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Monde - Coronavirus

Pékin agite le spectre de la "Guerre froide"

 "Nous riposterons à chaque insulte", promet le ministre chinois des Affaires étrangères.



Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi lors d'une conférence de presse, à Beijing, en Chine, le 24 mai 2020. REUTERS/Yew Lun Tian

Un avertissement sans ménagement: les critiques américaines sur sa gestion du coronavirus poussent la Chine "au bord d'une nouvelle Guerre froide" avec les Etats-Unis, a prévenu dimanche le chef d'une diplomatie chinoise bien décidée à "répliquer" à ses détracteurs.

Depuis des semaines, l'administration Trump accuse Pékin d'avoir tardé à communiquer des données cruciales sur l'épidémie, apparue fin 2019 dans la ville de Wuhan (centre), et d'avoir ainsi facilité sa propagation. Le président américain, qui joue sa réélection en novembre, a évoqué la possibilité de demander à Pékin de payer des milliards de dollars de réparations. "Outre la dévastation causée par le nouveau coronavirus, un virus politique se propage aux États-Unis" a rétorqué devant la presse le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, sans toutefois nommer Donald Trump.

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Pékin et Washington étaient déjà à couteaux tirés depuis deux ans avec la guerre commerciale lancée par l'administration Trump, qui pénalise le commerce international. Mais la pandémie de nouveau coronavirus a poussé la tension entre les deux puissances à des sommets. Au point que Donald Trump a menacé de couper "toute relation" avec Pékin. Avec la crise du coronavirus, "certaines forces politiques américaines prennent en otage les relations entre la Chine et les Etats-Unis et poussent nos deux pays au bord d'une nouvelle Guerre froide", a fustigé Wang Yi.

"Riposter à chaque insulte"

"Ce virus politique saisit toutes les occasions pour attaquer et diffamer la Chine", a relevé le chef de la diplomatie de la deuxième puissance économique mondiale, en marge de la session annuelle du Parlement chinois. Mercredi, Donald Trump est monté d'un ton dans sa rhétorique en critiquant "l'incompétence" de Pékin, selon lui, responsable d'une "tuerie de masse mondiale".

La diplomatie chinoise, particulièrement certains de ses ambassadeurs, s'est montrée ces derniers mois plus agressive pour défendre la réponse du pays à l'épidémie. "Nous riposterons à chaque insulte", a promis le ministre chinois des Affaires étrangères, interrogé sur ce point. Dans une pique à peine voilée, M. Wang a appelé les Etats-Unis à "cesser de perdre du temps et de gaspiller des vies précieuses", au moment où le pays le plus touché par la pandémie s'apprête à franchir la barre des 100.000 morts.

"Le Covid-19 est l'ennemi commun de la Chine et des Etats-Unis" a souligné Wang Yi, affirmant que son pays avait expédié plus de 11 milliards de masques à l'Oncle Sam, sur un total de 56,8 milliards exportés dans le monde entier. "Ca fait 40 masques pour chaque Américain", a insisté M. Wang.

Une enquête mais sous conditions

Il s'est par ailleurs dit "prêt" pour une coopération internationale afin d'identifier la source du nouveau coronavirus. Mais le ministre s'est montré avare en détails. Il a revanche prévenu qu'une telle initiative devrait s'abstenir de toute "ingérence politique" et qu'elle devait être "menée par l'OMS", au moment où Washington presse pour l'ouverture d'une enquête internationale. Lundi, le président chinois Xi Jinping s'était montré plus vague dans un message adressé à l'assemblée annuelle de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). L'homme fort de Pékin avait donné son feu vert à une "évaluation complète" de la réponse mondiale au nouveau coronavirus. Mais seulement une fois que l'épidémie aura été enrayée, avait-il insisté.

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Washington dit soupçonner l'Institut de virologie de Wuhan d'avoir pu laisser le virus s'échapper d'un de ses laboratoires. Dans un entretien diffusé samedi soir à la télévision, la directrice de l'Institut a démenti, tout en reconnaissant que son établissement possédait trois souches vivantes de coronavirus de chauve-souris -- mais pas celui à l'origine du Covid-19. "Comme tout le monde, nous ne savions pas que le virus existait" avant le signalement des premiers malades en décembre, a assuré Wang Yanyi. "Comment aurait-il donc pu s'échapper de notre laboratoire?", s'est-elle interrogée.


Un avertissement sans ménagement: les critiques américaines sur sa gestion du coronavirus poussent la Chine "au bord d'une nouvelle Guerre froide" avec les Etats-Unis, a prévenu dimanche le chef d'une diplomatie chinoise bien décidée à "répliquer" à ses détracteurs.Depuis des semaines, l'administration Trump accuse Pékin d'avoir tardé à communiquer des données cruciales sur...

commentaires (2)

La Chine a toujours triché dans sa façon de faire surtout en affaires. Son développement elle le doit aux Occidentaux. Ils ont apporté la technologie, les usines, le savoir faire etc... Des qu'ils se sont mis debout sur leur jambes, ils ont commencé la politique du dumping a travers le monde, mettant a mal les économies occidentales mais aussi de tous leurs compétiteurs régionaux. Sans oublie la contrefaçon a gogo. Trump ne les a pas attaqué sur un coup de tête, comme il n'a pas cherché a les empêcher de commercer. Ce qu'il a demandé c'est un traitement égal et le respect des accords. La Chine a plus a perdre que les USA de plus si elle n'avais rien a se reprocher elle aurait accepté de suite une enquête par l'OMS et non pas attendre la fin de l’épidémie. L’enquête pourrait même conduire a l'antidote si antidote il y a.

Pierre Hadjigeorgiou

13 h 13, le 27 mai 2020

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Commentaires (2)

  • La Chine a toujours triché dans sa façon de faire surtout en affaires. Son développement elle le doit aux Occidentaux. Ils ont apporté la technologie, les usines, le savoir faire etc... Des qu'ils se sont mis debout sur leur jambes, ils ont commencé la politique du dumping a travers le monde, mettant a mal les économies occidentales mais aussi de tous leurs compétiteurs régionaux. Sans oublie la contrefaçon a gogo. Trump ne les a pas attaqué sur un coup de tête, comme il n'a pas cherché a les empêcher de commercer. Ce qu'il a demandé c'est un traitement égal et le respect des accords. La Chine a plus a perdre que les USA de plus si elle n'avais rien a se reprocher elle aurait accepté de suite une enquête par l'OMS et non pas attendre la fin de l’épidémie. L’enquête pourrait même conduire a l'antidote si antidote il y a.

    Pierre Hadjigeorgiou

    13 h 13, le 27 mai 2020

  • Plutôt que de gesticuler à vide, les chinois devraient montrer patte blanche et coopérer à une enquête internationale sur laquelle il devrait tout à fait tranquille. Sauf si....Ils savent ce que nous ne savons pas!

    LeRougeEtLeNoir

    15 h 17, le 25 mai 2020

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