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Économie - Banques

Le Beirut Reference Rate ajusté en fonction des nouveaux taux créditeurs

Le siège de l’Association des banques du Liban à Beyrouth. Photo P.H.B.

L’Association des banques (ABL) a indiqué vendredi dans un communiqué avoir abaissé les taux de référence (Beirut Reference Rate, BRR) sur la livre et le dollar suite à la publication de la circulaire n° 544 de la Banque du Liban.

Publiée jeudi, cette dernière a plafonné les taux d’intérêt sur les dépôts en livres et en dollars en fonction de la durée du dépôt à terme – soit des maximums de 5,5 % pour ceux en livres bloqués durant un mois, 6,5 % durant six mois et enfin 7,5 % durant un an ou plus ; et 2 %, 3 % et 4 % pour ceux en devises. Cette mesure ne s’applique que pendant six mois et uniquement pour les dépôts arrivant à maturité après le 12 février 2020.

Suite à l’entrée en vigueur de ce texte, l’ABL a ainsi fixé le BRR sur la livre à 9 % contre 11,50 % auparavant ; tandis que celui sur le dollar est désormais fixé à 6,75 %, au lieu des 8,50 % fixés à la mi-janvier.

Application « sans attendre »

Le BRR est un taux de référence calculé à partir des taux moyens de financement des banques, principalement les rémunérations qu’elles promettent sur les dépôts. Il sert de base pour définir les taux sur les crédits qu’elles octroient (les taux débiteurs). Les variations du BRR ne s’imposent pas généralement aux établissements bancaires mais servent de point de repère. L’ABL a toutefois précisé que ces taux s’appliqueraient « sans attendre ». Concrètement, les produits financiers (comme les prêts) dont les taux sont directement indexés au BRR seront directement affectés. Pour les autres, le BRR peut éventuellement servir de base pour une renégociation, à condition que les termes du produit l’autorisent.

L’ABL a en outre ajouté que la baisse du BRR s’inscrivait dans le sillage de « la politique mise en place par le nouveau gouvernement », avec qui ses membres se sont déjà réunis à plusieurs reprises depuis sa formation le 21 janvier. L’objectif de la mesure est de « relancer » l’activité dans le pays plombée par une crise économique et financière d’une exceptionnelle gravité.

Le pays croule sous une dette avoisinant les 90 milliards de dollars, soit plus de 150 % de son PIB, la livre libanaise a perdu environ 40 % de sa valeur face au dollar dans les bureaux de change, et enfin les banques, qui sont très exposées à la dette publique, ont imposé des restrictions sur les retraits en dollars et les transferts vers l’étranger. Les circulaires de la BDL devant réglementer ces mesures sont attendues dans les jours qui viennent, selon le nouvel exécutif. L’association a d’ailleurs défendu ces mesures de contrôle de capitaux informelles qu’elle a généralisées le 17 novembre dernier, qui ont tenté d’harmoniser des restrictions que les établissements avaient commencé à mettre en place depuis fin août, période à laquelle la situation du pays était déjà très précaire. Selon l’ABL, ces mesures « n’ont été motivées que par la nécessité de protéger les dépôts des clients ainsi que les relations économiques et financières du Liban avec l’étranger ». La BDL avait déjà plafonné une première fois en décembre les taux d’intérêt créditeurs en décembre pour une période de six mois également (circulaire n° 536 du 4 décembre 2019). Elle avait en outre autorisé le secteur via le même texte à régler en livres la moitié des intérêts générés sur les dépôts en devises déjà enregistrés, une mesure assimilée à un défaut sélectif par les principales agences de notation financière.

La détérioration de la situation économique a enfin soulevé des questions sur la possibilité que le Liban en appelle au FMI pour un plan de sauvetage, même si le nouveau gouvernement n’a pas évoqué cette option. Le Liban a toutefois officiellement demandé au FMI, mercredi, une assistance technique pour décider de la marche à suivre concernant le remboursement de la dette (voir par ailleurs).

L’Association des banques (ABL) a indiqué vendredi dans un communiqué avoir abaissé les taux de référence (Beirut Reference Rate, BRR) sur la livre et le dollar suite à la publication de la circulaire n° 544 de la Banque du Liban.Publiée jeudi, cette dernière a plafonné les taux d’intérêt sur les dépôts en livres et en dollars en fonction de la durée du dépôt à terme –...

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