Les discussions avec Bagdad sur l'avenir des troupes américaines, dont le Parlement irakien réclame le départ du pays, n'ont pas encore commencé, a déclaré jeudi un haut responsable américain, estimant que les soldats ne pourraient pas rester indéfiniment sans mener à bien leur mission antijihadistes.
Depuis que les Etats-Unis ont tué le 3 janvier, dans une frappe menée près de l'aéroport de Bagdad, le puissant général iranien Kassem Soleimani et son lieutenant Abou Mehdi al-Mouhandis, les opérations contre le groupe Etat islamique (EI) "sont à l'arrêt en Irak", a rappelé le coordinateur américain de la coalition internationale contre le groupe jihadiste, James Jeffrey. "Nous nous concentrons sur la protection de nos forces" menacée de représailles iraniennes, a-t-il souligné lors d'une conférence de presse à Washington.
Dans la foulée de la mort de Soleimani, le Parlement irakien a voté une résolution réclamant le départ des troupes américaines et étrangères. Le Premier ministre démissionnaire irakien Adel Abdel Mahdi a ensuite réclamé au secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo l'envoi d'une délégation pour discuter d'un tel "retrait sécurisé des troupes d'Irak".
"Il n'y a pas encore eu de vrai dialogue", a toutefois reconnu James Jeffrey, avant de réaffirmer la position américaine: "nous ne pensons pas que nous devrions nous retirer". "Nous sommes prêts à parler avec le gouvernement irakien de notre relation stratégique globale", a-t-il ajouté. Selon lui, cela inclut l'aide financière et économique, la sécurité, l'équipement des forces armées irakiennes, les relations diplomatiques... "Nous voyons cela comme un ensemble, comme un tout", a-t-il insisté, tout en se défendant d'y voir une menace de suspension de la coopération en cas de retrait.
Le diplomate a expliqué que la coalition n'avait pas constaté de "hausse de la violence en Irak de la part de l'EI pendant cette période". Mais "si cela se prolonge, bien entendu, il y a un risque de voir notre effort contre l'EI amoindri", a-t-il admis. "Nous ne gardons pas des milliers d'Américains et de milliers de soldats d'autres pays de la coalition en Irak sans mener à bien notre mission", a-t-il poursuivi, sans toutefois être en mesure de dire quand les opérations anti-EI pourraient reprendre.
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