Le comité d'études du parti Républicain au Congrès américain a diffusé mercredi une stratégie de sécurité nationale intitulée "Renforcer l'Amérique et contrer les menaces mondiales", dans le cadre de laquelle il recommande un renforcement des sanctions contre l'Iran ainsi que, entre autres, des sanctions contre le Hezbollah et ses alliés au Liban, ainsi que l'arrêt du soutien de Washington à l'armée libanaise, rapportent des médias.
Selon le document de 120 pages publié par le comité, et datant de 2019, celui-ci recommande "d'imposer des sanctions contre le Hezbollah, notamment contre tous les ministres du parti ainsi que ceux qui se présentent comme indépendants alors qu'ils soutiennent le Hezbollah, tels que le député Jamil Sayyed, l'ancien ministre Jami Jabak et l'ancien ministre Fawzi Salloukh".
Berry et Bassil
Le comité recommande aussi le vote d'une loi pour poursuivre les soutiens du Hezbollah qui sont en dehors du parti, tels que le président du Parlement et chef du mouvement Amal, Nabih Berry, ainsi que le chef du Courant patriotique libre, le député Gebran Bassil. "Une telle loi pourrait sanctionner tous les parlementaires actuels ou futurs, ainsi que des membre du gouvernement qui sont directement affiliés au Hezbollah. Elle pourrait également sanctionner les membres du soit-disant cabinet indépendant qui sont en fait des partisans du Hezbollah, notamment le ministre +actuel+ de la Santé, Jamil Jabak (le texte a été élaboré avant la formation du gouvernement actuel de Hassane Diab, NDLR), le député Jamil Sayyed et l'ancien ministre des Affaires étrangères Fawzi Salloukh", peut-on lire dans le document. "En plus de sanctionner le Hezbollah, une telle loi devrait également inclure les plus forts alliés du parti qui ne font pas partie de la formation mais la soutiennent, notamment (le chef du Courant patriotique libre) Gebran Bassil et le chef du mouvement Amal, le président du Parlement Nabih Berry", poursuit le comité.
Arrêt de l'aide à l'armée
Enfin, le comité recommande de "totalement suspendre l'aide à l'armée libanaise financée par l'argent du contribuable" américain, accusant l'armée d'être "influencée par le Hezbollah" et estimant que "le financement de l'armée libanaise a été considérablement contre-productif".
Selon Ryan Bohl, un analyste au sein de la compagnie américaine Stratfor, cité par le site The National, il est "peu probable" que les propositions du comité Républicain soient adoptées.
A la mi-juin, les États-Unis vont resserrer encore plus leur étau autour du régime syrien avec l’entrée en vigueur du Caesar Act, une loi bipartisane qui vise à sanctionner tout gouvernement ou toute entité privée qui aide le régime de Damas ou contribue à la reconstruction de la Syrie. Alors que le camp prosyrien au Liban multiplie les appels à normaliser les relations avec Damas, cette loi pourrait toucher des personnes et des entreprises libanaises ou établies au Liban.
Le 12 mai, le sénateur américain républicain Ted Cruz, farouchement hostile au Hezbollah, avait introduit au Sénat un texte en vertu duquel il demande "l'interdiction de l'aide du gouvernement américain à tout gouvernement libanais qui serait influencé ou contrôlé" par le parti chiite.
Le cabinet actuel dirigé par Hassane Diab n'inclut pas officiellement de membres du Hezbollah mais bénéficie de son soutien politique. Le Hezbollah est aussi militairement impliqué dans le conflit qui ravage la Syrie depuis 2011, aux côtés du pouvoir du président Bachar el-Assad. Le parti chiite est classé comme "organisation terroriste" par les États-Unis. Depuis sa création, plusieurs attentats lui ont été attribués notamment en France, au Liban ou en Bulgarie.
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Il ne reste aux Américains que de débarquer à Dbayé et à Khaldé comme le 15 juillet 1958. Le général de Gaulle n'est plus là pour désapprouvé en envoyant le "Kersaint" parader dans la baie de Jounieh.
Un Libanais
13 h 15, le 11 juin 2020