Lever l'embargo sur les armes, épée de Damoclès pour le Moyen-Orient, dit Pompeo

Lever en octobre l'embargo sur les armes pour l'Iran reviendrait à donner à ce pays une "épée de Damoclès sur la stabilité économique du Moyen-Orient", a averti mardi à l'ONU le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo. Cela pourrait "mettre en danger des pays comme la Russie et la Chine qui dépendent de prix de l'énergie stables", a-t-il précisé lors d'une visioconférence du Conseil de sécurité.

Les Etats-Unis ont remis récemment à leurs 14 partenaires du Conseil de sécurité un projet de résolution prévoyant une extension sans limites de l'embargo sur les armes appliqué à l'Iran et qui vient à expiration le 18 octobre.

La Russie et la Chine, à qui sont prêtées des intentions de vendre de l'armement à l'Iran, ont déjà fait savoir qu'elles étaient opposées à une prolongation de l'embargo et pourraient recourir à leur droit de veto si un vote était demandé.

Selon le projet de texte américain, obtenu par l'AFP, toute vente d'armes à l'Iran serait interdite comme toute exportation d'armements iraniens. La résolution autoriserait les Etats membres à recourir à la force pour faire appliquer l'embargo.

Dans le passé, les Etats-Unis ont menacé, si l'embargo sur les armes n'était pas prolongé, de déclencher un processus de réimposition de sanctions internationales à l'Iran, prévu dans un accord nucléaire (JCPOA) conclu avec ce pays en 2015.

Mardi, Mike Pompeo n'a pas évoqué cette menace ni la volonté américaine de voir les sanctions économiques internationales appliquées à nouveau à l'encontre de Téhéran, accusé de vouloir se doter de l'arme atomique et de déstabiliser le Moyen-Orient, notamment au Yémen, au Liban ou en Syrie.

Depuis le retrait en mai 2018 de Washington de cet accord, l'Union européenne, la Russie et la Chine, qui continuent d'être membres du JCPOA, dénient aux Etats-Unis le droit d'activer ce processus de réimposition des sanctions internationales.