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Tunisie : face au coronavirus, mobilisation massive de la société civile

Un ambulancier dans une ambulance à Tunis, le AFP / FETHI BELAID

Couscous et huile mais aussi javel et savons: en Tunisie, la société civile s'est rapidement mobilisée pour fournir chaque jour des milliers de familles parmi les plus démunies et des hôpitaux, en pleine crise du nouveau coronavirus.

"Auparavant notre objectif c'était les orphelins, les veuves et les handicapés -- actuellement s'ajoutent des familles qui ont perdu tout revenu", souligne Mohamed Matar Bacha, responsable du Croissant-Rouge à Hrairia, banlieue ouest de Tunis.

Pas de vente à la sauvette, de chantiers, ni de collecte de déchets recyclables: les travailleurs journaliers sont aux abois depuis que le gouvernement a restreint fortement les déplacements le 22 mars à travers le pays, où 22 personnes sont décédées du nouveau coronavirus et 596 cas de contamination ont été recensés.

"Le nombre de familles dans le besoin augmente avec le confinement, ce qui nécessite de redoubler les efforts", a déclaré à l'AFP Abdellatif Chabbou président du Croissant-Rouge tunisien.

"Notre objectif est d'atteindre 200 familles" dans chacune des 24 régions du pays, "mais il y a certaines régions où plus d'un millier de familles sont dans le besoin, cela dépasse nos capacités", souligne-t-il.

De nombreuses organisations, mais aussi des footballeurs ou de simples citoyens se sont également mobilisés en ordre dispersé, parfois appuyés par des municipalités ou les forces de sécurité.


Pas à manger
Des représentants des étudiants et travailleurs africains ont créé une cellule "Covid" pour soutenir ces étrangers exclus des aides de l'Etat.

Des groupes Facebook rassemblent les dons pour équiper des hôpitaux en thermomètres, moniteurs ou simples équipements de protection.

A Hrairia, le Croissant-Rouge distribue pâtes, riz, lait, harissa mais aussi eau de javel et produits de nettoyage pour ralentir la propagation du nouveau coronavirus.

"Maintenant j'ai la tête tranquille. J'ai des réserves", sourit Arroussia, une quinquagénaire malade dont le mari est chiffonnier, en recevant son colis. "Je vais les sortir petit à petit pour faire manger les enfants".

Un autre habitant, Ali Sahbeni, maçon à la journée, réclame lui aussi de l'aide. "Si je ne travaille pas, je ne mange pas. L'épicerie nous fait crédit mais jusqu'à quand?", s'inquiète-t-il, disant ne pas avoir payé son loyer.

Le gouvernement a promis 150 millions de dinars (50 millions d'euros) d'aides directes aux plus pauvres, et commencé à distribuer des primes exceptionnelles de 200 dinars (80 euros).

Mais la Tunisie, sous le coup d'un programme du Fonds monétaire international, peinait déjà avant la crise sanitaire à répondre aux attentes sociales qui avaient déclenché la révolution de 2011.

Le président de la République s'est lui même inscrit dans cette mobilisation citoyenne, donnant la moitié de son salaire et participant à un chargement de colis d'aide alimentaire sous l'oeil des photographes.

Couscous et huile mais aussi javel et savons: en Tunisie, la société civile s'est rapidement mobilisée pour fournir chaque jour des milliers de familles parmi les plus démunies et des hôpitaux, en pleine crise du nouveau coronavirus. "Auparavant notre objectif c'était les orphelins, les veuves et les handicapés -- actuellement s'ajoutent des familles qui ont perdu tout revenu",...