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Nos Lecteurs ont la Parole - Pascale STEPHAN

Qu’est-ce que les Libanais ont fait au bon Dieu ?

Effondrement, traumatisme, bouleversement, fléau, détresse, misère, désastre, etc. C’est le champ lexical du mot catastrophe qui désormais convient le mieux pour dépeindre l’état actuel de notre pays. Les mots pour décrire sa situation, le vocabulaire utilisé pour exprimer les blessures et les souffrances des habitants, les noms et les verbes dont on se sert pour dénoncer les méfaits d’une politique calamiteuse, avec des adjectifs et des adverbes pour les qualifier et leurs synonymes pour enrichir le texte, relèvent définitivement de la terminologie collapsologique. Ajoutons donc à notre liste de spécificités libanaises la collapsologie.

Le collapse du système financier et économique du pays et un lexique contenant des mots, tous de la même famille que le mot faillite, pour l’expliquer. Une crise financière aiguë, un État endetté de plus de 200 % de son PIB, qui arrête de payer ses dettes et donc qui fait défaut. Une dépréciation de sa monnaie, la situation exécrable et désastreuse de ses banques, des centres commerciaux qui rendent les clés, un pouvoir d’achat presque nul et des SDF qui commencent à proliférer, et pour couronner le tout, un appauvrissement général de sa population.

À cela, il faudra ajouter le lexique médical des maladies infectieuses et virales. Très contagieux, le Covid-19 peut causer une des complications pulmonaires les plus graves et les plus mortelles surtout pour les plus vulnérables parmi nous. Une maladie qu’il ne faut en aucun cas sous-estimer. Elle nous a été importée au mépris d’une population angoissée et dont le système immunitaire est déjà affaibli par les mauvaises nouvelles et par l’insomnie, au mépris d’une population paniquée et déprimée. Une maladie qui nous a été importée nonobstant notre système de santé inadapté pour faire face à une épidémie délétère, pénible et des fois fatale. Elle nous a été importée sans le moindre cri alarmiste d’un gouvernement inexpérimenté, et qui n’a montré aucun signe de résistance à cette importation infernale.

Le collapsus est de même politique et géopolitique. Un pays avec des responsables qui ne gèrent que leurs placements financiers et qui sont en manque de leadership et de compétence dans le domaine politique. Un pays délaissé des années durant pour être géré par d’autres pays qui croient que notre Liban n’est qu’une simple extension de terrain appartenant à leur territoire national. Alors ils l’exploitent, le fertilisent à leur gré et utilisent des pesticides pour tuer, selon leurs critères, les mauvais éléments, dans le but d’avoir la liberté de le cultiver selon leur goût, de le façonner et d’endoctriner toute une partie de sa population et de sa jeunesse pour les préparer à la servilité.

Et la conjoncture géopolitique n’est d’aucune aide. Ce pays et son peuple se trouvent baignés dans un Moyen-Orient bouillonnant où les enjeux ont toujours la religion comme toile de fond de toutes les stratégies et de tous les jeux d’influence et où le pétrole, source de convoitise, fait naître des tensions entre les grandes puissances qui se jouent des pays pions accommodants et complaisants. Ainsi, notre pays et nos chers compatriotes sont plongés malheureusement dans cette tourmente et sont emportés par sa force destructrice.

L’effondrement est également écologique avec des crises de déchets insolubles et répétitives, des pics de pollution indétectables, des plages insalubres, des intoxications alimentaires très fréquentes et la transformation de nos belles montagnes en champs d’excavation pour profiter à quelques hommes politiques influents, etc. Un effondrement toxique. Un État est-il capable de s’intéresser à l’écologie, alors qu’il est dans l’incapacité de gérer et de subvenir aux besoins les plus élémentaires de son peuple ? L’Etat doit pouvoir, en priorité, soigner ses malades, aider ses démunis, fournir à ses habitants le minimum pour rendre leur vie moins pénible, et éventuellement leur montrer la voie pour un meilleur environnement et non pas leur casser la voix. Et un pays qui n’arrive pas à pourvoir à ces besoins, comment peut-il gérer des soucis plus élaborés comme ceux de l’environnement ?

