Un activiste du mouvement de contestation anti-pouvoir de Nabatiyé (Sud) a affirmé avoir été victime d'une agression de la part d'individus qu'il identifie comme des membres du Hezbollah, alors qu'il faisait une randonnée avec des amis dans la périphérie de Kfarremmane, au Liban-Sud.
Selon ce témoignage, repris par plusieurs médias et sur les réseaux sociaux, le groupe de six personnes, dont deux femmes, se promenaient à Wadi Akhdar lorsqu'ils ont été attaqués par plusieurs hommes qui leur ont lancé des pierres avant de les frapper. Selon l'activiste, le groupe aurait été pris pour cible parce qu'il écoutait de la musique, en présence de femmes, sur une terre consacrée à des "martyrs" du parti chiite.
"Il portait un bâton, comme s'il jouait au golf, et me tapait de toutes ses forces, en clamant qu'il faisait partie du service de sécurité du Hezbollah", a accusé l'activiste Wissam Béchara, dans une vidéo, avant de montrer les séquelles de cette attaque. Il a indiqué que la deuxième personne qui s'est fait agresser est toujours hospitalisée et doit subir plusieurs opérations.
L'agresseur accusait sa victime de s'adonner à l'alcool en présence de femmes. Ce dernier s'est défendu en expliquant que ce n'était pas le cas.
La question de la consommation d'alcool dans cette région revient régulièrement au centre des débats. Il y a quelques semaines, une polémique avait éclaté dans la même région après que des habitants avaient condamné la présence, au bord d'une rivière, de jeunes en maillots de bain sur une terre "de martyrs".
La région de Nabatiyé et Kfarremmane s'était illustrée lors du soulèvement populaire d'octobre contre le pouvoir politique et financier par le dynamisme des manifestants, malgré le fait qu'elle est considérée comme l'un des fiefs du Hezbollah et du mouvement Amal, du président de la Chambre, Nabih Berry. Lors des premiers jours du mouvement de la révolution, des contestataires avaient été attaqués à plusieurs reprises par des émeutiers, identifiés comme partisans des deux partis chiites.
commentaires (6)
Premièrement, je ne vois pas comment des miliciens qui meurent en combattant pour une cause qui ne sert ni leur patrie, ni leur religion, peuvent être appelés "martyrs" Deuxièmement le Liban reste encore (au moins provisoirement) un pays libre et une milice étrangère n'a pas à y imposer ses lois.
Yves Prevost
19 h 03, le 10 juillet 2020