Israël met fin mercredi au traçage par le service de sécurité intérieure des personnes possiblement infectées par le nouveau coronavirus faute de dispositif légal permettant sa poursuite, a annoncé une commission de Parlement (Knesset).
Depuis mi-mars, lorsque le nombre de personnes contaminées par le virus a commencé à augmenter en Israël, le gouvernement a approuvé en mesure d'urgence l'utilisation des moyens du Shin Bet, d'ordinaire focalisé sur les activités antiterroristes, pour collecter des données sur les citoyens et géolocaliser les portables de malades potentiels.
Ce programme de surveillance controversé, dénoncé comme une atteinte à la vie privée par des associations de défense des droits humains, a été attaqué devant la Cour suprême qui a demandé au gouvernement de l'encadrer par une loi. Un comité parlementaire avait accordé lundi 48 heures supplémentaires au gouvernement pour lancer des travaux législatifs mais ces derniers n'avaient toujours pas débuté mercredi.
"A partir de minuit aujourd'hui, il ne sera plus légal d'utiliser le Shin Bet pour localiser des téléphones dans le cadre de la lutte contre le coronavirus", a déclaré le président de la commission parlementaire des Affaires étrangères et de la Défense, Zvi Hauser. "Le fait que le gouvernement a décidé à ce stade de ne pas faire progresser une législation qui aurait régulé l'utilisation du Shin Bet prouve que l'insistance de notre commission sur le recours à des alternatives a été prise en compte", a-t-il indiqué dans un communiqué.
Israël, qui compte une population d'environ neuf million d'habitants, a enregistré son premier cas de coronavirus le 21 février. Depuis, plus de 18.180 cas confirmés de contaminations au nouveau coronavirus ont été rapportés, et 299 décès. Plus tôt cette semaine, le chef du Shin Bet, Nadav Argaman, avait fait part de son mécontentement aux membres d'un comité parlementaire sur l'utilisation de ses services pour le traçage du virus, selon un responsable de sécurité.
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