Aide humanitaire: l'ONU recommande un nouveau point de passage à la frontière turco-syrienne

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a recommandé au Conseil de sécurité d'autoriser l'ouverture d'un nouveau point de passage à la frontière turque pour apporter de l'aide humanitaire à la population du nord-est de la Syrie, dans un rapport remis vendredi à ses membres.

Ce document, obtenu samedi par l'AFP, lui avait été demandé début janvier lorsque le Conseil de sécurité, sous la pression de la Russie, avait réduit drastiquement son autorisation de s'affranchir des frontières syriennes pour apporter de l'aide à la population syrienne. Les Occidentaux avaient alors réclamé des options à Antonio Guterres pour compenser la fermeture du point de passage d'Al Yarubiyah, à la frontière irakienne.

"Plusieurs options sont possibles mais d'un point de vue sécuritaire et logistique, dans le contexte actuel, le point de passage frontalier Tell Abyad(Turquie) serait l'alternative la plus réalisable" pour compenser la fermeture d'Al Yarubiyah, indique Antonio Guterres dans son rapport.

Doté d'une capacité logistique importante, Tell Abyad est contrôlé côté syrien par des groupes armés non gouvernementaux.

Dans son étude, le secrétaire général de l'ONU a identifié deux points de passage possibles à la frontière irakienne, Al Walid et Fishkabour, sous contrôle kurde, mais aux capacités trop faibles pour être retenus. Damas a proposé le point d'Abu Kamal mais sa configuration sécuritaire et logistique n'a pas convaincu l'ONU.

Depuis la fermeture d'Al Yarubiyah, il ne reste plus que deux points de passage situés sur la frontière turque mais ils sont dédiés à l'aide apportée à la population syrienne vivant dans le nord-ouest de la Syrie. Al Yarubiyah permettait notamment d'apporter une aide médicale à la population. L'assistance internationale utilise aussi Damas comme point d'entrée pour le nord-est mais principalement pour de la nourriture. En 2019, aucun convoi médical pour le nord-est n'est passé par la capitale syrienne, rappelle le rapport.

"Environ 1,9 million de personnes ont besoin d'une aide humanitaire dans le nord-est de la Syrie, dont une vaste majorité - 1,34 million - vivent dans des zones non contrôlées par le gouvernement", précise le chef de l'ONU dans son document.

Dans le nord-est, les stocks médicaux devraient être épuisés "dans les mois à venir", prévient-il.

Son rapport devrait être discuté jeudi par le Conseil de sécurité lors d'une réunion mensuelle consacrée au volet humanitaire du dossier syrien.