Rechercher
Rechercher

Environnement - Déchets

Le Costa Brava n’accueille plus les ordures de Beyrouth et du Mont-Liban

Le Costa Brava n’accueille plus les ordures de Beyrouth et du Mont-Liban

Des ordures empaquetées dans la décharge de Costa Brava, située à proximité de l’Aéroport international de Beyrouth. Nasser Trabulsi/Photo d’archives

Tout comme les promesses répétées de réformes, celles – ne serait-ce qu’un début – d’un règlement de la crise des déchets attendent toujours le bon vouloir de ceux qui les font. Entre-temps, on continue de crouler épisodiquement sous les ordures en passant d’une crise à l’autre.

À peine la municipalité de Beyrouth a-t-elle commencé à débloquer les sommes dues à la compagnie de ramassage Ramco, pour lui permettre de collecter les ordures ménagères qui commençaient à s’amonceler dans la capitale et sa banlieue, ainsi que dans plusieurs régions du Metn, de Aley et du Chouf, que le président de la fédération des municipalités de la banlieue sud, Mohammad Dergham, annonçait que la décharge de Costa Brava ne recevra plus à partir du 31 juillet les déchets de Beyrouth et du Mont-Liban, mais seulement ceux de la banlieue sud et de Choueifate. Une décision motivée par le fait que la décharge, agrandie une première fois en 2019, est arrivée à saturation, et surtout par l’absence de toute velléité de solution durable.

M. Dergham a tenu hier une conférence de presse au cours de laquelle il a insisté sur « le préjudice écologique, matériel et moral » qui découle de l’absence de gestion opportune de cette décharge, en reprochant au gouvernement de « n’avoir pas tenu ses promesses quant aux normes qu’il était censé appliquer lorsqu’il avait décidé d’agrandir le site ». « Est-il possible qu’en 2020, on continue de jeter nos ordures à la mer, sans tenir compte d’aucune norme de santé ? » s’est-il exclamé.

Dans le Commerce du Levant

Samar Khalil : « Rien n’a changé depuis la crise des déchets de 2015 »


La décharge de Costa Brava accueille, comme on le sait, une partie des déchets de Beyrouth et du Mont-Liban. Le site qui abritait au départ un dépotoir sauvage avait été aménagé en décharge en 2016, dans la foulée de la crise des déchets de 2015. Avec celle de Bourj Hammoud, il devait représenter une solution provisoire, en attendant que le gouvernement adopte une stratégie durable de gestion des déchets. Inutile de préciser que celle-ci n’a jamais vu le jour.

La décharge devait arriver à saturation à la fin de l’été 2019, mais les crises successives qui ont frappé le pays, de la contestation populaire à l’effondrement économique et financier, en passant par la lutte contre le coronavirus, ont réduit la production de déchets, d’où une extension de la durée de vie de ce site qui ne peut plus aujourd’hui en accueillir.

La fermeture de Costa Brava devant les déchets de Beyrouth et du Mont-Liban va compliquer davantage le ramassage des ordures dans ces régions, la décharge de Bourj Hammoud-Jdeidé, qui dessert une partie seulement de la capitale et tout le nord du Mont-Liban, ne pouvant pas accueillir tous les déchets de Beyrouth et de sa banlieue. Et pour cause : arrivée elle aussi à saturation, sa surface avait déjà été agrandie en hauteur.

Dans l’urgence, le gouvernement pourrait procéder à l’une des deux solutions provisoires qui avaient été évoquées durant l’été 2019 au sujet du Costa Brava : soit agrandir à nouveau le site, soit rouvrir la décharge de Naamé, qui avait desservi Beyrouth et le Mont-Liban durant 17 ans avant d’être fermée définitivement en 2015, sous la pression populaire, ce qui avait provoqué une grave crise des déchets de neuf mois.

Les habitants des zones limitrophes de Naamé, dont le mouvement de protestation de 2015 avait été soutenu par le PSP de Walid Joumblatt, pourront-ils aujourd’hui donner leur consentement ? Rien n’est moins sûr.

Au Sérail hier soir, où une réunion s’est tenue pour discuter du dossier des déchets avec les représentants des deux compagnies de ramassage, Ramco et CityBlu, il a été décidé que celles-ci mettront les bouchées doubles pour enlever les déchets des rues. Parallèlement, les sommes que l’État leur doit seront débloquées. Pas un mot cependant sur la fermeture du Costa Brava.

Tout comme les promesses répétées de réformes, celles – ne serait-ce qu’un début – d’un règlement de la crise des déchets attendent toujours le bon vouloir de ceux qui les font. Entre-temps, on continue de crouler épisodiquement sous les ordures en passant d’une crise à l’autre.À peine la municipalité de Beyrouth a-t-elle commencé à débloquer les sommes dues à la...

commentaires (6)

Mince...S'ils n'accueillent plus les ordures de Beyrouth et du Mont Liban...On fait quoi de ces personnes et responsables ?? Aie... Un vrai casse tête... Déjà qu'on les a entre les pattes...Si Costa brava les refuse aussi? :)

LE FRANCOPHONE

21 h 37, le 17 juillet 2020

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • Mince...S'ils n'accueillent plus les ordures de Beyrouth et du Mont Liban...On fait quoi de ces personnes et responsables ?? Aie... Un vrai casse tête... Déjà qu'on les a entre les pattes...Si Costa brava les refuse aussi? :)

    LE FRANCOPHONE

    21 h 37, le 17 juillet 2020

  • Au fait...notre ministre de l'environnement...que fait-il réellement lors des séances du gouvernement...où on le voit toujours penché sur ses dossiers ? Est-il trop pris par le développement administratif...et donc plus assez de temps...ou de solutions...pour l'environnement ? Irène Saïd

    Irene Said

    15 h 40, le 17 juillet 2020

  • Arrêtons d’agrandir en hauteur ou en largeur et achetons des incinerateurs.

    Marie-Hélène

    15 h 12, le 17 juillet 2020

  • Solution super facile pour le problème des déchets en 3 temps: 1- le cabinet tout en entier se réunit (car les ministres ne sont pas dans leurs rôles naturels correspondant à leurs spécialités), donc l'union fait la faute.... 2-le cabinet crée une commission pour étudier le problème des dechets...3-pourparlers entre hezb, tayar et cpains pour se partager les membres de la commission pour un équilibre communautaire et le respect des traditions libanaises. .... Bien sûr on laisse aux soins de Mme Manal à expliquer aux citoyens que les quantités de déchets sont minimes étant donné qu'à cause de la pauvreté rampante les déchets sont heureusement consommés sur le champ.... Aaaakh ya watan'na.....

    Wlek Sanferlou

    13 h 56, le 17 juillet 2020

  • ON A FAIT DU PAYER ENTIER UN DEPOTOIR. CIRCULEZ ET REGARDER LES ABORDS DES ROUTES, RUELLES ET AUTOSTRADES... CA SUFFIT

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 39, le 17 juillet 2020

  • « sa surface avait déjà été agrandie en hauteur. » ! Un petit bijou journalistico- geometrique !! Bravo au rédacteur ....

    JB El catalán

    08 h 42, le 17 juillet 2020

Retour en haut