Virus en Italie : la police traque onze fugitifs

La police recherchait toujours mercredi onze détenus qui se sont évadés à l'occasion des émeutes dans les prisons d'Italie, déclenchées par l'épidémie de coronavirus.

Ces fugitifs appartiennent à un groupe de 72 détenus qui ont tiré profit du chaos consécutif aux violences dans une prison de Fogia, dans le Sud-Est du pays, a précisé le ministère de la Justice. La plupart ont été repris. Parmi les onze qui restent introuvables figurent plusieurs hommes soupçonnés de liens avec le crime organisé ainsi qu'un homme de 36 ans, Cristoforo Aghilar, arrêté en octobre pour le meurtre de la mère de son ex petite amie. Environ 6.000 prisonniers ont pris part à ces émeutes, qui ont débuté le week-end passé, a précisé mercredi devant le sénat italien le ministre de la Justice Alfonso Bonafede.

Ces violences sont survenues dans 27 prisons. Douze détenus sont morts, notamment d'overdoses après que des infirmeries ont été pillées. Quarante gardiens de prison ont été blessés, a précisé Alfonso Bonafede. Les détenus réclamaient une meilleure protection contre l'épidémie et protestaient contre la suppression des visites. Les autorités italiennes ont entamé les dépistages des détenus ainsi que la distribution de masques. Le gouvernement a décidé d'en allouer 100.000 aux détenus.

A la prison de Foggia, un établissement de moyenne sécurité, les violences ont commencé lundi quand des détenus ont mis le feu à leur literie et à leurs draps. Profitant du chaos, un groupe d'environ 200 hommes a forcé les portes d'un couloir menant vers la sortie et une partie sont parvenus à atteindre le mur d'enceinte qu'ils ont escaladé. Selon le ministre, la prison a subi des dégâts importants. "Il est évident que de nombreux prisonniers s'inquiètent des conséquences sur leur santé du coronavirus, surtout dans les conditions de surpopulation" carcérale qu'affronte l'Italie. Les prisons du pays comptent 51.000 places, pour un total de 61.000 détenus.