Le ministère des Finances a quant à lui indiqué dans un communiqué que les négociateurs désignés par l’exécutif s’étaient réunis une nouvelle fois hier avec les responsables du FMI. Ce dernier a également confirmé que le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, qui avait été absent lors d’un des rendez-vous programmés la semaine dernière, était bien présent aux côtés d’une équipe de membres de la commission de contrôle des banques et que l’ambiance des discussions était « positive », sans davantage de précisions.
Le Liban, qui a fait défaut en mars sur sa dette publique en devises, compte sur l’aide du FMI pour lancer le processus de redressement du pays, pour lequel il a préparé une stratégie qui en définit les grands axes. Ce plan, dont certains volets sont incomplets, est toutefois critiqué par la majorité des banques du pays, qui ont publié mercredi leurs propositions alternatives. Ces dernières restent néanmoins tout aussi lacunaires sur certains points et rien n’indique pour l’instant qu’elles seront prises en compte. Un troisième plan a été élaboré par deux experts, l’ex-secrétaire général du Haut Conseil pour la privatisation, Ziad Hayek, et un ancien dirigeant de banque française, Gérard Charvet. Publié en avril, il a été actualisé cette semaine.
Le plan du gouvernement, qui consacre un important volet à la restructuration du secteur bancaire et de la Banque du Liban, a en outre été pointé du doigt par une partie du secteur privé, à l’image du Rassemblement des dirigeants et chefs d’entreprise libanais dans le monde (RDCL World) qui a publié hier un long communiqué revenant sur les dispositions qui posent selon lui problème. L’organisme juge par exemple irréaliste le volet consistant à fixer le taux de change pendant une certaine période avant de le laisser flotter, en indiquant que la Banque centrale avait jusqu’à présent été incapable de le faire (le taux livre/dollar du marché noir évoluant selon sa propre logique). Le rassemblement a également appelé à assouplir sans attendre les restrictions bancaires – illégales et informelles – mises en place par les banques ces derniers mois, en autorisant par exemple les titulaires de dépôts en dollars bloqués à retirer jusqu’à 20 % de leurs montants par an.
Enfin, la députée issue de la société civile Paula Yacoubian a jugé lors d’une conférence de presse au Parlement que « tout indique que le Liban ne recevra d’aide financière ni du FMI ni des donateurs de la conférence de Paris d’avril 2018 », sans plus de précisions.
commentaires (2)
ce qui m inquiète c est la présence du gouverneur de le BDL à la discussion mais il discute au nom de qui ? les libanais ne veulent plus de lui
youssef barada
19 h 16, le 23 mai 2020