Des contestataires se sont rassemblés hier soir devant l’hôtel Phoenicia, où séjourne la délégation du Fonds monétaire international (FMI) qui discute avec les responsables libanais de l’aide technique que peut apporter l’institution au pays, afin de dénoncer la classe politique libanaise. Les manifestants protestaient contre les conditions que veut « imposer », selon eux, l’instance financière et dont les Libanais vont payer le prix et, plus globalement, contre les politiques financières et monétaires, et réclamaient le recouvrement des fonds transférés à l’étranger, malgré les restrictions bancaires imposées aux déposants. « Rendez les fonds volés », « Ils nous ont affamés, ils nous ont volés, qu’ils payent avec notre argent volé », affirmaient les pancartes brandies par les protestataires.
« Notre mouvement n’est pas dirigé directement contre le FMI, mais plutôt contre le pouvoir », a affirmé à L’OLJ un des militants, Ali Noureddine. « Quels que soient les plans mis en place par le FMI pour sortir de la crise, si la corruption et le partage des parts ne s’arrêtent pas au sein de cette classe politique, cela ne fera que retarder l’effondrement général dans le pays car l’argent ira dans les poches de politiciens », a-t-il ajouté.
Plus tôt dans l’après-midi, un autre sit-in contre un éventuel remboursement par l’État des 1,2 milliard de dollars d’eurobonds – des obligations émises en dollars arrivant à échéance en mars – avait été organisé devant le siège de l’Association des banques du Liban (ABL). Un sit-in a également été organisé devant le bâtiment du ministère des Télécommunications à Hadeth. Sous le thème « le bâtiment Kassabian, source de gaspillage du ministère des Télécoms », les manifestants ont critiqué le fait que ce bâtiment est loué par l’État depuis 2012 afin d’y installer des bureaux de la société koweïtienne Zain (qui gère le réseau de téléphonie mobile Touch), mais qu’il reste abandonné.
À Fayyadiyé, des protestataires se sont en outre mobilisés devant le ministère des Travaux publics afin de manifester contre l’exploitation illégale des biens-fonds maritimes.
CES MESSIEURS NE COMPRENNENT PAS CE LANGAGE. ILS EXECUTENT ECONOMIQUEMENT FROIDEMENT DES PEUPLES UN PEU PARTOUT DANS LE MONDE.
12 h 43, le 22 février 2020