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Moyen-Orient - Iran

Téhéran suspend l’exécution de trois condamnés à mort

Amirhossein Moradi, Saïd Tamdjidi et Mohammad Radjabi sont actuellement en attente d’un nouveau procès.

Téhéran suspend l’exécution de trois condamnés à mort

Des manifestants iraniens autour d’un incendie lors d’une manifestation contre l’augmentation du prix du pétrole à Téhéran en novembre 2019. Photo AFP

Amirhossein Moradi, Saïd Tamdjidi et Mohammad Radjabi peuvent momentanément reprendre leur souffle. L’autorité judiciaire iranienne a suspendu hier leur exécution. Condamnés à mort pour leur participation aux manifestations de novembre 2019, les trois hommes sont en attente d’un nouveau procès. « Nous avons transmis une demande à la Cour suprême et elle l’a acceptée. Nous espérons que le verdict sera annulé », a déclaré à l’AFP leur avocat, Me Babak Paknia. Citée par l’agence française, la défense a également ajouté que le processus d’un éventuel recours en cassation « pourrait prendre quelques mois », mais qu’elle adresserait une demande au chef de l’autorité judiciaire au cas où la démarche échouerait.

Mardi, la peine capitale avait été prononcée contre les trois prévenus, accusés d’avoir brûlé des bus, des banques et des bâtiments au cours du mouvement populaire de novembre, selon des preuves qui auraient été trouvées sur leurs téléphones. Selon l’AFP, le porte-parole du système judiciaire Gholamhossein Esmaïli avait déjà indiqué que le verdict pouvait encore changer en raison de « procédures extraordinaires », évoquant une clause légale qui pourrait déclencher un nouveau procès si le chef de la justice le jugeait nécessaire.

La condamnation avait entraîné une vive réaction sur les réseaux sociaux où de nombreux utilisateurs l’ont contestée en utilisant le hashtag #DontExecute (n’exécutez pas) en anglais et en persan dans le cadre d’une vaste campagne virtuelle à laquelle se sont joints des sportifs, des universitaires, des politiques et des acteurs de cinéma. Sur la même période, quelques Iraniens ont également protesté dans les rues du pays contre la situation économique. La police iranienne a ainsi affirmé avoir mis fin à des manifestations vendredi dernier à Behbahan, une ville du Sud-Ouest, alors qu’une foule s’était rassemblée en scandant des slogans jugés « non conformes » par le pouvoir. Selon une déclaration des services de sécurité, ces derniers ont promis de traiter toutes les manifestations à venir de manière « décisive ».

Les autorités iraniennes tentent par tous les moyens d’empêcher la reprise d’un vaste mouvement de contestation tel que celui de novembre 2019 au cours duquel les contestataires ont dénoncé le chômage, la corruption et la mauvaise gestion économique. Les manifestations avaient également pris une tournure éminemment politique, certains participants allant jusqu’à brûler des portraits du guide suprême de la révolution iranienne, numéro un du pays, l’ayatollah Ali Khamenei.

Selon l’organisation de défense des droits humains Amnesty International, près de 304 personnes ont été tuées au cours de ces événements. Un bilan qui s’élève à 400 morts d’après les chiffres avancés par un groupe d’experts indépendants travaillant pour l’ONU. La répression aurait conduit à l’arrestation de près de 7 000 manifestants.

Pour mémoire

Les Iraniens ont déjoué un « complot dangereux », selon le guide suprême


Pour Amnesty, les procès de MM. Moradi, Tamdjidi et Radjabi, tous âgés entre 26 et 28 ans, sont inéquitables. L’organisation dénonce des actes de torture et de mauvais traitements, incluant entre autres des coups et des chocs électriques visant à obtenir des confessions et à déclarer les trois hommes coupables « d’inimitié avec Dieu ». Si les prévenus ont nié toutes les accusations, Amnesty rappelle que les chefs d’inculpation, à savoir la participation à des actes d’incendie criminels et de vandalisme, ne font pas partie des « crimes les plus graves » ou homicides volontaires, seuls cas pour lesquels peut s’appliquer la peine de mort selon le droit international.

