Rechercher
Rechercher

Moyen-Orient - Pandémie

Coronavirus : l’Europe reste au cœur de la tempête

Il ne faut « pas baisser la garde », prévient l’OMS, alors que plusieurs gouvernements ont décidé ou envisagent d’assouplir les mesures de confinement.

Un secouriste se désinfecte après avoir accompli une mission à Abuja, au Nigeria. Afolabi Sotunde/Reuters

Avec plus de 90 000 morts, l’Europe reste au cœur de la tempête face à l’épidémie de nouveau coronavirus, a averti hier l’Organisation mondiale de la santé (OMS), au moment où plusieurs gouvernements ont décidé ou envisagent d’assouplir les mesures de confinement prises contre cette pandémie meurtrière.

Malgré des « signes encourageants », le nombre de cas a quasiment doublé ces dix derniers jours en Europe, pour atteindre près d’un million, selon l’OMS. L’agence onusienne exhorte donc les dirigeants européens à « ne pas baisser la garde » et à s’assurer que l’épidémie est sous contrôle avant la levée des restrictions.

Comme pour confirmer que la pandémie reste une lourde menace pour le Vieux Continent, le président russe Vladimir Poutine s’est résolu hier à reporter la grande parade militaire du 9 mai, grand-messe patriotique célébrant la victoire sur l’Allemagne nazie en 1945. « Les risques liés à l’épidémie (...) sont encore extrêmement élevés, et cela ne me donne pas le droit de lancer les préparatifs à la parade et aux autres événements de masse », a déclaré M. Poutine lors d’une réunion télévisée avec son Conseil de sécurité.

Le Royaume-Uni, l’un des pays européens les plus touchés (861 décès supplémentaires ces dernières 24 heures, pour près de 13 729 morts au total), va prolonger le confinement « pour au moins trois semaines », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Dominic Raab, qui supplée le Premier ministre Boris Johnson, en convalescence du Covid-19.

Lent et progressif

Depuis son apparition en Chine en décembre, la maladie a infecté plus de deux millions de personnes à travers le monde et fait plus de 140 000 morts, dont plus de 90 000 rien qu’en Europe, selon un comptage réalisé à partir de sources officielles, hier en milieu de journée. Plus de 4,4 milliards de personnes, soit près de 57 % de la population mondiale, sont actuellement confinées, sous état d’urgence ou contraintes par leurs autorités à rester chez elles.

Mardi, l’OMS avait souligné que « le monde (était) à un tournant » et préconisé une très grande progressivité dans les mesures de déconfinement pour éviter une seconde vague d’infections.

Inquiets des conséquences dramatiques des restrictions pour leurs économies à l’arrêt et arguant du ralentissement des admissions en soins intensifs et des hospitalisations, plusieurs pays européens ont commencé à élaborer leurs plans de déconfinement et même à assouplir quelques mesures.

La Suisse a annoncé hier un déconfinement « lent » et « progressif » à compter du 27 avril, tandis que l’Allemagne compte rouvrir prochainement certains magasins et, à partir du 4 mai, écoles et lycées. Mercredi, près de la moitié des écoliers du Danemark ont retrouvé leurs classes. L’Autriche a rouvert mardi ses petits commerces non essentiels, et l’Italie, deuxième pays le plus affecté au monde avec 21 645 morts, a rouvert certaines boutiques. En Espagne (19 130 morts), une partie des salariés a repris le chemin du travail. Mais le confinement devrait être prolongé au-delà du 25 avril. Et certaines régions contestent ce bilan, affirmant que plusieurs milliers de personnes supplémentaires ont succombé. La France (17 920 morts) elle aussi prépare son plan de déconfinement progressif à partir du 11 mai. Le bilan quotidien s’élevait hier à 753 décès.

Aux États-Unis, le gouverneur de New York a annoncé hier le prolongement jusqu’au 15 mai des mesures de confinement dans cet État à l’épicentre de l’épidémie américaine, malgré un nombre de morts journalier au plus bas depuis 10 jours. Il a aussi indiqué que cet État de près de 20 millions d’habitants avait enregistré 606 morts de la pandémie au cours des dernières 24 heures, soit le bilan journalier le moins lourd enregistré depuis le 6 avril. La veille encore, l’État avait déploré 752 morts. L’État de New York est de loin le plus touché par l’épidémie aux États-Unis, avec plus de 210 000 cas confirmés du coronavirus et plus de 11 500 morts déjà officiellement recensés. Les États-Unis paient aujourd’hui le plus lourd tribut au monde avec plus de 31 000 décès pour au moins 640 000 cas.

