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Campus - PUBLICATION

À l’ESA, un nouveau journal donne la voix aux jeunes étudiants

L’École supérieure des affaires (ESA) a publié en avril le premier numéro de l’« ESArticle », un journal universitaire fondé par Sarah Matta et Pierre Turk, deux étudiants en première année de gestion.

À l’ESA, un nouveau journal donne la voix aux jeunes étudiants

L’équipe rédactionnelle de l’« ESArticle » lors d’une réunion sur Zoom. Capture d’écran

C’est à double titre qu’on peut dire avoir affaire ici à un cas détonnant dans le paysage libanais actuel : d’abord, parce que avec la crise économique et le confinement, il est malheureusement devenu bien plus commun d’entendre parler de projets qui avortent et d’entreprises qui ferment plutôt que l’inverse ; ensuite, du fait que dans un XXIe siècle où l’information se développe de plus en plus par posts et courtes vidéos circulant sur les réseaux, la naissance d’un journal est un événement qui apparaît pour le moins à contre-courant.

Pourtant, les étudiants de l’ESA business school semblent avoir relevé le défi. Notamment en les personnes de Sarah Matta, rédactrice en chef, et de Pierre Turk, coordinateur du journal, tous deux fondateurs du bimestriel l’ESArticle. Ces deux étudiants en première année de Bachelor in Business Administration (BBA), qui ont travaillé sur ce projet dès octobre 2019, ont eu la joie de constater la publication de la première édition du journal universitaire le 15 avril dernier. « Au départ, l’idée était de faire un projet qui réunit les étudiants de l’ESA. On a voulu créer un projet qui met en valeur les étudiants et la vie étudiante », explique Sarah Matta. Fédérer tout en donnant de la visibilité, c’est un point sur lequel insiste aussi Pierre Turk : « Beaucoup de choses se passent à l’ESA, que ce soit des ateliers, des interventions. C’est important de pouvoir les couvrir. » Le journal, trilingue mais dont l’accent est surtout mis sur le français, traite de thèmes aussi divers que l’art, l’économie, l’actualité, les activités étudiantes, les clubs de sport… « Il y a souvent des intervenants qui sont invités à l’ESA pour parler économie par exemple, avec

l’ESArticle, on peut enfin couvrir ce genre d’événements. Et puis c’est aussi une expérience très enrichissante pour les étudiants que nous sommes », se réjouit le jeune coordinateur.

Un journal sans idéologie, pour la liberté d’expression

Le résultat des deux premières éditions (mars-avril et mai) est déjà d’une qualité encourageante, que ce soit dans le graphisme, dans le sérieux des articles ou encore dans la mise en page. Gage de cette volonté de bien faire, c’est Frédéric Picard, rédacteur en chef du Figaro, qui s’est chargé d’écrire l’édito du premier numéro, et Michel Helou, directeur exécutif de L’Orient-Le Jour, du second. S’il n’y a pas de version papier contrairement à leur volonté initiale (confinement et situation économique ont tout de même eu leur rôle à jouer), Pierre Turk rappelle que « le journal est envoyé par e-mail, sous forme de Newsletter, à tout le monde : anciens, étudiants actuels, professeurs… » avec bientôt la possibilité de le feuilleter sur le site de l’ESA.

Point important, l’étudiant rappelle aussi que ce journal n’est pas un outil idéologique et qu’il tend vers une neutralité purement informationnelle : « On tient le plus possible à rester objectif. Le but de ce journal n’est pas de propager des idées politiques, mais davantage de parler de notre réseau à l’ESA. » Ce que confirme son amie et collègue Sarah Matta : « L’ESA est apolitique : on souhaite préserver la liberté d’expression sans idéologie politique. Mais les étudiants peuvent écrire sur ce qui les intéresse. Il y a de tout dans le journal, des chroniques, des billets d’humeur, c’est très diversifié. » Cette dernière rappelle aussi que « c’est important que de nouveaux journaux apparaissent au Liban aujourd’hui : c’est un moyen d’expression dont les Libanais ont besoin de nos jours ». Quant à Pierre Turk, il voit dans la naissance de l’ESArticle une possibilité de redonner goût à la lecture chez une partie de la jeunesse qui ne se sent pas concernée par les journaux actuels. « Les jeunes ne lisent pas beaucoup de journaux au Liban. La plupart des journaux prônent des idéologies, et les jeunes ne s’y identifient souvent pas. C’est bien que de nouvelles idées et de nouveaux journaux apparaissent, notamment pour cette large audience qui ne s’y retrouve pas et se sent lésée dans le contexte actuel », conclut l’étudiant.



C’est à double titre qu’on peut dire avoir affaire ici à un cas détonnant dans le paysage libanais actuel : d’abord, parce que avec la crise économique et le confinement, il est malheureusement devenu bien plus commun d’entendre parler de projets qui avortent et d’entreprises qui ferment plutôt que l’inverse ; ensuite, du fait que dans un XXIe siècle où l’information se...

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