Le procureur financier, le juge Ali Ibrahim, a ordonné jeudi l'arrestation du responsable des opérations monétaires à la Banque du Liban, Mazen Hamdane, dans le dossier de la manipulation du taux de change dollar/livre, a rapporté jeudi soir sur Twitter Salem Zahran, un journaliste proche du Hezbollah. L'arrestation de M. Hamdane a été confirmée un peu plus tard à L'Orient-Le Jour par une source proche du dossier. Les motifs de cette décision ne sont, en revanche, pas encore clairs. Vendredi matin, l'Agence nationale d'information (Ani, officielle) a rapporté que Mazen Hamadane a été escorté par les forces de sécurité à son bureau pour récupérer certains documents.
La semaine dernière, c'est le président du syndicat des changeurs, Mahmoud Mrad, qui avait été arrêté à la demande du procureur Ali Ibrahim, toujours dans le cadre de l'enquête sur une manipulation du taux de change dollar/livre. Plusieurs dizaines de changeurs – agréés et illégaux – ont d’ailleurs été arrêtés depuis le 27 avril dernier, date de publication de la circulaire n° 553 plafonnant le taux du marché secondaire à 3 200 livres et qu’ils sont accusés de ne pas respecter. Quelques jours plus tard, le syndicat des changeurs avait appelé la filière à se mettre en grève pour protester contre l’inaction des autorités contre les acteurs du marché noir, un mouvement prolongé par la suite pour protester contre les arrestations de leurs confrères.
Selon plusieurs médias, le procureur Ali Ibrahim a auditionné le 11 mai Michel et Ramez Mecattaf – qui ont un lien de parenté mais dirigent deux importantes sociétés de change indépendantes l’une de l’autre – dans le cadre de l’arrestation de Mahmoud Mrad. L’Orient-Le Jour n’a pas pu confirmer les motifs ni les détails de ces auditions.
Le taux livre/dollar a gravité ces derniers jours autour de 4 200 livres chez les changeurs du marché noir, un niveau plutôt stable depuis la semaine dernière. Ce taux reste néanmoins très élevé par rapport à la parité officielle de 1 507,5 livres, qui n’est plus appliquée que pour certaines transactions bancaires.
Le Liban traverse une crise économique et financière sans précédent depuis 30 ans, aggravée par la crise du coronavirus. Fin avril, le gouvernement de Hassane Diab a adopté son plan de redressement de l'économie et demandé officiellement une aide du Fonds monétaire international pour sortir le Liban de l'ornière. Les négociations avec le FMI ont démarré par visioconférence mercredi.
commentaires (5)
Suite Les libanais se retrouvent avec une réduction d’au moins de la moitié de leur capital qu’ils doivent utiliser pour payer leurs factures et leur dépenses quotidiennes qui eux ont augmentés de 50% avec un dollar qui n’arrête pas de changer tous les jours. Et pour seule solution le gouvernement leur fait miroiter des sanctions sous forme de poudre aux yeux pour mieux les dépouiller alors que les vrais dealers se mettent pleins les fouilles en attendant l’explosion de la cocote minute dans laquelle ils ont enfermé les citoyens sans être inquiétés. Ils continue et à arnaquer le peuple en croyant qu’avec le temps les citoyens accepteront leur sort et tout reviendra comme avant. Il sont caché derrière le COVID mais l’après personne ne peut même imaginer le retour fracassant de la frustration des citoyens qui ne sont plus disposés à encaisser l’injustice qui sévit dans ce pays pour protéger quelques uns qui s’enrichissent sur leur dos et les obligent honteusement à payer leurs vols et leur amateurisme
Sissi zayyat
13 h 00, le 15 mai 2020