Amnistie générale : le Futur présente une nouvelle proposition de loi

La députée du bloc du Futur, Bahia Hariri, a présenté vendredi au nom de son groupe parlementaire une proposition de loi d'amnistie générale, alors que celle-ci est réclamée depuis de nombreuses années, notamment par des proches de détenus islamistes. Les débats sur une amnistie générale sont revenus sur le devant de la scène avec des revendications de plus en plus nombreuses de la part des détenus des prisons libanaises, qui craignent la propagation dans les établissements carcéraux du nouveau coronavirus, et depuis l'abandon des poursuites et la libération de l'ex-cadre de l'Armée du Liban-Sud, supplétive d'Israël, Amer Fakhoury. 

La proposition de loi, assortie du caractère de double urgence, proposée par Mme Hariri justifie l'amnistie, dans le cadre de certains crimes, par la crise socioéconomique dont souffre le Liban et qui nécessite selon elle "de prendre des mesures exceptionnelles pour assurer la stabilité sur l'ensemble du territoire libanais", et par la propagation du Covid-19 et la nécessité de "trouver une solution rapide au problème de la surpopulation carcérale". 

Face à la propagation rapide du nouveau coronavirus dans le monde, plusieurs pays ont adopté des lois d'amnistie afin d'éviter que les prisons ne se transforment en foyers de contamination. Au Liban, 368 cas de la maladie ont été détectés, dont 6 décès, selon le bilan publié jeudi par le ministère de la Santé. 

La semaine dernière, des émeutes ont éclaté dans plusieurs établissements carcéraux du pays pour réclamer l'amnistie générale, une question qui divise la population et les responsables libanais. Une proposition de loi d'amnistie générale, au texte très controversé parce qu'il amnistiait notamment les responsables condamnés pour corruption et crimes financiers, devait être discutée en novembre 2019 au Parlement mais les contestataires libanais avaient réussi à deux reprises à forcer un report sine die de la séance parlementaire.