Rechercher
Rechercher

Auto - Pandémie

Quand la voiture devient... confessionnal

À Bowie, dans le Maryland, le père Scott Holmer écoute le repentir de ses paroissiens sur le parking de son église. C’est lui qui le premier a eu l’idée de ces confessions drive-in. Rob Carr/Getty Images/AFP

Sur le parking d’une grande église à Varsovie, un prêtre assis sur une chaise, chapeau de soleil et masque en tissu sur le visage, écoute un pénitent se confesser depuis son véhicule garé à côté. À la veille de Pâques, tout catholique polonais est censé se confesser, mais les églises sont fermées pour cause de pandémie de Covid-19. « Ça ne change rien, car la confession n’est pas liée à un endroit, c’est un sacrement », explique Marcin, employé du club de sport Legia Varsovie. « Il m’est déjà arrivé à de nombreuses reprises dans ma vie de me confesser à divers endroits, debout, en marchant, ou bien à genoux dans un confessionnal », ajoute-t-il.

Une file de voitures attend patiemment sous un soleil de plomb pour pouvoir se placer à côté du véhicule du prêtre, devant l’immense temple de la Divine Providence, dans le sud de Varsovie, mais certains fidèles viennent aussi à pied. Ils s’assoient alors sur une chaise à côté du prêtre, mais de manière à ne pas lui faire face. Quelques-uns portent des masques de protection. Une affiche indique : « Confession sur le parking ». « C’est étrange, je me sens bizarre », reconnaît Karolina, une comptable. « Mais pour la sécurité et pour pouvoir se confesser sereinement, je pense que c’est bien », ajoute-t-elle.

Des confessions en mode drive-in ont été lancées dès la semaine dernière dans d’autres villes de Pologne, des prêtres s’inspirant de l’exemple de leurs confrères américains. Dans le contexte de la pandémie actuelle, l’épiscopat a rappelé que la confession par téléphone ou sur internet n’était pas valide, tout en rappelant qu’elle était autorisée dans un endroit autre que l’église et le confessionnal.

Aux États-Unis, ces confessions drive-in ont été lancées à la mi-mars par le prêtre Scott Holmer, qui écoute ainsi le repentir de ses paroissiens sur le parking de son église, St-

Edwads-le-Confesseur, à Bowie dans le Maryland. C’est après avoir vu la Corée du Sud effectuer des dépistages en masse du coronavirus sur des parkings que le prêtre a eu cette idée. Tous les jours sauf le dimanche et quand le temps le permet, il s’installe sur une chaise, habillé de la chasuble et de l’étole. Deux rangées de cônes et un panneau indiquent la voie à suivre en voiture. Le conducteur baisse alors sa vitre, confesse ses péchés au père Holmer qui, après quelques paroles d’encouragement à revenir sur le chemin de Dieu, lui donne l’absolution.

« Le diocèse a annulé toutes les messes pour ne pas propager le virus, mais n’a rien décidé pour les confessions. Je me suis dit, je vais juste aller à l’air libre, sur le parking de l’église, pour éviter de contaminer ou d’être contaminé », explique-t-il. Âgé de 40 ans, Scott Holmer prend soin de respecter la distance de sécurité (1,80 m) et demande aux paroissiens de rester dans leur véhicule. Pour les couples ou les familles, c’est chacun son tour, assis à la place conducteur. Et pour ceux qui désirent une confession anonyme, le père se couvre les yeux d’un bandeau. « C’est très bizarre de devoir se préoccuper des choses spirituelles et terrestres en même temps », admet le prêtre, qui demande parfois aux paroissiens de couper le moteur pour garder le secret de la confession. « Je ne veux pas hurler et qu’on entende notre conversation », dit-il en souriant.

Attendant son tour au volant de sa voiture, Steven Irving salue la « très bonne idée » du curé de Bowie. « Nous avons un prêtre jeune, énergique et innovant », dit ce paroissien d’une soixantaine d’années venu avec son épouse. Pour lui, il était important de « remplir l’obligation religieuse » et de venir se confesser. Le père Holmer compte poursuivre ses sessions jusqu’à la réouverture de son église. Mais le contact direct avec ses paroissiens lui manque. Le catholicisme « est une religion tellement incarnée, ne pas pouvoir être physiquement présent, c’est brutal », explique-t-il.

Source : AFP

Sur le parking d’une grande église à Varsovie, un prêtre assis sur une chaise, chapeau de soleil et masque en tissu sur le visage, écoute un pénitent se confesser depuis son véhicule garé à côté. À la veille de Pâques, tout catholique polonais est censé se confesser, mais les églises sont fermées pour cause de pandémie de Covid-19. « Ça ne change rien, car la...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut