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Nos Lecteurs ont la Parole - par Sandra SACCAL

Covid-19, un bonheur à double tranchant

Durant cette période de confinement, je me rends compte combien le contact humain m’est cher, combien ce contact visuel m’apportait force et persévérance dans mon métier.

L’oisiveté, mère de tous les vices, me pousse à me battre chaque jour lorsque je me sens comblée d’émotions contradictoires qui s’emparent de mon esprit agacé, soucieux et zen en même temps.

Ces humeurs extrémistes s’imposent sans autorisation et provoquent mon envie de revoir les gens que j’évitais et ce tactile auquel j’échappais auparavant.

Cette distance sociale que je considérais mon espace personnel me joue des sorts de plus longue durée à l’égard de mes biens-aimés.

Je ne nierai point, ces longues discussions mère-fille m’enchantent. Le temps de jouer et de partager avec son ado est un vrai plaisir. D’autant plus, lorsque je retrouve ce « MOI » que j’avais tant négligé. Je retrouve le temps de l’entendre et de me détendre. Je retrouve une créativité absurde qui s’était enterrée au fil des années de course. Des moments de spiritualité et de méditation qui deviennent une évidence pour un bien-être et un consentement journalier.

Il est vrai que la tranquillité se voit jouir en MOI, mais mon rituel atroce me manque. La fatigue que m’apportaient mes élèves provoquait mon sommeil réparateur, le plus paisible, le soir. Ces petits espiègles, dont je me plaignais tant, remplissaient une grande partie de mon rituel. Ce Covid-19 propage une gratitude inconsciente que ressent chacun d’entre nous. Il associe haine et plaisir, anxiété et sérénité, individualisme et collectivisme…

Bizarre cet être humain, ayant toujours besoin d’une catastrophe pour apprécier ce qu’il a. Fréderic Lenoir appellerait cela la recherche du bonheur, considérant que le vrai bonheur ne serait que se contenter de ce qu’on a. D’ailleurs, le bonheur existerait-il sans la souffrance ? Et souffrance et bonheur pourraient-ils coexister ?

Perdre nos confrères, nos proches et nos vieux ne réjouirait personne. Serait-ce alors l’alliance de Spinoza entre l’éthique du bonheur et l’essence de l’homme qui se prouve aujourd’hui ? Cet eudémonisme reflétant la réciprocité que l’homme recherche dans le bonheur des autres relié au sien. D’où la joie de retrouver nos amours sains et saufs émanerait cependant des trois ressorts du bonheur ; l’identification par similitude, la réversion de l’amour et la réciprocité chez l’autre.

Rester chez soi aujourd’hui déclencherait-il le bonheur de demain ?

Relatif à notre imagination, ce bonheur se définira ; alors gardons espoir, restons soudés pour protéger le bonheur de demain influencé par la pandémie de coronavirus d’aujourd’hui !


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour.

Durant cette période de confinement, je me rends compte combien le contact humain m’est cher, combien ce contact visuel m’apportait force et persévérance dans mon métier. L’oisiveté, mère de tous les vices, me pousse à me battre chaque jour lorsque je me sens comblée d’émotions contradictoires qui s’emparent de mon esprit agacé, soucieux et zen en même temps. Ces humeurs...

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je rêve

M.E

16 h 21, le 08 avril 2020

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Commentaires (1)

  • je rêve

    M.E

    16 h 21, le 08 avril 2020

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