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Dernières Infos - Liban

Réunion économique au Grand sérail

Photo fournie par le bureau de presse du Premier ministre.

Une séance de travail regroupant les entités économiques et plusieurs ministres s'est tenue mercredi au Grand sérail. Le Premier ministre Hassane Diab qui a présidé la réunion a notamment affirmé que le Liban, qui a fait défaut début mars sur la dette publique en dollars, a besoin "d'un programme qui puisse rassurer la communauté internationale". 

"Notre objectif est de pouvoir nous engager dans la restructuration de notre dette souveraine, et nous avons donc besoin d'un groupe de travail qui puisse rassurer la communauté internationale sur le fait que nous allons sortir du sinistre tunnel, afin que nous puissions rembourser les prêts supplémentaires que nous devons obtenir. Voilà pourquoi les détenteurs d'eurobonds devraient être rassurés lorsque le conseiller financier Lazar entamera des négociations avec les créanciers, dans le but d’entreprendre la restructuration de la dette souveraine", a déclaré M. Diab lors de la réunion. 

"Bien sûr, nous ne parlons pas de haircut (ponction sur les dépôts bancaires), et cette question sera certainement remplacée par des obligations, comme cela se passe dans tous les pays du monde, et nous ne sommes ni le premier ni le dernier pays à faire face à un défaut de paiement. Nous devons gérer le pays, de manière durable et bénéfique pour les années à venir.  Nous avons donc besoin d'un programme qui puisse rassurer la communauté internationale ; il est vrai que nous sommes dans la phase de restructuration de notre dette publique, mais en même temps nous devons restructurer notre secteur bancaire, et la Banque du Liban est confrontée à un grand écart comme vous pouvez le voir. Nous sommes le premier gouvernement à oser parler de ce grand écart, parce que, dès le début, nous avons dit que nous serions transparents", a-t-il ajouté.

Les ministres des Finances, Ghazi Wazni, de l'Environnement et du Développement administratif, Damien Kattar, de l'Information, Manal Abdel Samad et de l'Industrie, Imad Hobballah ont assisté à cette réunion. Etaient également présents : Charles Arbid, président du Conseil économique et social, Mazen Soueid, président d'IDAL, Fady Gemayel, président de l'Association des industriels libanais, Fouad Zmokhol, président de l'Association des hommes et femmes d'affaires libanais, Pierre Achkar, président de la Fédération libanaise des industries du tourisme, Salah Osseiran, Chef du Conseil national des économistes libanais, Fouad Rahmé, président de l'Association des hommes d'affaires libanais, Nicolas Chammas, président de l'Association des commerçants de Beyrouth, Nabil Fahd, vice-président de la Chambre de commerce, d'industrie et d'agriculture, Walid Assaf, chef des industries de Choueifat et Taleb Saad, journaliste spécialisé dans les affaires économiques et industrielles.

Depuis que la teneur du programme de redressement économique et de réformes a filtré, à la fin de la semaine dernière, les forces politiques opposées au gouvernement comme certaines de celles qui en font partie, ainsi que la société civile, sont vent debout contre toute atteinte préjudiciable aux déposants. Et ce en raison d’un passage du plan de réformes à l’étude affirmant la volonté du gouvernement de ne pas porter atteinte aux économies de "90 % des déposants", qui, selon des sources gouvernementales, constituent l’essentiel des clients de banques possédant des comptes inférieurs à 200 000 dollars. Pour les autres, le plan de réforme prévoit de proposer d'autres alternatives : soit un bail-in, soit une conversion d’une partie de leur dépôts en prise de participation (actions) dans les banques où ils avaient initialement placé leurs fonds, soit une seconde option consistant à "transférer les dépôts ciblés par le gouvernement dans le cadre d’un bail-in vers un fonds dédié" qui aura vocation à permettre à leur titulaire de les récupérer sur le long terme. Des options que certains considèrent comme un "haircut" (une coupe dans les dépôts) qui ne dit pas son nom.

Ce plan de relance est étudié alors que le gouvernement avait annoncé début mars sa décision de faire défaut sur la dette publique en dollars. Une première dans l’histoire du Liban, qui a entamé depuis l’année dernière une brutale descente aux enfers, faisant éclater au grand jour les failles de son modèle économique et financier.


Une séance de travail regroupant les entités économiques et plusieurs ministres s'est tenue mercredi au Grand sérail. Le Premier ministre Hassane Diab qui a présidé la réunion a notamment affirmé que le Liban, qui a fait défaut début mars sur la dette publique en dollars, a besoin "d'un programme qui puisse rassurer la communauté internationale". "Notre...