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Lifestyle - This is America

Le retour des cinémas « Drive-in »

Les salles obscures étant fermées en ces temps de coronavirus, retour aux projections en plein air. Comme au bon vieux temps...

Les « Drive-in », un retour au cinéma en plein air, coronavirus oblige. Photo Bigstock

« Ma parole, mais c’est un véritable retour vers le futur ! » s’est exclamé Andrew Cuomo, le gouverneur de l’État de New York en recevant une demande pour l’ouverture d’un « Drive-in cinema ». Estimant qu’il s’agit là d’un remède sans effets secondaires, pour pallier ce que les Américains qualifient de « Cabin Fever » (sentiment d’étouffement), dû au confinement, il accorde le permis. Jouissant actuellement d’une bonne cote de popularité auprès de ses 9 millions d’administrés fortement touchés par la Covid-19, Andrew Cuomo (63 ans, démocrate) a même été baptisé « psychiatre national » par la célèbre éditorialiste du New York Times, Maureen Dowd. L’idée d’un retour au cinéma en plein air a germé il y a environ deux semaines dans l’État d’Utah où, après avoir mis la clé sous la porte, les responsables d’un complexe de plusieurs salles de cinéma se sont rappelé les projections de films à ciel ouvert pour les spectateurs installés autrefois dans leurs voitures. En un tour de main, ils aménagent leur parking à cet effet, en se pliant aux conditions de sécurité requises par la pandémie. L’initiative fonctionne, puisque la foule débarque, masquée, gantée, garant sa voiture en respectant la distanciation sociale, pour visionner Spider-Man : Into the Spider Verse et The Dark Knight.


Le premier cinéma à ciel ouvert inauguré à New Jersey en 1933. Photo Creative Commons


Pour faire plaisir à maman

La semaine suivante, un autre espace du même genre, existant depuis les années 50 à Warwick, fief d’Andrew Cuomo, a repris du service. Au programme : Trolls World Tour, Bad Boys for Life et Jumanji : The Next Level. « En temps normal, c’est-à-dire avant le coronavirus, explique l’actuelle responsable des lieux, Beth Wilson, les écrans géants sont aménagés pour accueillir 350 voitures placées côte à côte. Mais, aujourd’hui, nous fonctionnons à 50 % de notre capacité. » Et de préciser : « Néanmoins, cette réouverture nous rappelle qu’après les sombres jours cloîtrés entre nos murs, il existe des manières de sortir sans prendre de risques. »

Le « Drive-in cinema », solution de secours qui permet enfin de s’évader librement à travers le 7e art et d’oublier, l’espace d’un soir, la pandémie, date de 1915. Cette année-là, les habitants de Las Cruces, (Nouveau-Mexique), trop nombreux pour la projection d’un film muet dans l’auditorium du Theatre de Guadalupe, s’installent à l’extérieur, assis dans leur voiture, pour y assister. La formule prend. En 1933, dans la partie opposée des États-Unis, plus précisément à New Jersey, un magnat de produits chimiques, Richard M. Hollingshead Jr, cherche à faire plaisir à sa maman. Celle-ci, corpulente, se plaignait de l’inconfort des sièges de cinémas, à l’époque en bois et le dossier droit. L’industriel décide alors de lui créer une salle de spectacle à sa mesure dans la propriété familiale, en plaçant un projecteur Kodak 1928 sur le capot de sa voiture qui renvoie l’image sur un drap blanc suspendu entre les arbres. Le son était diffusé par une radio dissimulée derrière la toile. Ce fils attentionné, visionnaire, avait alors convié les voisins à assister à la projection. L’invitation motorisée est acceptée et applaudie. Son créateur la développe et la commercialise.

Les années 50 et 60, l’âge d’or du « Drive-in »

Il faut remonter aux années 50 et 60 pour retrouver ce genre de loisirs auxquels on pouvait s’adonner à peu de frais en entassant la famille dans une même voiture, sans craindre que l’agitation des enfants dérange l’auditoire. Sans oublier les amoureux, clients fidèles, qui se sentent ainsi seuls au monde, cachés derrière les vitres de la voiture. Durant cette belle époque, la plus petite de ces salles en plein air pouvait accueillir 50 voitures, alors que le fameux « Johnny All-Weather Drive-in », à Long Island, pouvait en contenir 2 500, avec, en plus, un restaurant, un terrain de jeux pour enfants et un shuttle.

Hélas, comme tout a une fin et que l’on n’arrête pas le progrès, les 4 000 « Drive-in cinemas » qui ont animé les belles nuits populaires du pays de l’oncle Sam, s’inclinent face à l’émergence des cassettes VHS puis des DVD. Le « cinéma à domicile », grâce aux hautes technologies, conquiert le public, d’autant que son et image gagnent en qualité.Selon la New York Film Academy, le déclin de cet âge d’or du cinéma Drive-in est également dû, entre autres, au fait que les Américains ont investi dans des voitures plus compactes, moins sujettes à une soirée entière passée à visionner un film. Enfin, il devenait économiquement difficile d’acquérir de grands espaces vides. Toutes ces raisons ont réduit le nombre de cinémas Drive-in à environ 300 actuellement. La pandémie de Covid-19 va-t-elle, comme un antidote, leur offrir une seconde vie ? Le coronavirus en plus de provoquer la fermeture des grandes salles de cinéma classiques a aussi bloqué le travail des studios de production qui se sont vus obligés de diffuser précocement leurs nouvelles œuvres sur les plates-formes de streaming. Avec l’arrivée de l’été, les «Drive-in» pourraient leur procurer une belle alternative.

Comme pour confirmer cette tendance à venir, depuis deux jours, une enseigne de renom, le « Bel-Air Diner », situé dans le Queens, non loin de Manhattan, a commencé à faire son cinéma à la belle étoile, dans son parking.

« Ma parole, mais c’est un véritable retour vers le futur ! » s’est exclamé Andrew Cuomo, le gouverneur de l’État de New York en recevant une demande pour l’ouverture d’un « Drive-in cinema ». Estimant qu’il s’agit là d’un remède sans effets secondaires, pour pallier ce que les Américains qualifient de « Cabin Fever » (sentiment...

commentaires (1)

Souvenir d'une création de Feu Dany Chamoun qui a crée le Lebanon drive in au liban à Safra (dans la région ). Ce fut une très belle expérience. Oui à 100% pour le drive In surtout avec les nouvelles technologies où l'on pourra même écouter sur nos enceintes de voitures via BlueTooth. A l'époque ca n'existait pas. Aujourd'hui c'est possible.

LE FRANCOPHONE

12 h 55, le 22 mai 2020

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Commentaires (1)

  • Souvenir d'une création de Feu Dany Chamoun qui a crée le Lebanon drive in au liban à Safra (dans la région ). Ce fut une très belle expérience. Oui à 100% pour le drive In surtout avec les nouvelles technologies où l'on pourra même écouter sur nos enceintes de voitures via BlueTooth. A l'époque ca n'existait pas. Aujourd'hui c'est possible.

    LE FRANCOPHONE

    12 h 55, le 22 mai 2020

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