Un nouveau projet de résolution en voie d'être proposé au Conseil de sécurité de l'ONU

L'Allemagne et l'Estonie vont soumettre au Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution relatif à la pandémie de Covid-19, qui se substituerait au texte franco-tunisien négocié depuis deux mois et bloqué depuis vendredi par les Etats-Unis, selon des sources diplomatiques. Cette proposition a été avancée mardi lors d'une visioconférence à huis clos organisée par l'Estonie, président en exercice du Conseil en mai. "Il faut tourner la page", a estimé sous couvert d'anonymat un diplomate. "L'Allemagne et l'Estonie veulent faire circuler un texte qu'ils ont mis au point", a indiqué une autre source diplomatique, également sous couvert d'anonymat.

Le nouveau texte serait comme le projet franco-tunisien axé sur une demande de cessez-le-feu dans différents conflits dans le monde pour faciliter la lutte contre la pandémie de Covid-19. Il reprendrait plusieurs de ses éléments, mais serait "plus court" et "plus concis", selon des diplomates. Selon l'un d'entre eux, la Chine a déclaré lors de la réunion être "en faveur d'une action rapide du Conseil avec un résultat". Samedi, une source diplomatique chinoise, s'exprimant sous couvert d'anonymat, avait attribué dans une déclaration à l'AFP "l'entière responsabilité (de l'échec du projet franco-tunisien) aux Etats-Unis".

Vendredi, en dépit d'un accord de principe la veille sur le texte donné aux négociateurs, Washington avait bloqué à la surprise générale une procédure devant conduire à un vote, en affirmant "ne pouvoir soutenir le projet de résolution actuel", proposé par la Tunisie et la France. "De notre point de vue, l'objectif (d'une résolution) devrait être de soutenir l'appel du secrétaire général (du 23 mars) en faveur d'un cessez-le-feu mondial" afin de faciliter la lutte contre la pandémie, avait alors expliqué le département d'Etat américain. "Le Conseil devrait aller de l'avant, soit avec une résolution limitée à un soutien au cessez-le-feu, soit avec une résolution élargie" parlant de transparence et de responsabilité, avait ajouté Washington, en accusant Pékin d'avoir constamment bloqué la recherche d'un consensus depuis mars.

Si l'appel en mars du chef de l'ONU Antonio Guterres à une cessation des hostilités semble avoir été un peu entendu au début dans certains pays, les violences ont repris de plus belle ou se sont intensifiées récemment en Afghanistan, au Yémen ou en Libye.