Tout un pays, avec son peuple et son histoire, sa survivance et sa résistance contre vents et marées, se trouve miné sous les décombres de la mauvaise gestion et de la corruption, se trouve noyé sous les dettes ; son peuple est traumatisé et sa jeunesse est inquiète face à un horizon qu’elle visionne sombre et barricadé.

Une histoire libanaise mouvementée qui, à la manière d’un sismographe en temps de séisme, est marquée par des pics aigus et continus, récidivants et récurrents, de crises et de guerres, d’occupations et d’ingérences, de responsables corrompus et de détestables surprises.

Mais qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ?

Notre histoire doit nous secouer et parler à notre conscience collective. Gardons-la en mémoire, apprenons du passé et espérons que le meilleur est encore à venir...

Avec ce soleil somptueux qui répond toujours présent et qui est au rendez-vous presque tous les jours. Au dire des plus grands scientifiques, le virus n’est pas résistant à la chaleur et donc le soleil et les beaux jours à venir constituent un atout majeur pour freiner la contagiosité de ce type de virus qui nous a été intronisé. Avec ce vent de liberté qui a soufflé si fort depuis la seconde moitié du mois d’octobre et qui a changé la climatologie ambiante. Et avec un vent qui doit souffler encore plus fort jusqu’à ce que les membres particules, polluants et pathogènes qui stressent le peuple et l’épuisent, s’éclipsent et éventuellement périssent à jamais.

Et surtout avec un peuple libanais avide de liberté, dévot et passionné de spiritualité, avec ce peuple honorable et digne d’une révolte qui ne sera jamais son chant de cygne.

« Il y a dans l’homme plus de choses à admirer qu’à mépriser. » Une belle citation tirée du livre La peste d’Albert Camus, et dans le peuple libanais, il y a indéniablement plus de choses à admirer qu’à mépriser. Beaucoup plus.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour.

Effondrement, traumatisme, bouleversement, fléau, détresse, misère, désastre, etc. C’est le champ lexical du mot catastrophe qui désormais convient le mieux pour dépeindre l’état actuel de notre pays. Les mots pour décrire sa situation, le vocabulaire utilisé pour exprimer les blessures et les souffrances des habitants, les noms et les verbes dont on se sert pour dénoncer les...

commentaires (3)

VOICI CE QUE LES LIBANAIS ONT FAIT AU BON DIEU : ILS ONT TOUS CRU ET SUIVI LEURS "ZAIMS" QUI SUIVENT LEURS INSTINCTS MAFIEUX ET NOURRISSENT LE PEUPLE DE CRAINTES & AUTRES COMPLEXES RELATIFS A LA RELIGION/CONFESSION DES AUTRES , ALORS QUE CES MEMES "ZAIMS" CRIMINELS FAISAIENT COPAINS COPAINS COMME LARRONS EN FOIRE POUR SE DIVISER LES ARRHES QUI APPARTIENNENT AUX PEUPLE.

Gaby SIOUFI

15 h 56, le 06 avril 2020

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Commentaires (3)

  • VOICI CE QUE LES LIBANAIS ONT FAIT AU BON DIEU : ILS ONT TOUS CRU ET SUIVI LEURS "ZAIMS" QUI SUIVENT LEURS INSTINCTS MAFIEUX ET NOURRISSENT LE PEUPLE DE CRAINTES & AUTRES COMPLEXES RELATIFS A LA RELIGION/CONFESSION DES AUTRES , ALORS QUE CES MEMES "ZAIMS" CRIMINELS FAISAIENT COPAINS COPAINS COMME LARRONS EN FOIRE POUR SE DIVISER LES ARRHES QUI APPARTIENNENT AUX PEUPLE.

    Gaby SIOUFI

    15 h 56, le 06 avril 2020

  • LAISSEZ DIEU EN PAIX. ON PAIE POUR NOS FAUTES D,AVOIR POUR DES DECENNIES ELU DES VOLEURS ET DES INCOMPETENTS POUR NOUS GOUVERNER ET ACCEPTE DES MILICES POUR NOUS DIRIGER. NOUS PAYONS POUR NOS FAUTES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 43, le 06 avril 2020

  • Au bon Dieu je ne sais pas mais au bon sens, à l'honnêteté, au respect des hommes, des bêtes, et de l'environnement, y compris par une fertilité criminelle encouragée par les hommes dudit Dieu, pas mal de choses peut-être

    M.E

    03 h 38, le 06 avril 2020

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