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Lifestyle - HUMOUR

Rire pour s’en sortir, sans sortir

La peur. Le stress. Le coronavirus menace autant notre santé que notre équilibre psychologique. Les spécialistes l’affirment : dans ces moments difficiles, il est important de savoir rire de cette terrible situation. L’humour ayant longtemps été l’arme salvatrice des peuples, voici les Libanais qui rivalisent sur les réseaux sociaux.

La couverture du New Yorker.

Recourir au rire est notre seule résistance face à une situation si effrayante. En plus c’est bon pour la santé  ! « C’est de la psycho-hygiène. Une forme de libération, même si elle ne dure parfois que quelques secondes  », explique Kareen Seidler, chercheuse à l’Institut allemand de l’humour, sur le site Deutsche Welle. Avec leur capacité impressionnante à faire de l’humour dans les situations les plus sombres, les Libanais ne manquent pas à l’appel.

Depuis le début de la crise du Covid-19, ils font feu de tout bois pour conjurer la maladie. Ils tournent en dérision la pandémie et ses conséquences sur la vie quotidienne et rivalisent d’inventivité et d’ironie sur les réseaux sociaux. Quelques saillies – traits du génie local ou importé – disent quelque chose de cet état d’esprit particulier.

Dans le flot des publications, il y a de véritables pépites :

« On pensait que 2020 serait une année pour faire la fête (vin-vin). On ne savait pas que ça allait être plutôt : 20 + 20 = quarantaine. » « Le corona n’a pas de jambes pour se déplacer ; il utilise celles des crétins qui n’ont encore pas compris. » « Ce virus est bien chinois : on est tous “cantonais” et à la maison on “riz jaune”. « Même les chiens se demandent : que se passe-t-il ? Pourquoi les humains portent-ils une muselière ? »

Les réseaux et les médias dans le monde s’enflamment aussi lorsque le prince Charles, finalement coronated, a droit à un doigt d’honneur de Lady Di ! Donald Trump utilise le masque pour bander… ses yeux en couverture du New Yorker. Et la terre est « closed  » à la une de The Economist…

D’autres perles encore : un cheikh demande un gel hydro-alcoolique halal... sans alcool. « Le coronavirus, c’est un peu comme les pâtes. Découvertes en Chine et reprises par les Italiens. » « On vient de découvrir une plante qui soigne le coronavirus à 100 %. Elle s’appelle “Plante tes fesses sur ton canapé et ne bouge pas de chez toi”. » Très efficace.

Les couples embastillés

La vie de couple sous confinement a généré des centaines de blagues : « Tu fais quoi aujourd’hui ? Rien. Tu ne l’avais pas fait hier ? Si, mais je n’avais pas fini »...

Dans un registre plus salace, on voit, dans un décor luxueux, un mari qui bombe le torse et qui, d’un coup de menton, déclare : « Chérie, les affaires ne marchent pas bien en ce moment. Si tu apprenais à cuisiner, on pourrait licencier le cuisinier. » La femme : « Et si tu apprenais à baiser, on pourrait aussi virer le chauffeur. »

L’infidélité est toutefois en chute libre, affirme un internaute. « Selon une entreprise de sondages, elle a baissé de 99 % ». Il faut dire que les hommes sont embastillés à la maison. Un internaute exhorte les épouses à adoucir les nouvelles conditions de leurs conjoints en appliquant la Convention de Genève relative au traitement des « captifs » !

Contraints de vivre cette période sous le même toit 24 heures sur 24, un autre conseille à son ami de prendre les médicaments suivants : « Dikommel 40 mg ; Faicommel 50 mg ; Pensecommel 100 mg ; Puisfermla 500 mg. Testé en laboratoire, il semble que le traitement apporte la Paix à la maison. Si vous ne trouvez pas la Dikommel, il existe le générique Dikelaraison. Une ordonnance à renouveler sans modération. »

Un SOS est lancé aux maîtresses des maris : « Passez le récupérer SVP. » Et de souligner en Post Scriptum : « Gardez-le en semaine et déposez-le-nous un week-end sur deux. »

« Vous voyez, c’est chiant d’être assigné à résidence » (réplique attribuée à Carlos Ghosn). « À la fin de cette crise sanitaire, un hommage national sera rendu aux dix couples qui ont réussi l’épreuve du confinement. Oui, on est devenu tellement complices que j’ai failli lui parler de mon amant ! »


(Lire aussi : Quand les humains sont confinés, la nature reprend ses droits)

Eve sous toutes les coutures

La femme claquemurée contribue aussi à alimenter l’humour.

