Libération des talibans détenus : rencontre annoncée entre Kaboul et les insurgés

Les talibans et les autorités afghanes vont rapidement se rencontrer pour discuter de la libération de prisonniers insurgés, a annoncé mercredi le gouvernement de Kaboul, un préalable mis par les rebelles à de futures négociations sur l'avenir de l'Afghanistan.

"100 prisonniers seront libérés pour des raisons humanitaires - en tenant compte de la santé, de l'âge et de la vulnérabilité au #Covid-19 (des détenus, NDLR) - d'ici au 31 mars après que les talibans et les prisonniers auront garanti qu'ils ne reprendront pas le combat", a tweeté le Conseil national de sécurité afghan (NSC).

"Pour mener à bien ces nouvelles discussions, une équipe représentant les talibans rencontrera face-à-face le gouvernement ces prochains jours en Afghanistan", a poursuivi le NSC.

C'est la première fois que les insurgés et le gouvernement du président Ashraf Ghani se rencontreront officiellement.

Les deux parties se sont récemment parlées par vidéoconférence, selon le NSC, qui n'a pas fourni de précisions quant à la date de ces pourparlers en ligne.

"Il a été décidé pendant cette réunion que le processus de libération des prisonniers commencerait le 31 mars et que (les talibans) enverraient une équipe à la prison de Bagram afin que les prisonniers soient libérés sur la base de la liste" préparée par les insurgés, a tweeté l'un de leurs porte-parole, Suhail Shaheen.

Les deux parties butent depuis des semaines sur l'échange d'un maximum de 5.000 talibans faits prisonniers par les soldats gouvernementaux contre un millier de membres des forces de sécurité afghanes détenus par les rebelles, une mesure figurant dans l'accord américano-taliban signé le 29 février à Doha, mais non ratifié par Kaboul.

L'échange devait avoir lieu le 10 mars, avant l'ouverture de pourparlers inédits entre le gouvernement afghan et les insurgés afin de décider de l'avenir de l'Afghanistan, mais il a été retardé en raison de désaccords entre les deux camps.

Le président Ghani, d'abord opposé à une telle mesure, avait ensuite proposé la libération de 1.500 talibans faits prisonniers avant l'ouverture de discussions interafghanes, puis des 3.500 détenus restants sur plusieurs mois, si les violences diminuaient. Les rebelles avaient rejeté ce compromis.

L'accord entre ces derniers et Washington prévoit aussi un retrait progressif des forces étrangères d'Afghanistan sur 14 mois à condition que les talibans respectent des engagements sécuritaires.