Il revit, le poète,
Il revit de ses mots
Qu’il a su mettre en fête,
Transformer en rameaux ;
Il revit de ses vies ;
Il revit de ses morts,
Et sa plume en survie
Reprend son plein essor.
Il revit de ses peines
Et de ses joies sans fin,
Ses amours et ses haines
Qui ont grevé sa faim.
Il revit des images
Qui sont des prévisions ;
Il revient comme un mage :
Immuable vision.
Il revit de son encre,
Comme une transfusion,
Il vient jeter son ancre
Dans notre confusion.
Il revit du grand œuvre,
Produit d’un grand esprit ;
Il se remet à l’œuvre
Inculquant ses écrits.
Il revit de son verbe
Toujours pur, toujours beau ;
Il revit de la gerbe
Posée sur son tombeau.
Il revit de refaire
Des vers, au firmament
De l’Orient littéraire,
Fruit de son soufflement.
Du sein des incultures
Il revit de son art,
Fait vivre la culture
Aux repères épars.
Il revit de sa Langue
Qu’il tire du néant,
De son état exsangue,
La met sur son séant.
Il revit de ses lignes
Aux filaments ardents,
Liant de ses insignes
L’Orient à l’Occident.
Il revit, le poète,
L’héritier de Rimbaud,
Et sa plume, il la prête,
Comme on passe un flambeau.
Il revit le prophète,
Mais pas dans son pays !
Dans son cœur et sa tête
Il n’a jamais vieilli.
Il revit d’excellence,
Ce grand ambassadeur
Du Cèdre de l’enfance,
Du français des grandeurs !
Ronald BARAKAT
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