L’affaire Lassa a connu hier un nouveau rebondissement. Des agriculteurs du jurd de Jbeil ont été agressés hier par des habitants chiites de ce village, alors qu’ils avaient essayé pour la deuxième fois de poursuivre les travaux d’exploitation des terres agricoles mis à leur disposition par le vicariat maronite de Jounieh, propriétaire de ces terrains, dans le cadre d’un projet de coopération caritative mis en place par le vicariat en coopération avec la compagnie Gergi Daccache et enfants et l’association Ardouna (notre terre).
Dans un communiqué, le vicaire patriarcal de Jounieh, Mgr Antoine Andari, et le député Chawki Daccache ont dénoncé cette agression qui s’inscrit, rappelons-le, dans le cadre du litige qui oppose depuis des années l’Église maronite au comité des wakfs chiites de Lassa. Ce dernier estime que les habitants de confession chiite sont victimes d’un plan d’éviction de la région, établi selon un agenda « bien précis ». De son côté, l’Église maronite fait état d’empiétements chiites sur ses biens-fonds.
Présentant leurs excuses aux agriculteurs, Mgr Andari et M. Daccache ont affirmé « qu’ils auront recours à la justice pour préserver leurs droits et les nôtres ». Ils ont assuré que « ce projet caritatif sera poursuivi et que les terrains seront plantés ». « Nous sommes attachés à la paix civile, à la coexistence et à la formule libanaise avec les habitants de Lassa et de la région, mais cela ne peut pas se faire par une seule partie », ont-ils poursuivi.
Le texte rappelle que des contacts élargis ont été établis avec toutes les autorités concernées pour maintenir le projet « afin de soutenir les habitants de la région ». « Des réunions ont été organisées à cet effet depuis plus d’une semaine », a-t-on ajouté dans le document. « Nous avons été surpris aujourd’hui (hier) de constater que l’accord n’a pas été respecté » et que les agriculteurs ont été attaqués et battus », s’insurgent Mgr Andari et M. Daccache. Et de signaler qu’une conférence de presse se tiendra aujourd’hui à 11h30, au siège du vicariat à Adma pour tirer l’affaire au clair.
commentaires (6)
Je me demande pourquoi la justice n'a pas tranché. Ça fait quand même un bail que ce conflit dure. Justice doit être rendue sans aucune répercussion confessionnelle. Et ce malgré que les bras armées soient couvés par le Parti. C'est une affaire de droit commun, qui ne doit pas être instrumentalisée confessionellement. Y at il une justice dans ce pays ? Si le pouvoir le Veut il le peut.
El Awar Farouk
09 h 06, le 28 mai 2020