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Lifestyle - Liban Pop

Vivre le confinement en musique

« Prends-tu soin de toi ? Manges-tu sain ? » s’enquiert la jeune chanteuse Chantal Bitar sur son nouveau titre, intitulé tout simplement « Confinement sanitaire ».

Ragheb Alama lance un bel hommage au personnel soignant dans « Entou Amalna ».

Le coronavirus et ces temps de confinement qui l’accompagnent devraient, selon de nombreux artistes, avoir une grande influence culturelle dans les prochaines années, et donner lieu à des films, des séries, des livres et des poèmes. Ce thème semble en inspirer plus d’un au Liban, comme ailleurs dans le monde. C’est le cas de Chantal Bitar, la jeune chanteuse qui a récemment dévoilé son titre El-Hajr el-sohi, (ou « confinement sanitaire») dans une vidéo rapidement devenue virale. Une ballade romantique en dialecte libanais, dans laquelle elle s’enquiert des nouvelles de son amoureux, confiné loin d’elle : « Tu me viens à l’esprit, durant ce confinement sanitaire. Comment passes-tu ton temps ? Qu’en est-il de la prévention ? Prends-tu soin de toi? Manges-tu sain ? Et comment va le nettoyage ? »

« On ne s’attendait vraiment pas à ce que cette chanson crée le buzz et fasse ainsi le tour de la Toile, confie l’artiste. J’ai d’abord publié une vidéo d’une minute où j’ai chanté une partie de la chanson sans musique, en survêtement et coiffure informelle, puis les internautes ont réclamé une version plus complète. Elle était déjà prête ; je l’ai donc enregistré, sans imaginer qu’elle serait tout aussi appréciée. Je pense que, sans le savoir, nous avons fait un bon marketing et que le titre est très spontané. Les paroles sont simples, vraies, et parmi toutes les chansons liées au confinement, c’est la première qui parle d’amour. C’est dire qu’il y a encore de l’espoir ! »


Chantal Bitar, qui a récemment dévoilé son titre « El-Hajr el-Sohi ». Photos DR

Un hymne très libanais

Écrite et composée par Rayan Habre, la chanson est née lors des premiers jours du confinement de ce dernier. « J’ai pensé à ce que les gens peuvent être en train de faire chez eux, explique-t-il à L’Orient-Le Jour. Surtout les personnes qu’on aime, comme ma femme confinée à Dubaï alors que je suis à Beyrouth. Ce titre résume bien nos états d’âme en ce moment. » Enregistrée séparément par les musiciens et la chanteuse, sans qu’ils ne se rencontrent jamais, le titre n’est pas sans rappeler le style libanais des anciennes ballades de Fayrouz ou celles, plus récentes, de Julia Boutros. « Nous appartenons à cette école libanaise classique », assure Rayan Habre, également compositeur de la bande originale de la série Dollar sur Netflix. « C’est mon style, assure pour sa part Chantal Bitar, puisqu’il est proche de ma première chanson Mich Rah Khallik Tfell. Je suis heureuse de rappeler au public ces grands noms de la chanson que sont avec Wadih es-Safi, Nasri Chamseddine et Sabah, mes inspirations. Même si j’ai été éduquée à chanter le tarab égyptien et les mouwachahat de Halab, comme ceux de Sabah Fakhri, je sens que mon identité se dessine toute seule dans un univers libanais; c’est dans ce cadre que les gens me découvrent. »

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La jeune chanteuse à la carrière prometteuse confirme qu’elle n’hésitera pas à chanter El-Hajr el-Sohi lors de ses concerts, estimant que le public pourra se rappeler de ce titre dans 30 ans, en repensant à cette période de coronavirus qu’il aura vécue. « C’est comme un hymne en fait, dit-elle. Tout comme les chansons de la guerre, encore chantées jusqu’à ce jour… »

Merci du fond du cœur

Autre artiste inspiré par la crise du coronavirus, la star Ragheb Alama, qui a choisi d’adresser un message de gratitude au personnel soignant et aux héros qui font face à l’épidémie au quotidien. La chanson Entou Amalna (« Vous êtes notre espoir »), écrite par Nizar Francis sur une musique de Jean-Marie Riachi, véhicule un message humain particulièrement touchant. « Merci à tous les médecins, aux infirmiers, aux pharmaciens, à la Croix-Rouge, aux soldats et aux officiers, ainsi qu’à tous les journalistes et à toutes les municipalités », écrit Ragheb Alama dans sa dédicace de la chanson, qu’il lance comme un cri du cœur.


Pour sa part, l’auteur-compositeur-interprète Marwan Khoury envoie un message similaire à travers une courte chanson intitulée Hay Elhoun Tahiyé. « Ce n’est pas une chanson, mais plutôt un hommage à tous ceux qui risquent leur vie, précise-t-il, la plus grande des causes humaines. » « La première chose que j’ai ressentie lors de ce confinement, c’est un élan envers les personnes qui se battent sur les lignes de front, confie-t-il dans une vidéo sur sa chaîne YouTube. Le coronavirus est très injuste mais en même temps, quelque part, pas tant que cela, car il touche tout le monde sans faire de différences. Le travail des médecins, des infirmiers et des secouristes est immense ; c’était pour moi la moindre des choses que de les remercier à travers ce titre que j’ai écrit et composé. »

Et de poursuivre : « Comme il y aura sûrement un avant et un après le coronavirus, j’espère que cette crise changera les gens positivement. Je compatis avec les victimes, car cela doit être extrêmement difficile psychologiquement et physiquement, mais il faut garder le moral haut et vivre ces temps-là en musique. »



Le coronavirus et ces temps de confinement qui l’accompagnent devraient, selon de nombreux artistes, avoir une grande influence culturelle dans les prochaines années, et donner lieu à des films, des séries, des livres et des poèmes. Ce thème semble en inspirer plus d’un au Liban, comme ailleurs dans le monde. C’est le cas de Chantal Bitar, la jeune chanteuse qui a récemment dévoilé...

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