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Monde - Automobile

"Ils m'ont abandonné" : Carlos Ghosn s'en prend à la France

L'ancien patron de l'alliance Renault-Nissan s'étonne du retard pris par les autorités japonaises à envoyer son dossier au Liban.

Le magnat déchu de l'automobile et ancien patron de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Carlos Ghosn, le 14 janvier 2020 à Beyrouth, lors d'un entretien avec l'agence Reuters. Photo REUTERS/Mohamed Azakir

L'ancien patron de l'Alliance Renault-Nissan, Carlos Ghosn, a accusé les autorités françaises de l'avoir "abandonné" peu après son arrestation au Japon fin 2018, affirmant avoir été traité comme n'importe quel "citoyen français moyen", dans une interview sur la chaîne al-Arabiya.

Accusé de malversations financières, M. Ghosn avait été arrêté au Japon en novembre 2018. Et fin 2019, il avait rejoint le Liban via la Turquie lors d'une opération d'exfiltration.

"Ils (l'Etat français) m'ont soutenu pendant les deux, trois premières semaines, voire le premier mois", après l'arrestation, a affirmé l'ex-magnat de l'automobile à la chaîne de télévision saoudienne. "Ils m'ont (ensuite) abandonné", a poursuivi l'ex-homme d'affaires, détenteur des nationalités française, libanaise et brésilienne. "Ils m'ont apporté le genre de soutien qu'ils apporteraient au citoyen français moyen, et encore moins", a-t-il ajouté. "Une personnalité politique française m'a dit: +si j'avais été président, je vous aurais fait sortir en 24 heures+. Et l'ambassadeur américain au Japon a affirmé à l'ambassadeur de France que si j'avais été dirigeant d'une entreprise américaine, j'aurais été libéré en 24 heures", a confié Carlos Ghosn, qui vit à Beyrouth depuis sa fuite du Japon.

Par ailleurs, il s'est insurgé contre le retard pris par Tokyo dans l'envoi de son dossier judiciaire aux autorités libanaises. En janvier, Beyrouth avait réclamé le transfert de ce dossier en vue d'un procès au Liban, opposant ainsi une fin de non-recevoir à son extradition réclamée par Tokyo. "Cela fait six mois et ils n'ont toujours pas envoyé le dossier. Pourquoi ne l'ont-ils toujours pas fait ?", s'est interrogé M. Ghosn.

"J'aide tous ceux qui m'ont aidé"

Au sujet de sa fuite, Carlos Ghosn, âgé de 66 ans, a indiqué avoir lui-même "élaboré" son plan d'évasion grâce à un "système" de communication qu'il avait établi avec le monde extérieur, sans donner plus de détails. Il a aussi indiqué qu'il "aide" toutes les personnes qui l'ont aidé dans sa cavale, refusant toutefois de donner l'identité des personnes concernées.

Pour mémoire

Une série d'e-mails au sein de Nissan renforce la thèse d'un "coup monté" contre Carlos Ghosn

Le 8 juillet, l'agence Reuters rapporté que Carlos Ghosn avait transféré l'an dernier 862.500 dollars à une société dirigée par l'un des deux hommes qui l'ont aidé à s'évader du Japon, Peter Taylor. Michael Taylor, un ancien des forces spéciales américaines, son fils Peter Taylor, et leur complice libanais, Georges Zayek, sont soupçonnés d'avoir aidé Carlos Ghosn à s'exfiltrer du Japon et de l'avoir transféré à Beyrouth à bord d'un vol privé qui avait effectué une escale en Turquie.

Interrogé par le journaliste d'al-Arabiya pour savoir s'il aidait Michael et Peter Taylor, ainsi que d'autres personnes impliquées dans sa cavale, Carlos Ghosn a éludé la question. "Vous parlez de personnes spécifiques, et je ne ferai pas de commentaires sur ces personnes-là. Ce que je peux dire, c'est que j'aide tous ceux qui m'ont aidé. Je les aide avec mes moyens, avec ma pensée, et par tout autre moyen possible", a-t-il affirmé. "Je ne parle pas spécifiquement des personnes que vous avez mentionnées", s'est encore défendu Carlos Ghosn, soulignant qu'il parlait de personnes qui l'ont "aidé de manière générale". L'ancien magnat de l'automobile a également refusé de discuter des détails de sa fuite du Japon, expliquant que cela mettrait en danger les personnes qui l'ont aidé dans sa cavale.

