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Le président à La Haye pour être entendu par la justice internationale

Le président à La Haye pour être entendu par la justice internationale

Le président du Kosovo Hashim Thaçi s'adressant à la presse avant de se présenter devant des magistrats de la Cour internationale de justice de La Haye, le 13 juin 2020. REUTERS/Eva Plevier

Le président du Kosovo Hashim Thaçi est arrivé lundi devant la justice internationale à La Haye pour être entendu sur les accusations de crimes de guerre pendant le conflit avec la Serbie (1998-99) dont il fait l'objet.

"Personne ne peut réécrire l'histoire", a réitéré aux journalistes devant le tribunal M. Thaçi, qui dément ces accusations. "Je suis prêt à affronter le nouveau défi et à vaincre pour mon fils, ma famille, mon peuple et mon pays".

Le président kosovar, 52 ans, a été mis en accusation le 24 juin pour crimes de guerre pendant le conflit avec la Serbie par les procureurs du tribunal spécial de La Haye. En vertu de la procédure, un juge doit examiner ces accusations pour décider s'il convient de confirmer les charges et d'inculper M. Thaçi en bonne et due forme.

Hashim Thaçi était pendant ce conflit un des dirigeants de la guérilla indépendantiste, l'Armée de libération du Kosovo (UCK), qui a combattu les forces serbes. La justice internationale accuse M. Thaçi, son allié politique Kadri Veseli et d'autres personnes d'être "responsables de près de 100 meurtres", de disparitions forcées, de persécutions et de tortures de Serbes, de Roms et d'Albanais du Kosovo. Les procureurs ont fait savoir que les charges avaient été rendues publiques car Hashim Thaçi et d'autres suspects s'efforçaient de faire obstacle au travail du tribunal, une institution conforme aux lois du Kosovo mais disposant de juges internationaux.

Dernier conflit en ex-Yougoslavie, la guerre du Kosovo entre forces serbes et guérilla indépendantiste kosovare albanaise a fait plus de 13.000 morts, des Albanais pour la plupart. Elle s'est terminée quand une campagne occidentale de bombardements a contraint les forces serbes à se retirer. M. Thaçi avait déclaré mercredi dernier qu'il se rendrait devant le tribunal spécial, rappelant sur Facebook qu'"au cours des deux dernières années, de nombreux anciens membres de l'UCK (...) ont été entendus" à La Haye. Fin juin, il avait déclaré qu'il démissionnerait "immédiatement" si les accusations étaient confirmées par une inculpation.

Le Kosovo, ancienne province serbe à majorité albanaise, a déclaré en 2008 son indépendance que Belgrade refuse toujours de reconnaître. De nombreux anciens commandants de la guérilla, M. Thaçi notamment, ont dominé la vie politique au Kosovo durant sa première décennie d'indépendance. Hashim Thaçi a été Premier ministre, puis président à partir de 2016. 

Dimanche, l'Unon européenne s'était félicitée de voir le dialogue entre la Serbie et le Kosovo "de nouveau sur les rails", à l'issue d'une réunion à distance entre leurs dirigeants et avant leur rendez-vous en face à face prévu jeudi à Bruxelles. La mise en accusation de M. Thaçi avait entraîné un report sine die d'un sommet que les Etats-Unis prévoyaient d'organiser le 27 juin.

Le président du Kosovo Hashim Thaçi est arrivé lundi devant la justice internationale à La Haye pour être entendu sur les accusations de crimes de guerre pendant le conflit avec la Serbie (1998-99) dont il fait l'objet.
"Personne ne peut réécrire l'histoire", a réitéré aux journalistes devant le tribunal M. Thaçi, qui dément ces accusations. "Je suis prêt à affronter le nouveau...