La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah a passé lundi son 300e jour en détention en Iran, sans grand espoir d'une libération rapide après celle de son compagnon Roland Marchal, a annoncé son comité de soutien à Paris.
"Elle est toujours combative, mais ne se fait guère d'illusions sur ses chances de recouvrer sa liberté dans un avenir prévisible tant est grand l'arbitraire du pouvoir qui la maintient en détention", a relevé Béatrice Hibou dans un communiqué.
"Elle est en tout cas très soulagée de la libération de Roland" le 20 mars, ajoute Mme Hibou, directrice de recherche à Sciences Po Paris et membre du comité de soutien.
Anthropologue franco-iranienne réputée, spécialiste du chiisme, Mme Adelkhah a été arrêté en juin 2019 à Téhéran, tout comme son compagnon français, spécialiste de l'Afrique subsaharienne.
Tous deux sont chercheurs au Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po à Paris. Accusés notamment de "collusion en vue d'attenter à la sûreté nationale", ils ont toujours crié leur innocence.
Roland Marchal a été libéré dans le cadre d'un échange avec un Iranien détenu en France et dont les États-Unis réclamaient l'extradition, selon Téhéran. Il a quitté la prison d'Evine sans avoir pu revoir sa compagne, fortement affaiblie par une grève de la faim de 49 jours.
"300 jours, ce sont 300 jours de trop que rien ne justifie. En raison du confinement, nous ne pouvons nous rassembler pour lui dire à nouveau que nous ne l'oublions pas. Et nous savons que la diplomatie française ne l'oublie pas non plus", a ajouté Béatrice Hibou.
"Physiquement, Fariba semble aller un peu mieux (ses douleurs aux reins sont beaucoup moins fortes), sans néanmoins que les résultats de ses analyses lui aient été communiqués", a-t-elle précisé.
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