurs par an (Ksara est le 3e site touristique le plus visité au Liban après Jeita et Byblos) et le choix de toutes les nouvelles installations techniques, c’est lui aussi. Depuis 1994, ce professionnel souriant a pris soin d’aménager les cuveries, le système de réception des vendanges, organisé les citernes qui portent encore le nom de prêtres et de personnes liées au monde du vin, parmi lesquels Bergeret, Cremona (mort dans la cuve !), ainsi que Maamari et Palgé, qui ont tellement compté dans l’histoire contemporaine du vin Ksara. Dans ce labyrinthe d’allées affichant des dates importantes, 1858, 1880, 1926, 1993, 1996, 700 000 bouteilles précieuses attendent de sortir au grand jour.


Les impressionnantes cuveries. Photo DR


Modernité

Tourné vers le passé, certes, Château Ksara se veut aussi aujourd’hui résolument jeune et écologique. Fier de son avancée vers une économie circulaire, le domaine se tourne vers une production écologique où tous les déchets sont revalorisés. Cette mission est possible grâce à son eau, issue d’une source naturelle localisée à Karem el-Aïn, la partie la plus élevée du domaine. Cette source d’eau est une grande richesse de Ksara et la raison pour laquelle les jésuites se sont installés dans cette région. Afin de la protéger des conséquences d’une urbanisation très rapide, du changement climatique et surtout d’une sécheresse qui démarre tôt, au mois de juillet, la philosophie de Château Ksara se résume à présent en 3 R : « Réduire, réutiliser, recycler. » Elle a mené à des économies d’énergie, spécialement au niveau de la distillerie, où des circuits d’eau froide et d’eau chaude ont été mis sur pied. En 2019, Château Ksara a investi dans une station biologique d’épuration des eaux, pour obtenir de l’eau propre tout au long de l’année, sans avoir à puiser dans les nappes phréatiques. Les rejets solides provenant du traitement des eaux sont également transformés en engrais organique, excluant ainsi tout produit chimique dans le système de traitement. Pareil pour les déchets solides provenant de la production vinicole. Les bourbes et lies de vin sont transformées en alcool à 92,5 degrés, utilisé comme matière première dans la production du Ksarak. Enfin, l’installation de panneaux photovoltaïques a permis de diminuer les rejets de CO2 et de faire des économies au niveau de l’énergie.

Presque 50 ans depuis leur départ, l’héritage des pères jésuites demeure quant à lui dans la cave éternelle qu’ils ont aménagée et les cuves en béton qui portent leurs noms et dans lesquelles les vins fermentent encore.

Témoin du temps, Château Ksara a accompagné de nombreux bouleversements locaux : deux guerres mondiales, une famine, une guerre civile et d’innombrables périodes de conflits et d’instabilité. La dernière en date étant, évidemment, la lourde crise économique actuelle.

En accompagnant, toujours, l’histoire du Liban, le meilleur comme le pire, Château Ksara se fait une fierté d’être l’un des symboles de cette résilience nationale.

C’est un lieu chargé de mémoire et de saveurs, anciennes et nouvelles. Une journée à Château Ksara ressemble à un voyage dans le temps où chaque détail a été pensé pour en faire le premier vignoble au Liban et au Moyen-Orient, avec une production de 3 millions de bouteilles par an réparties sur 17 vins. La façade avant les travaux, le 6 avril 1962. Photo DRIl est midi et les ombres...

commentaires (1)

Encore une grande fierté que l on doit à l’origine aux pères jesuites ;

Robert Moumdjian

04 h 58, le 24 juillet 2020

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Commentaires (1)

  • Encore une grande fierté que l on doit à l’origine aux pères jesuites ;

    Robert Moumdjian

    04 h 58, le 24 juillet 2020

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