L'ONU appelle à une enquête sur des Egyptiens maltraités

Les Nations unies ont appelé mardi le Gouvernement d'union nationale (GNA) en Libye a enquêter sur des maltraitances vis-à-vis de travailleurs égyptiens détenus par un groupe pro-GNA.

"La Manul (Mission d'appui des Nations unies en Libye) est inquiète au sujet de l'arrestation, la détention et les mauvais traitements d'un grand nombre d'Egyptiens dans la ville de Tarhouna", 65 kilomètres au sud-est de Tripoli, a écrit la mission onusienne sur son compte Twitter. Selon elle, ces faits équivalent potentiellement à une "violation des obligations de la Libye en termes de droits humanitaire international". La Manul a appelé le GNA basé à Tripoli, "à conduire une rapide enquête" afin de s'assurer du sort des travailleurs égyptiens et de les traiter conformément "aux normes internationales".

En Egypte, une vidéo a montré les travailleurs égyptiens debout sur une jambe avec leurs mains levées au ciel. Dans la vidéo, ils apparaissent comme forcés de répéter des insultes, proférées par les membres du groupe qui les détient, à l'encontre du président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi et du maréchal libyen Khalifa Haftar l'homme fort de l'est libyen soutenu par le Caire. La vidéo a déclenché la colère des responsables égyptiens.

"J'ai ressenti une immense colère", a dit la ministre de l'Immigation Nabila Makram, qui a dénoncé cette "humiliation" sur une chaîne de télévision privée lundi soir. L'incident "ne passera pas aisément et l'Etat égyptien ne permettra pas d'attaques sur ses ressortissants" de la part de "mercenaires", a-t-elle ajouté selon la presse locale.

Dimanche, le GNA avait déjà annoncé qu'une enquête allait être lancée. Si les faits sont avérés le ministère de l'Intérieur "remettra les auteurs aux autorités judiciaires", avait indiqué le GNA dans un communiqué. La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute du régime de l'ancien dictateur Mouammar Kadhafi en 2011.

L'Egypte, les Emirats arabes unis et la Russie soutiennent le maréchal Haftar. Le GNA est soutenu par le Qatar et la Turquie, l'ennemi juré de l'Egypte dans la région. En 2015, l'Egypte avait lancé des frappes aériennes de représailles visant des positions du groupe Etat islamique en Libye après la diffusion d'une vidéo de l'exécution d'une vingtaine d'Egyptiens coptes orthodoxes.