Les crémations ont plus que doublé et les enterrements quintuplé à New York, et Green-Wood, son plus grand cimetière, est arrivé à la limite de ses capacités. Donald Trump devait s’adresser à la presse hier soir à 22h00 GMT pour « expliquer les conditions de réouverture de l’Amérique ». Ces directives, qui ont été validées par les experts de la cellule de crise présidentielle, seront souples et fondées sur des données tangibles, a précisé un membre du personnel de la

Maison-Blanche. Les États-Unis ne sont pas prêts au déconfinement, a prévenu de son côté Tom Frieden, ancien directeur sous la présidence Obama des Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CDC).

Pour la Russie, qui bat chaque jour de nouveaux records d’infections (27 938 malades et 232 morts), pas question pour le moment de déconfinement. Les États-Unis et la Russie devraient même « s’entraider face à la pandémie », a plaidé le président Poutine. La mairie de Moscou a déploré le non-respect du confinement dans la capitale, principal foyer de contamination dans le pays : « Malheureusement, la situation ne s’arrange pas; nos concitoyens marchent dans la rue, se promènent, vont aux terrains de jeux, vont dans les parcs, font des barbecues. »

En Asie, le Premier ministre japonais Shinzo Abe a annoncé l’extension de l’état d’urgence à l’ensemble de l’archipel nippon.

Dans la Libye en guerre, le Gouvernement d’union nationale (GNA) a annoncé un confinement général de dix jours dans les zones qu’il contrôle dans l’ouest de la Libye, dont la capitale Tripoli.

Une « fuite » d’un laboratoire ?

Au Nigeria, les forces de l’ordre ont tué 18 personnes qui n’auraient pas respecté les mesures de confinement, a accusé la Commission nationale des droits de l’homme. Au Nicaragua en revanche, pas de confinement et priorité à l’économie, a insisté le président Daniel Ortega, jugeant que « si on arrête de travailler, c’est la mort du pays ».

L’Iran a annoncé hier avoir enregistré 92 décès supplémentaires dus au nouveau coronavirus, un bilan inférieur à 100 morts pour le troisième jour consécutif dans ce pays le plus touché du Moyen-Orient. Cela porte le nombre total des personnes décédées de la maladie Covid-19 à 4 869, a précisé le porte-parole du ministère de la Santé, Kianouche Jahanpour, lors de son point de presse quotidien. Ces dernières 24 heures, 1 606 nouveaux cas ont été confirmés, portant le total des infections à 77 995, a-t-il dit.

En Chine, malgré des critiques venues de l’étranger, les marchés de rue ont rouvert à Wuhan, quatre mois après l’apparition du Covid-19 dans cette cité du centre du pays (voir par ailleurs). De l’avis des experts, on estimait jusqu’à présent que le nouveau coronavirus y était apparu dans un marché de la ville, où des animaux exotiques étaient vendus vivants. Le virus d’origine animale aurait pu y muter en se transmettant à l’homme. Les États-Unis semblent néanmoins douter désormais de cette version des faits et ont annoncé hier avoir lancé une « enquête exhaustive » pour faire la lumière sur l’origine du Covid-19, disant ne pas exclure qu’il provienne d’un laboratoire de Wuhan, après des informations en ce sens relayées par la presse américaine. Selon le Washington Post, l’ambassade des États-Unis à Pékin avait alerté Washington il y a deux ans sur les mesures de sécurité insuffisantes dans un laboratoire local. Et d’après la chaîne Fox News, le coronavirus actuel émanerait de ce même laboratoire, même s’il s’agirait bien d’un virus naturel – et non un agent pathogène créé par les Chinois –, et que sa « fuite » serait involontaire, conséquence de mauvais protocoles de sécurité. Le président français Emmanuel Macron a estimé pour sa part qu’il existait des zones d’ombre dans la gestion de l’épidémie de coronavirus par la Chine, déclarant au Financial Times qu’il y a « manifestement des choses qui se sont passées qu’on ne sait pas ».

Source : AFP

Avec plus de 90 000 morts, l’Europe reste au cœur de la tempête face à l’épidémie de nouveau coronavirus, a averti hier l’Organisation mondiale de la santé (OMS), au moment où plusieurs gouvernements ont décidé ou envisagent d’assouplir les mesures de confinement prises contre cette pandémie meurtrière.Malgré des « signes encourageants », le nombre de cas a...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut