La BDL dément les rumeurs concernant ses pertes

La Banque du Liban (BDL) a indiqué hier dans un communiqué que les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI), lancées officiellement le 13 mai afin de décrocher l’assistance financière demandée par le gouvernement au début du mois, se poursuivent. La Banque centrale a également démenti certaines rumeurs autour de ces négociations, relayées par certains médias, dont le quotidien arabophone al-Akhbar. Ce dernier a rapporté que le FMI aurait souligné des divergences concernant les pertes réelles de la BDL, estimées selon le journal à 150 000 milliards de livres libanaises, soit environ 100 milliards de dollars au taux officiel de 1 507,5 livres pour un dollar. Ces montants sont donc « proches des estimations du gouvernement de Hassane Diab qui s’élèvent à 83 milliards de dollars environ (sans préciser le taux de change utilisé, NDLR) », note al-Akhbar. La BDL assure, de son côté, que ses comptes n’ont pas été abordés lors des discussions avec le FMI. À noter que dans le plan de redressement du gouvernement voté le 30 avril dernier, les pertes accumulées par la BDL durant des années s’élèvent à 66 100 milliards de livres (calculées avec un taux de change dollar/livre de 3 500 livres). Elles proviennent des opérations de change nécessaires à la stabilisation de la monnaie nationale durant plusieurs années et des opérations d’ingénierie financière (des opérations d’échanges de titres de dette avec les banques) lancées à partir de 2016. Toutefois, la Banque centrale, dans un argumentaire publié le 14 avril, considère qu’elle est en mesure de les compenser par des gains futurs, à travers notamment les revenus de seigneuriage (différence entre les coûts de production et de distribution de la monnaie, et la valeur nominale de cette dernière, NDLR). Alors que l’État libanais et le FMI en étaient à leur huitième réunion jeudi, les spéculations sur la responsabilité de la BDL dans la crise économique, financière et de change que traverse le Liban depuis plusieurs mois n’ont fait que s’amplifier. Elles avaient débuté avec le mouvement de contestation du 17 octobre 2019, poussant le gouverneur à défendre plusieurs fois sa politique monétaire, comme encore dans un entretien accordé à Paris Match et publié jeudi.