Le ministre libanais de la Santé, Hamad Hassan, a assuré mardi qu'il n'y avait pas de pénurie de médicaments au Liban, même s'il a admis un certain retard dans l'approvisionnement, notamment en raison des difficultés économiques que traverse le pays et de la pandémie de coronavirus à laquelle il fait face.
"Malgré la fermeture de nombreuses industries pharmaceutiques dans le monde et la pénurie, le marché libanais est resté à l'abri de ces défis et le citoyen n'a pas ressenti de crise sur ce plan. Ce qui se passe est naturel, des retards concernant l'approvisionnement de certains médicaments peuvent avoir lieu, durant plusieurs jours, mais cela ne veut pas dire qu'il y a une pénurie de médicaments au Liban", a affirmé Hamad Hassan depuis un entrepôt de médicaments, situé dans le secteur de la Quarantaine, au nord de Beyrouth. Le ministre a expliqué que l’Etat et la Banque centrale coopèrent afin de financer en partie l'apport de médicaments sur le marché libanais en fournissant des dollars aux importateurs, alors que la livre libanaise connaît une chute vertigineuse par rapport au billet vert.
Il a en outre promis que malgré la crise, il n'y aurait pas de baisse de la qualité des médicaments au Liban, "qui respecte tous les critères internationaux". Hamad Hassan s'est aussi engagé à "travailler à soutenir l’industrie pharmaceutique locale", malgré le "défi" que constitue l'approvisionnement en matières premières. Interrogé au sujet de médicaments iraniens dont certains critiquent la qualité, Hamad Hassan a dit : "Nous n'abordons pas la question des médicaments sous l'angle politique. Les médicaments iraniens sont soumis à toutes les règles et tous les contrôles de standards sur le marché libanais. Nous ne pouvons pas accepter les accusations politiques contre ces produits". La question des médicaments iraniens sur le marché libanais oppose le Hezbollah pro-iranien et ses alliés aux partis critiques vis-à-vis de l'Iran.
Le Liban traverse une crise économique d'une ampleur inédite, qui se caractérise notamment par une inflation galopante rendant de plus en plus difficile pour les importateurs de se fournir sur les marchés internationaux, ce qui fait craindre hausses des prix et pénuries dans de nombreux secteurs. Pour y remédier, la Banque du Liban (BDL, banque centrale) a mis en place un mécanisme de soutien à l'importation dans certains domaines stratégiques, dont les médicaments et équipements médicaux.
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