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Politique - Discours

Nasrallah affirme n’être au courant d’aucun « marché » pour la libération de Fakhoury

Le secrétaire général du Hezbollah tente de justifier le fait que sa formation ait fait profil bas dans cette affaire.


Hassan Nasrallah a assuré, lors de son discours hier, avoir appris la libération de Amer Fakhoury par les médias. Al-Manar TV/AFP

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a tenté de justifier hier le fait que sa formation ait fait profil bas dans l’affaire de la libération du « boucher de Khiam » Amer Fakhoury, affirmant que personne n’avait fait pression sur lui, mais que Washington avait menacé les dirigeants libanais pour obtenir l’élargissement de l’ancien tortionnaire pro-israélien, qui détient la nationalité américaine.

« Il y a des informations mensongères, inexactes ou des rumeurs qui trompent l’opinion publique », a affirmé dans un discours Hassan Nasrallah, dont la formation a été largement critiquée après la libération de l’ancien responsable de la milice pro-israélienne de l’Armée du Liban-Sud. « Certains ont parlé d’un marché qui a été conclu, mais je vous assure que nous ne sommes au courant d’aucun marché derrière la libération de cet agent (israélien). Ce que nous savons, c’est qu’il n’y a aucun marché », a-t-il répété.Selon des sources politiques, le Courant patriotique libre aurait convaincu son allié le Hezbollah d’accepter à contrecœur la libération de Fakhoury pour éviter de nouvelles sanctions américaines qui le toucheraient.

« Depuis l’arrestation de Fakhoury, de fortes pressions américaines ont commencé à être exercées sur la plupart des responsables libanais, qu’il s’agisse des présidents, des chefs des organes sécuritaires ou des juges, pour qu’il soit libéré sans condition, a ajouté Hassan Nasrallah. Il y a eu des menaces au sujet de listes de sanctions, des menaces d’arrêter les aides à l’armée libanaise, des menaces d’imposer des sanctions économiques. La justice libanaise a tenu pendant six mois, mais certains juges se sont finalement soumis à la pression et ont décidé d’abandonner les charges et de le libérer », a-t-il poursuivi.

Le tribunal militaire avait décidé lundi de libérer l’ex-responsable de l’ALS après avoir abandonné les charges de torture de prisonniers à la prison de Khiam en 1998 dont il avait été, à une certaine époque, le commandant.

Le chef du parti pro-iranien a cependant affirmé que « plusieurs responsables de l’État ont évoqué avec nous une possible sortie de crise » pour l’affaire Fakhoury. « Il y a eu des discussions avec nous, sans aucune pression. Aucune partie politique libanaise n’a fait pression sur nous », a-t-il assuré.

« Violation flagrante »

Plus encore, Hassan Nasrallah a assuré qu’il avait appris par les médias la libération de l’ancien responsable pro-israélien. Il a affirmé que ni le Hezbollah ni le mouvement Amal n’étaient au courant de la libération, ni même de la tenue de la séance du tribunal militaire, dont le président, le juge Hussein Abdallah, est pourtant proche du tandem chiite. Le général Abdallah a présenté hier sa démission.

Revenant sur la décision de la justice libanaise d’abandonner les charges à l’encontre de Fakhoury et de le libérer, le chef du Hezbollah a affirmé que les États-Unis voulaient qu’il quitte le Liban librement à travers l’Aéroport international de Beyrouth, mais que « les parties sécuritaires concernées » au Liban avaient refusé. « C’est pour cela qu’il a été exfiltré de l’ambassade américaine à Aoukar, dans une violation flagrante de la souveraineté libanaise », a-t-il dit. Amer Fakhoury a quitté l’ambassade des États-Unis jeudi à bord d’un hélicoptère de la marine américaine. Jeudi, le président Trump s’était réjoui du retour aux États-Unis de M. Fakhoury, indiquant que Washington avait « travaillé très dur pour le faire libérer » tout en « remerciant » le gouvernement libanais pour sa coopération sur le dossier.

Minimisant l’importance de son parti, le chef du Hezbollah a affirmé que « ni le gouvernement n’est le gouvernement du Hezbollah, ni l’État n’est celui du Hezbollah, ni la justice n’est celle du Hezbollah ».

Il a tenté de répondre à ceux qui ont accusé sa formation de ne pas avoir bougé après la libération de Fakhoury, se contentant d’un simple communiqué. Il a affirmé que ce n’était « ni dans l’intérêt du Liban ni dans celui de la résistance » de tenter de s’opposer à cette décision, en lançant par exemple ses partisans contre l’ambassade américaine ou en se heurtant aux soldats de l’armée libanaise qui le convoyaient vers l’ambassade.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a tenté de justifier hier le fait que sa formation ait fait profil bas dans l’affaire de la libération du « boucher de Khiam » Amer Fakhoury, affirmant que personne n’avait fait pression sur lui, mais que Washington avait menacé les dirigeants libanais pour obtenir l’élargissement de l’ancien tortionnaire...

commentaires (4)

Le tribunal militaire commet un acte faible et lâche en libérant Mr Fakhoury. Ce même tribunal militaire qui a ménagé au maximum un autre traître de la même envergure: Michel Samara. Décidément cette institution est en train de faire la preuve par A + B de son illégitimité et de son inféodation aux puissances étrangères impliquées dans le Fakhourygate.

Citoyen libanais

12 h 06, le 22 mars 2020

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Commentaires (4)

  • Le tribunal militaire commet un acte faible et lâche en libérant Mr Fakhoury. Ce même tribunal militaire qui a ménagé au maximum un autre traître de la même envergure: Michel Samara. Décidément cette institution est en train de faire la preuve par A + B de son illégitimité et de son inféodation aux puissances étrangères impliquées dans le Fakhourygate.

    Citoyen libanais

    12 h 06, le 22 mars 2020

  • RIONS UN PEU...

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 09, le 21 mars 2020

  • On en a marre de ses discours-fleuve je vois pas pourquoi les stations de TV les transmettent intégralement

    Tabet Ibrahim

    09 h 13, le 21 mars 2020

  • "Nasrallah affirme n’être au courant d’aucun « marché » pour la libération de Fakhoury" "Il a affirmé que ni le Hezbollah ni le mouvement Amal n’étaient au courant de la libération, ni même de la tenue de la séance du tribunal militaire" Pour le moins étonnant! Le Hezbollah se vante (à juste titre, d'ailleurs) de l'efficacité se son service de renseignement, et voilà que son chef ignorait ce que tous les libanais savaient! A sa place, j'aurais préféré me taire que d’endosser une telle honte.

    Yves Prevost

    06 h 54, le 21 mars 2020

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