Discussion entre deux bourgeoises libanaises. « Il paraît que t’as le corona. » « Oui. » « Le tien vient de Chine ou d’Iran ? » « Yiiii dakhilik ! D’Italie habibté, d’Italie bien sûr. » « J’adore ton parfum ! C’est quoi ? » « Javel n°5. » « La voisine gueule tellement fort après ses gosses, que moi aussi j’ai fini par ranger ma chambre. » « Dans cette atmosphère dingue, les enfants et les papas se trouvent des points communs : leurs maîtresses respectives leur manquent ! »

Tirée à quatre épingles, une pimbêche blonde, botoxée à l’extrême, tourne en rond dans la maison. Son fils lui demande : « Tu sors mam ? » « Non. » « Alors pourquoi ce rouge à lèvres appliqué à outrance ? » « Elles ont dégonflé et il faut bien les repulper. Le personnel ne doit à aucun prix savoir qu’elles n’étaient pas naturelles. »

« Dans trois semaines on saura exactement la vraie couleur de leurs cheveux », attaquent les internautes.

Des dessins font éclater les formes généreuses de la femme. Pour l’été 2020, elle revendique la beauté toute en rondeurs. « Fernando Botero peut applaudir. »

« Moi je vous le dis. Si les écoles restent fermées trop longtemps, les parents trouveront un vaccin avant les scientifiques. » Et ce n’est pas tout.

La grande bouffe

En ces temps de jamais-vu, les gens se ruent sur la nourriture. On parle de fringales importantes et d’un appétit quelquefois incontrôlable. Aussi un nouveau règlement s’impose : « On annule les trois repas par jour. C’est désormais un buffet ouvert ! » De nouveaux panneaux de signalisation apparaissent avec : « Netflix canapé d’une part, Frigidaire et lit d’autre part. »

Mais faites gaffe à ce que vous mangez : « Il a suffi qu’un homme déguste une chauve-souris pour confiner la moitié de l’humanité à la maison. Un autre avait croqué une pomme et nous fûmes chassés du paradis. » « Étant donné mon niveau d’inactivité actuel et les pâtisseries que je prépare sous l’effet du stress, je ne vais vraiment pas aplatir mes courbes. » « En me pesant sur la balance celle-ci a affiché en rouge : tout rassemblement est interdit. » « Pensez à essayer vos jeans de temps en temps. Le pyjama, c’est traître. »


(Lire aussi : Ignace Semmelweis, le (presque) sauveur de la pandémie)

Quartier libre pour la nature

Un moment de grâce toutefois avec une série de tubes revisités sur YouTube. Des chansons qui apportent une certaine légèreté au monde, en rappelant les bons gestes pour combattre le tyran corona et renforcer sa santé. Ainsi, Gloria Gaynor, l’interprète du fameux I Will Survive, a interpellé ses fans, via le réseau social TikTok, en reprenant la version Beatles de I want to hold your hand. I no longer want to hold your hand, est devenue virale. Un message du ministère de la Santé interdit désormais d’écouter les chansons suivantes qui préconisent : « Donne-moi ta main et prends la mienne » (L’école est finie de Sheila) ; « Voulez-vous coucher avec moi ce soir » (Lady Marmelade) ; Les amoureux des bancs publics (Georges Brassens) ; Big bisous (Carlos) ; (Dansons) joue contre joue (Aznavour).

N’en revenant pas d’être aujourd’hui les maîtres absolus de la chaussée, les cerbères des FSI parodient la rengaine Héla héla héla helaho, la route est bloquée.

Par ailleurs, les plus belles images qui circulent sont celles de la nature qui reprend ses droits. Alors que les humains sont en cage, des sangliers dans les rues de Barcelone, un puma qui se promène dans la capitale chilienne. Des dauphins qui se rassemblent en Méditerranée. Profitant du calme, les oiseaux gazouillent avec bonheur. Dans des villes vidées par le confinement, les internautes s’émerveillent de la vitesse à laquelle la pollution diminue. La planète Terre à corona : « Merci pour la pause, je n’en pouvais plus. » Covid-19 répond : « Tu crois qu’ils ont compris ? »

Restez chez vous et portez-vous bien. « Le bonheur en partant m’a dit qu’il reviendrait ! », avait promis Jacques Prévert.


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Recourir au rire est notre seule résistance face à une situation si effrayante. En plus c’est bon pour la santé  ! « C’est de la psycho-hygiène. Une forme de libération, même si elle ne dure parfois que quelques secondes  », explique Kareen Seidler, chercheuse à l’Institut allemand de l’humour, sur le site Deutsche Welle. Avec leur capacité impressionnante à faire...

commentaires (1)

Ouaouuuuuuh, M E R C I May Makarem de tels articles nous font un bien fou continuez SVP !!! Irène Saïd

Irene Said

12 h 29, le 31 mars 2020

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Commentaires (1)

  • Ouaouuuuuuh, M E R C I May Makarem de tels articles nous font un bien fou continuez SVP !!! Irène Saïd

    Irene Said

    12 h 29, le 31 mars 2020

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