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L'Égypte a demandé à l'Espagne d'extrader l'opposant Mohammad Ali

L'Égypte a demandé à l'Espagne d'extrader l'opposant Mohammad Ali

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Photo d'archives AFP

Exilé en Espagne, l'homme d'affaires égyptien Mohammad Ali fait l'objet d'une demande d'extradition de la part de son pays, a confirmé mardi le gouvernement espagnol, pour des accusations de fraude fiscale cachant des motifs politiques selon l'opposant.

L'ambassade d'Égypte a demandé en 2019 l'extradition de cet opposant installé à Barcelone depuis deux ans, une procédure "en attente de résolution" à l'Audience nationale, haut tribunal compétent en matière d'extradition, a indiqué le ministère espagnol de la Justice à l'AFP. 

Entrepreneur dans la construction et comédien, Mohammad Ali accuse le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi et de hauts responsables militaires de corruption.

Selon les documents judiciaires consultés par l'AFP, la justice égyptienne l'accuse de trois délits de fraude fiscale pour plus de 135 millions de livres égyptiennes (7,4 millions d'euros) et de blanchiment pour un montant de 4 millions de livres, dans le cadre d'opérations d'achats et de ventes de logements et de véhicules entre 2006 et 2018.

L'opposant, dont les vidéos virales avaient entraîné en septembre 2019 des manifestations contre le président Sissi, a déjà été entendu par un juge espagnol qui l'a laissé en liberté dans l'attente de son audience d'extradition, a-t-on appris de source judiciaire. Dans un entretien écrit avec l'AFP, M. Ali, déjà condamné en décembre en Egypte à cinq ans de prison pour fraude fiscale, a dénoncé de "fausses allégations" qui "reposent sur la vengeance". "Mon entreprise a toujours payé tous les impôts qu'elle devait", s'est défendu l'entrepreneur de 46 ans. "Depuis que j'ai commencé à faire des vidéos pour exposer la corruption du régime égyptien (...) je sais qu'Al-Sissi veut se venger d'une manière ou d'une autre", a-t-il insisté.

Contacté par l'AFP, le parquet général égyptien n'a pas répondu. Mais une source sécuritaire égyptienne a indiqué que "le bureau Egypte d'Interpol (...) recherche Mohammad Ali et a notifié Interpol à ce sujet".

Mohammad Ali a travaillé avec l'administration et l'armée égyptienne avant de partir à Barcelone et de publier des vidéos accusant M. Sissi et de hauts responsables militaires de dépenser de l'argent public dans des projets inutiles, tels que des palais présidentiels. Il n'a toutefois jamais fourni de preuves concrètes. Ces critiques avaient conduit des centaines d'Égyptiens à manifester dans plusieurs villes le 20 septembre 2019, des rassemblements vite dispersés par les forces de l'ordre. Quelque 4.000 personnes ont été interpellées dans les jours qui ont suivi, dont des avocats, des journalistes, des universitaires.

"Puisque l'Espagne n'extrade pas pour des motifs politiques, le gouvernement égyptien a cherché une excuse", fustige M. Ali, qui se dit assuré de pas être extradé car "en Espagne ils respectent les droits humains et savent que mon cas est politique".

Exilé en Espagne, l'homme d'affaires égyptien Mohammad Ali fait l'objet d'une demande d'extradition de la part de son pays, a confirmé mardi le gouvernement espagnol, pour des accusations de fraude fiscale cachant des motifs politiques selon l'opposant.
L'ambassade d'Égypte a demandé en 2019 l'extradition de cet opposant installé à Barcelone depuis deux ans, une procédure "en attente de...