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Économie - Infrastructures

Port de Beyrouth : vers une modification des modalités de l’appel d’offres ?

Port de Beyrouth : vers une modification des modalités de l’appel d’offres ?

L’appel d’offres pour remettre en jeu la gestion du terminal conteneurs du port de Beyrouth a été lancé au début de l’année. Photo P.H.B.

Lancé en début d’année, l’appel d’offres initié par la Gestion et l’exploitation du port de Beyrouth (GEPB), l’entité chargée de gérer le site pour le compte de l’État pour remettre en jeu le droit de gérer le terminal conteneurs du port de Beyrouth, ne manifeste plus aucun signe d’évolution depuis plusieurs mois. Ce terminal est aménagé sur le quai n° 16 du port, qui est équipé de 16 grues géantes (ou portiques de manutention) lui permettant d’intervenir sur la majorité des navires porte-conteneurs.

La procédure a en effet été mise en pause pendant un certain laps de temps, suite à l’état d’urgence décrété en mars pour permettre au pays de faire face au Covid-19. Elle a ensuite été maintenue en suspension après que le cahier des charges a été transmis au printemps à la Direction des adjudications (DDA) qui l’a renvoyée avec ses remarques. Le document définitif, dont L’Orient-Le Jour a pu consulter des extraits, a été paraphé par le ministre des Travaux publics, Michel Najjar. Ce dernier n’aurait pour l’instant pas encore ordonné les suites à donner, selon une source proche du dossier.

Volume annuel de conteneurs
Ces changements ont néanmoins interpellé une partie des candidats en lice, a encore indiqué la source à notre journal, sans toutefois communiquer de noms. « Les modifications n’ont pas vraiment de sens, sauf si on considère qu’elles ont été mises en place dans le but de faciliter la tâche à certains candidats par rapport à d’autres », estime-t-elle. Une autre source, aussi informée que la première, considère au contraire les amendements justifiés par rapport au marché public et « rétablissent un certain équilibre qui n’avait pas été respecté dans la version initiale ».

La source citée en premier attire l’attention sur deux des modifications recommandées. La première consiste à abaisser le volume minimum de conteneurs que les sociétés candidates sont capables de gérer, de 3 millions d’unités à 1,3 million seulement. La seconde consiste enfin à ne pas uniquement tenir compte du prix le plus bas pour départager les candidats, mais de « la meilleure offre », qui tient compte de plusieurs critères d’ordre « économique, social et environnemental » afin de garantir la qualité de service.

La source précitée considère que ces modifications favorisent les « petits candidats » et soupçonne des ajustements « taillés pour BCTC (Beirut Container Terminal Consortium) », qui gère le terminal depuis 2005. Elle pointe notamment du doigt la modification du critère concernant le volume de conteneurs par an, ainsi que celle consistant à ne pas uniquement tenir compte du prix pour désigner le vainqueur.

« Généralement, les caractéristiques de l’offre et le prix sont étudiés séparément : on vérifie d’abord si le dossier est conforme au cahier des charges, puis on compare les prix entre candidats qui offrent la meilleure prestation. On ne comprend pas le sens de cette recommandation », souligne la source précitée. « Quant au nombre de conteneurs par an, il correspond à celui que transporte BCTC sur une année-type (c’est par exemple la moyenne atteinte en 2018, la crise et le blocage du pays en marge des manifestations lancées le 17 octobre dernier contre le pouvoir ne permettant pas de prendre 2019 comme année de référence) », conclut-elle.

« Ces critiques ne sont pas fondées », juge de son côté la seconde source interrogée. « La disposition concernant le volume annuel de conteneurs vise justement à élargir la palette de candidats potentiels et a donc un impact positif sur le jeu de la concurrence. Celle liée aux points focaux de l’offre va également dans ce sens, pour ne pas que seul l’aspect économique de l’offre ne pèse dans la balance », martèle-t-elle.

Une autre recommandation prévoit enfin de remettre en question la durée de la concession, fixée à 15 ans, pour partir sur une durée plus courte.

La première source considère cette demande incompatible avec les standards de la filière pour ce type de marché public, tandis que la seconde estime qu’il n’est plus concevable aujourd’hui que GEPB, qui est sur le plan juridique une autorité temporaire créée en 1990 et qui aurait dû être remplacée par une structure définitive, puisse confier un nouveau marché public d’une durée aussi longue, malgré son autonomie financière.

Composé de Portia Ports Limited, International Port Management Beirut SAL et Logistics and Port Management Americas, BCTC est candidat à sa propre succession. Les quatre autres dossiers ont été déposés par le transporteur et logisticien français CMA CGM, associé à l’italo-suisse MSC (Mediterranean Shipping Company) ; l’émirati Gulftainer, qui opère déjà, via une filiale locale, le terminal conteneurs du 2e port du pays, à Tripoli (Liban-Nord), et enfin les hongkongais China Merchants Port et Hutchison Ports Holdings.


Lancé en début d’année, l’appel d’offres initié par la Gestion et l’exploitation du port de Beyrouth (GEPB), l’entité chargée de gérer le site pour le compte de l’État pour remettre en jeu le droit de gérer le terminal conteneurs du port de Beyrouth, ne manifeste plus aucun signe d’évolution depuis plusieurs mois. Ce terminal est aménagé sur le quai n° 16 du port, qui...

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SUR L,AEROPORT ET LES PORTS QUE CE SOIT POUR LEURS INFRASTRUCTURES OU POUR LES MARCHANDISES QUI Y TRANSITENT LA MAINMISE DES DEUX MILICES IRANIENNES EST UN FAIT INDENIABLE. TOUT LE MONDE LE SAIT. FAUT UN ARRET BRUTAL.

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 31, le 17 juillet 2020

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Commentaires (1)

  • SUR L,AEROPORT ET LES PORTS QUE CE SOIT POUR LEURS INFRASTRUCTURES OU POUR LES MARCHANDISES QUI Y TRANSITENT LA MAINMISE DES DEUX MILICES IRANIENNES EST UN FAIT INDENIABLE. TOUT LE MONDE LE SAIT. FAUT UN ARRET BRUTAL.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 31, le 17 juillet 2020

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