La Suisse lance un système de paiement pour les livraisons humanitaires en Iran

La Suisse a annoncé jeudi l'entrée en vigueur d'un système de paiement mis en place avec les Etats-Unis visant à faciliter les livraisons humanitaires en Iran, pays frappé par de lourdes sanctions américaines.

Ce système est "destiné aux entreprises suisses actives dans les secteurs alimentaire, pharmaceutique et médical", et permet à ces entreprises d'envoyer de l'aide en Iran, a indiqué le secrétariat d'Etat suisse à l'Economie (Seco), dans un communiqué. L'accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 est censé empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique tout en sortant le pays de son isolement économique grâce à une levée des sanctions qui l'étranglaient.

Mais en claquant la porte de l'accord en 2018, le président américain Donald Trump a rétabli une série de sanctions lourdes de conséquences pour l'économie iranienne et pour les entreprises étrangères commerçant avec l'Iran si elles opèrent en dollars ou ont aussi des intérêts aux Etats-Unis. Depuis, les exportateurs suisses sont confrontés à des difficultés croissantes pour livrer des biens humanitaires en Iran, a indiqué le Seco. Car bien que ce type de livraison ne soit en principe pas concerné par les sanctions américaines, "plus aucune institution financière ou presque n'était disposée à effectuer des paiements en lien avec l'Iran", a-t-il précisé.

Le nouveau système de paiement a été mis en place par Berne en collaboration avec les autorités américaines et iraniennes ainsi qu'une sélection de banques et entreprises suisses. Grâce à cet accord, le département du Trésor américain donnera aux banques participantes les autorisations nécessaires pour les transactions financières soient conformes à la législature américaine, a expliqué le Seco.

En contrepartie, les exportateurs et les banques participant à l'accord devront fournir aux autorités suisses des informations détaillées sur leurs activités commerciales et leurs partenaires commerciaux en Iran, ainsi que sur les transactions effectuées. Ces informations seront ensuite transmises au Trésor américain. Un premier paiement, effectué à titre de test pour la livraison de médicaments en Iran par une entreprise suisse, a déjà été autorisé le 27 janvier. Il s'agissait de médicaments contre le cancer et de médicaments nécessaires lors de transplantations d'organes, selon le Seco.