Ennemis de l’intérieur
Le 30 juin dernier, l’autorité judiciaire a également annoncé la condamnation à mort du dissident politique et journaliste Ruhollah Zam. Motifs derrière le verdict ? Avoir « propagé la corruption sur terre » à travers la gestion d’une chaîne d’informations sur l’application Telegram appelée AmadNews. Pour Téhéran, celle-ci aurait joué un rôle néfaste en incitant la population à manifester en décembre 2017 et janvier 2018.

Alors que le sort d’Amirhossein Moradi, de Saïd Tamdjidi et de Mohammad Radjabi n’est pas encore scellé, ce n’est pas le cas pour Diaku Rasoulzadeh et Saber Sheikh Abdollah. Condamnés en 2015 pour une implication qu’ils ont toujours niée dans une attaque armée perpétrée en 2010, ces deux membres de la minorité kurde du pays ont été exécutés le 13 juillet. Dans un communiqué, Amnesty rappelle que cinq prisonniers issus de la minorité kurde et trois autres appartenant à la minorité arabe ahwazi sont actuellement dans le couloir de la mort. Le sort des condamnés issus des minorités suscite d’autant plus d’inquiétudes que la répression du pouvoir iranien les prend tout particulièrement pour cible, à plus forte raison lorsqu’il est confronté à la menace d’une contestation. Selon un rapport des Nations unies publié en août 2019, les Kurdes constituent près de la moitié des détenus pour atteinte à la « sécurité nationale ». Le régime marginalise les groupes ethniques et religieux minoritaires à travers une rhétorique qui les érige en « ennemis de l’intérieur ». Discriminés linguistiquement, culturellement, économiquement et socialement, les minorités sont perçues comme un danger à la fois sécuritaire et identitaire par le pouvoir qui redoute l’extrémisme religieux sunnite militant, et les velléités séparatistes kurdes, arabes et baloutches, et œuvre à les endiguer coûte que coûte. La dénonciation de la peine capitale en Iran intervient à un moment où la République islamique est étranglée par les sanctions américaines dont les conséquences économiques sont aggravées par la crise sanitaire liée au coronavirus. Le pays compte officiellement près de 270 000 cas de contamination confirmés et fait état d’au moins 13 979 morts. Le président iranien, Hassan Rohani, a affirmé samedi que près de 25 millions d’Iraniens auraient pu être infectés par le Covid-19 depuis le déclenchement de la pandémie. Téhéran doit également faire face à une série d’explosions dont les causes restent mystérieuses.


Amirhossein Moradi, Saïd Tamdjidi et Mohammad Radjabi peuvent momentanément reprendre leur souffle. L’autorité judiciaire iranienne a suspendu hier leur exécution. Condamnés à mort pour leur participation aux manifestations de novembre 2019, les trois hommes sont en attente d’un nouveau procès. « Nous avons transmis une demande à la Cour suprême et elle l’a acceptée. Nous...

commentaires (3)

LA THEOCRATIE... DIEU S,EN LAVE LES MAINS CAR ON USE SON NOM... CRIMINELLE ET BARBARE DES MOLLAHS IRANIENS N,A PAS D,EXEMPLE MEME CHEZ CEUX QUI LEUR FONT FACE. QUELLE GRANDEUR D,AME DESPOTIQUE DE REMETTRE A PLUS TARD LE CRIME.

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 29, le 20 juillet 2020

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Commentaires (3)

  • LA THEOCRATIE... DIEU S,EN LAVE LES MAINS CAR ON USE SON NOM... CRIMINELLE ET BARBARE DES MOLLAHS IRANIENS N,A PAS D,EXEMPLE MEME CHEZ CEUX QUI LEUR FONT FACE. QUELLE GRANDEUR D,AME DESPOTIQUE DE REMETTRE A PLUS TARD LE CRIME.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 29, le 20 juillet 2020

  • Condamnez a mort trois jeunes pour avoir manifester contre le regime......voila l'exemple de pays que le Hezb veut suivre ...alors messieurs du CPL et autres preparez vous a ce genre de chatiment dans la nouvelle republique islamique du Liban...ou bien il n'est jamais trop tard pour reconnaitre ses erreurs...et avoir l'audace de suivre la parole de notre Patriarche ...voila ou est notre salut a nous tous...

    Houri Ziad

    13 h 39, le 20 juillet 2020

  • Espérons qu'ils ne leur fileront pas le covid pour faire un "par hazard" malchanceux...

    Wlek Sanferlou

    01 h 45, le 20 juillet 2020

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