L'UE prolonge de six mois les sanctions contre la Russie, annonce Merkel

L'Union européenne a décidé de prolonger de six mois ses sanctions économiques contre la Russie décidées en 2014 après l'annexion de la Crimée et le conflit dans l'est de l'Ukraine, a déclaré vendredi la chancelière Angela Merkel à Berlin.

Les sanctions, qui frappent les secteurs économiques vitaux du pays et devaient expirer à la fin du mois, "seront prolongées de six mois", a annoncé la chancelière allemande lors d'un point presse à l'issue d'un sommet virtuel des dirigeants de l'UE. Evoquant le déroulement des discussions concernant les accords de Minsk, qui doivent aider à restaurer la paix dans l'est de Ukraine, elle a estimé que "les progrès n'étaient pas tels que nous pouvions recommander de ne pas prolonger les sanctions".

Décidées en 2014 contre la Russie après l'annexion de la Crimée, elles touchent les secteurs du pétrole, de la défense et des banques russes. Elles avaient été imposées après la mort de 298 passagers d'un vol de la compagnie Malaysia Airlines abattu par un missile au-dessus de l'Ukraine en juillet 2014. Le conflit entre les combattants soutenus par la Russie et les troupes ukrainiennes a fait plus de 13.000 morts depuis 2014, quand la Russie a annexé la Crimée et que des forces pro-russes dans l'est de l'Ukraine se sont rebellées contre Kiev.

Cette reconduction des sanctions intervient au moment où les relations germano-russes sont tendues après que la justice allemande eut accusé Moscou d'avoir commandité le meurtre en 2019 d'un opposant géorgien dans le parc de Tiergarten, en plein coeur de Berlin. La Russie nie toute implication.

Le gouvernement d'Angela Merkel a menacé Moscou de nouvelles sanctions dans cette affaire, qui a été comparée à l'empoisonnement de Sergueï Skripal, un ex-agent double russe en mars 2018. La chancelière, qui n'a de cesse de souligner l'importance du dialogue avec la Russie, avait exprimé une certaine exaspération en évoquant en mai une cyberattaque menée en 2015 contre les députés allemands et ses propres services, indiquant avoir des "preuves concrètes" et qualifiant ces attaques de "scandaleuses". Jeudi, l'UE avait annoncé avoir reconduit pour une année certaines sanctions économiques imposées à la Russie après l'annexion de la Crimée.