Michael et Peter Taylor sont actuellement en prison aux États-Unis. Ils ont émis un recours auprès d'un juge américain pour demander leur libération sous caution. Tokyo a officiellement demandé aux États-Unis l'extradition des deux hommes, alors que ces derniers tentent d'éviter ce scénario.

L'ex-magnat de l'automobile était en liberté sous caution, avec interdiction de quitter le Japon, quand il a été exfiltré de l'archipel. Vendredi, un tribunal d'Istanbul a commencé à juger sept ressortissants turcs accusés d'avoir aidé M. Ghosn dans sa fuite. Selon l'acte d'accusation, M. Ghosn était dissimulé pendant le trajet dans un volumineux caisson pour instrument de musique dans lequel des trous avaient été percés afin de permettre au fugitif de respirer. "Toutes les accusations à mon égard sont "fausses", et je le montrerai dans mon livre qui sera publié avant la fin de l'année. Je répondrai à toutes les accusations avec des documents et des témoins" à l'appui, a-t-il conclu.

L'ancien patron de l'Alliance Renault-Nissan, Carlos Ghosn, a accusé les autorités françaises de l'avoir "abandonné" peu après son arrestation au Japon fin 2018, affirmant avoir été traité comme n'importe quel "citoyen français moyen", dans une interview sur la chaîne al-Arabiya.Accusé de malversations financières, M. Ghosn avait été arrêté au Japon en novembre 2018. Et fin...

commentaires (11)

À 100% d'accord avec le commentaire de Pierre Hadjigeorgiou.

C'est moi

18 h 08, le 13 juillet 2020

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Commentaires (11)

  • À 100% d'accord avec le commentaire de Pierre Hadjigeorgiou.

    C'est moi

    18 h 08, le 13 juillet 2020

  • Que ceux qui ne connaisse pas Mr. Ghosn ne se lance pas dans des diatribes ou des jugements qui ne seront certes pas a leurs place. De par mon expérience et de ce que j'en sais, c'est que ce monsieur n'a jamais décrié sa nationalité Libanaise, n'a jamais refusé de l'aide a qui que ce soit et s'est toujours comporté dignement portant sur ces épaules le lourd fardeau de remettre sur leur jambes trois sociétés automobiles aux abords de la faillites et sauver ainsi le boulot de milliers de gens. Si le Japon a essayé de s'en débarrasser c'est simplement parce que l'industrie automobile Japonaise s’écroulait et devenait petit a petit Française. Cela a commencé avec Nissan et par la suite Mitsubishi. La France, en effet, pour des raisons politiques l'a laissé tomber et il a le droit de s'en offusquer! Tout le reste n'est que bourdes et commérage de concierge pour se donner bonne conscience.

    Pierre Hadjigeorgiou

    15 h 20, le 13 juillet 2020

  • Quand il était au sommet, les Français le considéraient comme un des leurs, mais quand il est tombé, ce n'était plus qu'un Franco-Libanais...Ainsi va le monde!

    Georges MELKI

    11 h 48, le 13 juillet 2020

  • Pas seulement abandonné , la France vous a carrément vendu aux japs . Jamais trop tard pour se réveiller Mr Ghosn .

    FRIK-A-FRAK

    11 h 19, le 13 juillet 2020

  • Vous êtes au Liban...votre refuge. Alors que pendant votre grande gloire,vous disiez "je suis Français" au monde. Alors,on s en fout de vous.

    Marie Claude

    09 h 18, le 13 juillet 2020

  • Quelle est la différence entre lui et le "citoyen Français moyen"? ...

    Fadi Chami

    07 h 41, le 13 juillet 2020

  • La France a abandonné Ghosn ... et Renault s'écroule!

    Yves Prevost

    07 h 07, le 13 juillet 2020

  • "Ils m'ont apporté le genre de soutien qu'ils apporteraient au citoyen français moyen, et encore moins". C'est ça, bien sûr...

    Fuad Audi

    22 h 46, le 12 juillet 2020

  • Y a-t-il des classes dans la citoyenneté ?

    DRAGHI Umberto

    19 h 30, le 12 juillet 2020

  • Hum... avant de relever la potentielle paille qui est dans l'oeil des Japonais, examinons la poutre qui est dans notre oeil à nous, les Libanais.

    Sarah Abboud

    18 h 45, le 12 juillet 2020

  • NIPPONS... ET... FRIPPONS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 37, le 12 juillet 2020

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