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Monde - Pandémie

Coronavirus : déconfinement dans l'incertitude, sobres festivités en Russie

Asphyxiés économiquement, de plus en plus de pays s'efforcent de relancer l'activité après des semaines de confinement.

Des joggeurs équipés de masques de protection contre le coronavirus, le 9 mai 2020 dans une rue de Madrid. Photo AFP / Gabriel BOUYS

Le coronavirus a contraint samedi la Russie à célébrer sans faste les 75 ans de la défaite nazie, au moment où un nombre croissant de pays tentent de sortir du confinement et de relancer des économies mises à l'arrêt par la pandémie qui a fait plus de 274.000 morts.

Après les Champs-Elysées vendredi, la place Rouge est à son tour restée vide de parade militaire samedi. Et c'est un président Vladimir Poutine esseulé qui a déposé une gerbe devant la tombe du Soldat inconnu. Seules des démonstrations aériennes ont été organisées. Longtemps épargnée, la Russie enregistre quelque 10.000 nouveaux malades du Covid-19 par jour et a dû à son tour renforcer ses mesures pour empêcher la propagation de la pandémie planétaire partie de Chine fin 2019. Asphyxiés économiquement, de plus en plus de pays s'efforcent de relancer l'activité après des semaines de confinement.

Bien que la pandémie n'y soit pas endiguée, le Pakistan, cinquième pays le plus peuplé du monde, a allégé ses restrictions en rouvrant samedi ses marchés, où se sont rués des milliers de clients. Le Premier ministre, Imran Khan, l'a reconnu lui-même: cette initiative répond d'abord à une urgence sociale. "Nous faisons cela parce que les gens de notre pays sont dans une situation très difficile", a-t-il souligné. "Il n'y aura pas grand-chose à confiner, après tout, si l'économie se retrouve complètement à terre", a abondé samedi le quotidien pakistanais Daily Times.


"La peur au ventre"
En Chine, une directive a autorisé la réouverture sous conditions de tous les lieux publics: centres commerciaux, restaurants, cinémas, installations sportives, sites touristiques, bibliothèques. Continent le plus touché avec plus de 153.000 morts, l'Europe accélère également son déconfinement. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) appelle toutefois à la plus grande prudence, pointant le risque d'une deuxième vague épidémique.

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En Allemagne, où le confinement est déjà bien engagé, la Bundesliga s'apprête à reprendre et les restaurants rouvrent leurs portes dès ce samedi dans le Mecklembourg-Poméranie, au bord de la Baltique. L'Italie, la France, la Belgique ou encore la Grèce s'apprêtent également à vivre leur dernier week-end confiné. La moitié de l'Espagne passe lundi à la première phase d'un déconfinement progressif. Les terrasses des bars et des restaurants pourront rouvrir et accueillir des tablées de dix personnes maximum. Mais des villes comme Madrid et à Barcelone, les plus touchées, ou Valence et Malaga, sur la côte méditerranéenne, restent exclues du nouveau régime.

En France, "la vie à partir du 11 mai ne sera pas la vie d'avant", a prévenu le Premier ministre Edouard Philippe. Dans ce pays où plus de 26.000 morts ont été dénombrés, la réouverture prévue des écoles vire au casse-tête et suscite l'angoisse de parents. La reprise d'activité des commerces charrie aussi son lot d'interrogations. "Depuis l'annonce de notre probable réouverture, j'ai la peur au ventre. Sacrée responsabilité de devoir protéger mon équipe et mes clients", confie Maya Flandin, directrice d'une librairie à Lyon (est).

Las Vegas à l'arrêt
Au Royaume-Uni, le Premier ministre Boris Johnson, lui-même rescapé du Covid-19, doit s'exprimer dimanche sur un éventuel assouplissement du confinement. Le pays est le deuxième plus endeuillé au monde (plus de 31.000 morts).

"Nous ne sommes pas tirés d'affaire", a prévenu le ministre de l'Environnement George Eustice. Evoquant la fin de la Seconde Guerre mondiale il y a 75 ans, la reine Elisabeth II a exhorté ses sujets à rester combatifs. "Ne baissez jamais les bras, ne perdez jamais espoir", a-t-elle lancé. Pays le plus affecté avec plus de 77.000 décès, les Etats-Unis ont vu leur taux de chômage frôler les 15% en avril, du jamais vu depuis les année 1930.

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Plusieurs Etats fédérés ont commencé à y alléger les restrictions. A l'inverse, dans le Nevada, les habitants de Las Vegas s'habituent à vivre dans une ville totalement à l'arrêt. Beaucoup ont perdu leur emploi. Mais certains réinvestissent le Strip, l'artère d'habitude la plus animée. D'ordinaire, "je ne viens jamais sur le Strip", explique Mike Evans, un concessionnaire automobile âgé 47 ans qui s'y promène désormais à vélo.

Frontières fermées  
Malgré la crise sanitaire et économique planétaire, les puissances restent divisées. Après des semaines de tractations, les Etats-Unis se sont opposés vendredi à un projet de résolution des Nations unies réclamant une "cessation des hostilités" à travers le monde pour faciliter notamment l'aide aux populations les plus éprouvées.

Par ailleurs, Washington accuse régulièrement Pékin d'avoir dissimulé la dangerosité du coronavirus et affirme que celui-ci provient d'un laboratoire sensible de Wuhan, ville d'où est partie la pandémie. La Chine assure pour sa part avoir été entièrement transparente avec l'OMS. Son vice-ministre de la Santé, Li Bin, a toutefois reconnu samedi que la pandémie avait révélé des "lacunes" dans son système de santé et de prévention.

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Au sein de l'Union européenne, les 27 chefs d'Etat et de gouvernement ont prôné samedi la solidarité pour sortir "plus forts" de l'épreuve, dans une vidéo publiée sur Twitter. Mais ils peinent toujours à s'entendre sur une réponse commune à la crise. Malgré les assouplissements, l'heure reste à la fermeture des frontières. La Commission européenne a appelé les pays de l'UE à refuser les arrivées jusqu'au 15 juin. A l'intérieur de l'Espace Schengen, la pression s'accroît cependant sur l'Allemagne pour qu'elle rouvre ses frontières.

Les restrictions compliquent la tâche des migrants d'Afrique sub-saharienne, que la pandémie ne dissuade pas d'entreprendre une périlleuse traversée du désert dans l'espoir d'atteindre les rives de la Méditerranée. "Avant on pouvait passer +un peu un peu+, mais à cause des mesures anti-coronavirus, la route est carrément bloquée. Les militaires ratissent le long de la frontière de jour comme de nuit. De l'autre côté également, les Libyens sont devenus très vigilants", explique l'ex-passeur Idrissa Salifou, au Niger.

Le coronavirus a contraint samedi la Russie à célébrer sans faste les 75 ans de la défaite nazie, au moment où un nombre croissant de pays tentent de sortir du confinement et de relancer des économies mises à l'arrêt par la pandémie qui a fait plus de 274.000 morts.Après les Champs-Elysées vendredi, la place Rouge est à son tour restée vide de parade militaire samedi. Et c'est...

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