Le gouvernement afghan envoie une délégation à Doha pour rencontrer les talibans

Le gouvernement afghan a envoyé à Doha une délégation de six personnes pour "une première prise de contact" avec les talibans, a déclaré à l'AFP le porte-parole du conseil de sécurité nationale, un organisme gouvernemental, jeudi.

"À la demande des talibans et de nos partenaires internationaux, le gouvernement a créé ce groupe pour initier des contacts directs" avec les insurgés, a précisé Javid Faisal, ajoutant que la délégation n'est "pas une équipe de négociation et ne négociera rien avec les talibans". Cette rencontre intervient à quelques jours de la cérémonie de signature d'un accord historique entre Washington et les insurgés, qui doit se dérouler samedi à Doha si la trêve partielle en cours depuis six jours en Afghanistan est respectée.

Jusqu'à 30 pays devraient être représentés lors de la signature de l'accord, à laquelle le gouvernement afghan a d'ores et déjà annoncé qu'il n'assisterait pas. "Le groupe de contact initial" envoyé jeudi à Doha n'y "participera pas" non plus, a observé M. Faisal. L'accord vise à un retrait graduel des troupes américaines en Afghanistan en échange notamment de garanties sécuritaires et de l'ouverture d'un dialogue entre les insurgés et des représentants du gouvernement, de l'opposition et de la société civile. Un autre responsable du gouvernement a confirmé l'envoi d'une délégation jeudi, précisant qu'"il s'agit d'une équipe de communication qui doit préparer le terrain pour le dialogue inter-afghan".

Les talibans, depuis qu'ils ont été chassés du pouvoir en 2001 par une coalition internationale menée par les Etats-Unis, ont en effet toujours refusé de rencontrer le gouvernement de Kaboul, qualifié de "marionnette" de Washington. La trêve partielle instaurée depuis samedi entre talibans et forces américaines et afghanes, préalable à la signature de l'accord entre Etats-Unis et insurgés, a été particulièrement suivie jeudi, à son sixième jour.

Le ministère de l'Intérieur n'a fait état que de deux incidents, quand des dizaines sont recensés en temps normal. Le premier, l'explosion d'une bombe à Balkh (Nord), a tué un policier. Une seconde explosion s'est produite à Kaboul, qui a fait un mort et dix blessés, tous civils, de même source. Les talibans, qui se sont engagés à épargner les centres urbains pendant la trêve partielle, ont immédiatement affirmé qu'ils n'étaient pas responsables de cette attaque.